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Contes d'Amadou Koumba (les)

Publié le 21/02/2019

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Contes d'Amadou Koumba (les), récits de Birago Diop (1947). Fortement influencé par le courant de sympathie que manifestaient à l'égard des civilisations africaines des hommes comme Frobenius ou Maurice Delafosse, c'est cependant sur le terrain que Diop a puisé son inspiration. Une fois ses études vétérinaires achevées à Toulouse, Birago Diop est en effet affecté au Soudan (actuel Mali) et il met à profit ses tournées en brousse pour engranger une infinité d'observations qui se cristalliseront en projet le jour où il rencontre le vieux conteur Amadou Koumba, griot de sa famille maternelle originaire du Sine Saloum. Ainsi, au moment où à Paris le groupe de l'Étudiant noir redécouvre l'Afrique à travers les livres, Birago Diop partage la vie quotidienne de bergers et de paysans qui n’ont pratiquement pas été touchés par la civilisation occidentale. Moitié prose, moitié poésie — mais ces distinctions ne recouvrent pas comme en Occident une réalité précise —, les contes de Birago Diop apparaissent avant tout comme l'œuvre d'un homme qui a su retourner à temps en Afrique. Ce qui frappe en effet à leur lecture, ainsi que le

« Diop est en effet affecté au Soudan (actuel Mali! et il met à profit ses tournées en brousse pour engranger une infinité d'observations qui se cristallise­ ront en projet le jour où il rencontre le vieux conteur Amadou Koumba, griot de sa famille maternelle originaire du Sine Saloum.

Ainsi, au moment où à Paris le groupe de l'Étudiant noir redécouvre l'Afrique à travers les livres.

Birago Diop partage la vie quotictienne de bergers et de paysans qui n'ont pratiquement pas été touchés par la civilisation occiden­ tale.

Moitié prose, moitié poésie -mais ces ctistinctions ne recouvrent pas comme en Occident une réalité précise - .

les contes de Birago Diop apparais · sent avant tout comme l'œuvre d'un homme qui a su retourner à temps en Afrique.

Ce qui frappe en effet à leur lecture, ainsi que le faisait naguère remarquer Jean-Paul Sartre dans Orphée noir, c'est d'abord leur authenti­ cité et leur enracinement dans la réalité africaine la plus profonde et la plus quotictienne.

En raison de ses fonctions de vétérinaire ambulant qui le mainte­ naient une bonne partie de l'année en contact intime avec la brousse.

et sans doute aussi par conviction personnelle, Birago Diop n'a en effet jamais participé aux débats parfois pontifiants qui depuis plus de trente ans n'ont guère cessé de gloser sur la culture africaine.

Il évite l'exotisme en installant son œuvre au cœur même des choses vues et vécues, et les Contes d'Amadou Koumba s'enra · cinent dans une histoire (réelle ou fabu· leuse) et une géographie bien précise que les familiers de l'Afrique n'ont aucune peine à identifier.

De même les traits de mœurs qui caractérisent les person­ nages de Birago Diop se référent à la réalité villageoise dans ce qu'elle a à la fois de particulier et d'universel : les tractitions d'hospitalité, le parasitisme social, les femmes et les marabouts, le rôle et la place de l'inctividu dans une société archaïque ...

Toutefois il ne fau­ drait pas se méprendre sur la signi fica· tion profonde de cette œuvre, et ne voir en Birago Diop qu'un archéolog_ue de la littérature oral e tractitionnelle.

A bien y regarder, les Contes et les Nouveaux Contes d'Amadou Koumba ( 1958) répon­ dent à une double intentionnalité.

D'une part ils sont en effet l'expression du souci de Birago Diop de sauvegarder et de ctivulguer le trésor des contes de la savane, mais ils témoignent aussi de la volonté de leur auteur de porter témoi­ gnage de la vitalité de cette culture tractitionnelle en créant une littérature moderne qui intègre conjointement l'apport du passé et les techniques d'expression du présent.

Ce faisant, Birago ne nourrit aucune illusion et il sait très bien qu'à partir du moment où d'oral le conte se fait écriture, une rupture irréversible se produit dans le rapport unissant le conteur à son eucti­ toire.

Le résultat est donc une œuvre ambiguê.

ou plus exactement hybride.

puisque des contes destinés à être ctits sont imprimés dans un livre écrit en français, mais, ce compromis nécessaire une fois accepté, il reste une œuvre attachante par son mélange savoureux de réalisme et de merveilleux.. »

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