Contes de Canterbury de Chaucer
Publié le 23/02/2013
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Oeuvre ultime de Chaucer, les Contes de Canterbury, ébauchés vers 1387, sont inachevés à la mort de l'auteur en 1400. Les vingt-quatre contes qui nous sont parvenus sont constitués de plus de vingt mille vers. La première édition date de 1526. Chaucer est le premier écrivain anglais qui fut enterré à l'abbaye de Westminster dans ce qu'on appelle aujourd'hui « le coin des poètes «.

«
~----- -~ EXTRAITS
Constance, promise
au roi de Syrie ...
« Cette jolie vierge,
bien malheureuse, fut
conduite au bateau
solennellement et en
grande pompe.
»
La douceur du printemps anglais
Ici commence le Livre des Contes de Canterbury
Quand Avril de ses averses douces
a percé la sécheresse de Mars jusqu'à
la racine,
et baigné chaque veine de cette sève
par la vertu de qui est engendrée la fleur;
quand Zéphyr aussi de sa douce haleine
a ranimé dans chaque bocage et bruyère
les tendres pousses, et que
le jeune soleil
a dans
le Bélier parcouru sa demi-course ;
et quand les petits oiseaux font mélodie,
qui dorment toute la nuit l'œil ouvert,
(tant Nature les aiguillonne dans leur cœur),
alors ont les gens désir d'aller en pèlerinage,
et les paumiers (pèlerins) de gagner les rivages étrangers,
aller aux lointains sanctuaires, connus en divers
pays;
et spécialement, du fond de tous les comtés
de l'Angleterre, vers Canterbury ils se dirigent,
pour chercher
le saint et bienheureux martyr
qui leur a donné aide, quand ils étaient malades.
Prologue
Nicolas le menuisier entreprend la belle Alison
Or messire, et vous messire, il advint Otez vos mains par charité.
»
qu'unjour Nicolas le gracieux
se mit à folâtrer et à s'abaudir avec
la jeune femme,
tandis que son mari était à
Oseneye,
(les clercs sont gens tant subtils et malins),
et , seule à seule, il la prit
par son vous savez quoi
et dit :
« Certes, si je n'ai mon désir,
pour mon secret amour de
toi, m'amie, je vais périr.
»
Et il la tint étroitement par les hanches
et dit :
« M'amie, aime-moi tout de suite
ou
je mourrai, sur mon salut ! »
Elle regimba comme fait pouliche en son tref
et vivement détourna
la tête
et
dit: « Je ne te baiserai point, par ma foi;
voyons, laisse-moi (dit-elle), laisse-moi, Nicolas,
ou bien
je crie haro ! et hélas !
Nicolas se mit à implorer compassion,
parla si doucement et se fit
si pressant
qu'enfin elle lui bailla son amour,
etfit serment par saint Thomas de Kent
qu'elle se tiendrait à ses ordres
sitôt qu'elle pourrait saisir son heure.
« Mon mari est si plein de jalousie
que si vous ne veillez bien, et ne gardez
le secret,
je sais bien que je suis un,e femme morte (dit-elle).
Il faut que vous soyez trèS discret dans l'affaire.
»
Le Conte du meunier
Traduit de l'anglai s
par
L.
Cazamian, R.
Huchon ,
J.
Delcourt et Ch.
Cestre
Alison et le Charpentier ...
« Il était
jaloux et la tenait bien
en cage,
car elle était
vive et jeune, et il était
vieux ...
»
«
Le chevalier vit
qu'elle était réellement
belle et jeune ...
»
NOTES DE L'ÉDITEUR
«D'autres traits sont encore plus gais ;
voici venir la vraie littérature
gauloise, les
fabliaux salés, les mauvais tours joués
au
voisin, non pas enveloppés dans la phrase
cicéronienne de Boccace, mais contés
lestement et par
un homme en belle
humeur.
Surtout voici venir la malice
alerte , l'art de rire aux dépens
du prochain.
Chaucer l'a mieux que Rutebeuf, et
quelquefois aussi bien que La Fontaine.
»
Henri Taine, Histoire de la littérature
anglaise,
Hachette, 188 l.
«Les Contes de Canterbury représentent
donc une œuvr e unique à laqu elle aucune
autre
ne saurait, à travers tout le moyen âge
anglais, être comparée.
C'est une réussite de
génie où, émergeant de la masse de
traditions et d'exemples continentaux qui
l'ont
si longtemps accablé, se libérant de
tant de dettes et d'entraves,
Je poète s'est
révélé enfin dans toute son indépendance créatrice.
Décidé , comme
Je d éc lare le
Moine du
Prologue, à lai sser de côté toutes
les vieilleries, et à suivre sa route selon le
nouvel ordre des choses, Chaucer fait
pénétrer dans son œuvre une clarté toute
fraîche, timide encore sans doute, mais
aussi
un so uffle vigoureux, annonciateur
déjà de l'esprit de la Renais sance anglaise,
laquelle
ne devait éclater cependant que
deux siècles plus tard.
» Floris Delattre ,
introduction a
ux Contes de Canterbury,
Aubier, 1941.
1 FPG Inte rnationa l/ Ex plore r Archives 2 M ary Eva ns Pictur e Librar y/ Ex plore r 3, 4, 5, 6, illu strati ons de Russe l Flint .
Mary E vans Pictur e Librar y /E xplor er CHAUCER 02.
»
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