Contes de Westcar
Publié le 21/02/2013
Extrait du document
Le manuscrit des Contes de Westcar, plus connu sous le nom de Papyrus Westcar, a été rapporté d'Égypte par miss Westcar, en 1838-1839. Propriété du savant allemand R. Lepsius, il a été déposé, à la mort de celui-ci, survenue en 1886, au Musée de Berlin. Le Papyrus Westcar semble dater de la période Hyksos, mais le texte original qu'il reproduit est plus ancien et pourrait remonter au Moyen Empire (vers 2000 avant J.-C.).
«
~------- EXTRAITS
« Le cœur de ta Majesté
se divertira à les voir
ramer en descendant et
en remontant.
,.
Dans le deuxième conte, le prince
Kh
ephr en raconte l'h istoire d'un
infortun é m ari : Oubaoné apprend par
son servit eur que sa femme le trompe
avec
un bourge ois.
Il décide alors de
se
venger ..
.
[Après que] la terre se fat éclairée et qu'un
second [jour
fat venu, le serviteur qui était
chargé du jardin] alla
[trouver Oubaoné et
le mit
au courant de] cette affaire
[ .
..... ...
].Alors [Oubaoné
lui dit : ]
« Apporte-moi [ma
trousse] en bois d'ébène
et
or.
»[Et il fabriqua] un cro
codile de [cire, long
de]
sept [pouces .
.
.
.
.
.
.
..
] il
lut [sur lui une formule
magique,
à savoir :]
«Quiconque viendra [pour]
se baigner [dans ma] pièce
d'eau, [empare-toi de lui ...
.
.
.
.
.
.
» ].
Puis il le remit
au [serviteur] et lui dit :
« Après que le bourgeois
sera descendu dans
la pièce
d'eau, selon sa coutume de
chaque jour, tu jetteras le
crocodile [de cire] derrière lui.
»Le [servi
teur]
s'en retourna, emportant avec lui le
crocodile de cire.
La femme d'Oubaoné envoya dire au servi
teur chargé du
[jardin]:« Fais préparer le
pavillon qui est dans le jardin, car voici que
je viens pour y séjourner.
» Le pavillon fat
donc muni de toute espèce de bonnes
choses.
Alors elles allèrent
et (passèrent) un
jour heureux avec le bourgeois.
Et quand le
soir
fat arrivé, le bourgeois vint (à la pièce
d'eau), selon sa coutume de chaque jour.
Le
serviteur jeta alors derrière lui, dans l'eau,
le crocodile de cire : celui-ci [se transforma
en] un crocodile de sept coudées et il
s'empara du bourgeois.
Trois iè m e conte : le roi Sn éfr ou
s'ennuie dans son palais.
Le chef
lecteur
Djadjaemonkh lui donn e
un conseil
Djadjaemonkh lui répondit : « Que ta
majesté se rende au lac du palais
V.S.F.
Équipe-toi une barque avec toutes les belles
filles de l'intérieur de ton palais.
Le cœur de
ta Majesté se divertira
à les voir ramer en
descendant
et en remontant.
Et tandis que
tu conJempleras les beaux fourrés de ton
laè, que tu verras les champs qui
le bordent
et ses belles rives, ton cœur se divertira à ce
spectacle.
»
« -
Je vais certainement (dit le roi) m 'orga
niser une promenade sur l'eau.
Qu'on
m'apporte vingt rames en bois d'ébène
recouvert d'or, leurs manches étant en bois
de santal
(?) garni d'or fin.
Et qu'on
m'amène vingt femmes, qui soient belles de
corps, qui aient une (ferme) poitrine
et des
cheveux nattés,
et dont le sein n'ait pas
(encore) été ouvert par l'enfantement.
Qu'on m'apporte aussi vingt résilles, et
qu'on remette ces résilles à ces femmes
quand auront été déposés leurs vêtements.
»
Alors il fat fait conformément à tout ce que
Sa Majesté commandait.
Romans
et contes égyptiens
de l'époque
pharaonique,
trad.
Gustave Lefebvre,
Librairie
d'Amérique et
d'Orient, 1982
« Alors elles allèrent et [passèrent] un jour heureux avec le bourgeois.
,.
NOTES DE L'ÉDITEUR l'homme qui joue les premiers rôles et,
intervenir (bien qu'anonymement) la
personne de l'auteur du texte.
Mais, ce
A propos des contes égyptiens :
« Comme le veut le genre, sorcellerie
(Papyrus Westcar), prodiges,
métamorphoses
(Conte des deux frères)
tiennent une large place dans l'univers bleu
des
contes, peuplés de dieux, de déesses
fées, de monstres
(Conte du naufragé), de
revenants,
de magiciens.
L'ogre manque
à l'appel et
l'on n'a pas trouvé, pour
l'époque pharaonique, des récits dont
les
protagonistes soient des animaux.
C'est
l, 2, 3 illustration s de Viviane Kœnig , Fernand Nathan.
1983
s'il est absent des contes purement
mythologiques, les dieux y apparaissent
affligés des pires faiblesses humaines.
»
Georges Posener, Dictionnaire de la
civilisation égyptienne, Fernand Hazan, 1970.
« L' œuvre littéraire, en Égypte ancienne,
peut témoigner
d'un souci de beauté,
d'une recherche de perfection (tant visuelle
qu'auditive): images simples et belles,
style poétique, qui veulent transmettre
une impression subjective
et font donc souci
de perfection -commun
dans nos
littératures
-n'est point le seul quand il
s'agit de textes égyptiens: l'autre aspect
important de
l' œuvre littéraire est son
" efficacité ", il faut que les mots, les
formules fassent naître
-ou plutôt renaître -
la réalité qu'ils expriment, grâce à leur
valeur magique ; il faut donc les hien
choisir, pour
qu'ils soient efficients.
»
Claire Lalouette, La Littérature égyptienne,
coll.« Que sais-je?», PUF, 1981.
ANONYME 14.
»
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