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CONSUELO de George Sand (analyse détaillée)

Publié le 22/10/2018

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CONSUELO. Roman de George Sand, pseudonyme d'Aurore Dupin, baronne Dudevant (1804-1876), publié à Paris dans la Revue indépendante du 1er février 1842 au 25 mars 1843, et en volume chez L. de Potter en 1842-1843 ; réédition revue et corrigée chez Charpentier en 1845. La Comtesse de Rudolstadt, suite de Consuelo, parut dans la Revue indépendante, du 25 juin 1843 au 10 février 1844, et en volume, chez Potter en 1844, puis chez Charpentier en 1845.

 

Ce vaste ensemble romanesque, qu'Alain préférait au Wilhelm Meister de Goethe, se situe dans la continuité de Spiridion (1836) et du Compagnon du tour de France (1840). Mais à l'influence de Leroux et de Lamennais s'ajoutent cette fois celle de Chopin (dont la liaison avec G. Sand débute en septembre 1838), celle de Mickiewicz (dont l'auteur suit les cours au Collège de France à partir de 1841), celle aussi de Pauline Viardot, cantatrice et amie de la romancière.

 

Consuelo. Consuelo, pauvre orpheline espagnole et élève du maestro Porpora, possède une voix magnifique. Elle fait ses débuts à Venise, aux côtés d’Anzoleto. son fiancé. En plein succès, Consuelo s’enfuit, blessée par les infidélités d'Anzoleto (chap. 1-21). Elle arrive en Bohême, au sinistre manoir des Rudolstadt : sur la recommandation de son maître, elle doit y enseigner le chant à la jeune Amélie, fiancée malgré elle au comte Albert Ce dernier, fils unique du comte Christian, désespère sa famille par des crises périodiques, où se succèdent apathie, délire et léthargie. Consuelo, prise de sympathie pour cet étrange personnage, parvient à le guérir. Mais elle est troublée par Anzoleto, arrivé inopinément au château, et elle fuit de nouveau, promettant de réfléchir à la demande en mariage que le comte Christian, surmontant ses préjugés nobiliaires. vient de lui faire au nom d'Albert (22-63). Sur la route de Vienne, où elle va rejoindre Porpora. elle rencontre Joseph Haydn. Après avoir partagé avec lui les innombrables péripéties du voyage, elle retrouve son maître, dont Haydn devient le valet Des calomniateurs la discréditentauprès de Marie-Thérèse, qui la juge indigne d'entrer dans la troupe impériale. Consuelo et Porpora partent alors pour l'Opéra de Berlin, qui les a engagés (64-99). À Prague, on les informe que le comte Albert meurt de chagnn. Consuelo se rend aussitôt à ses côtés et l’épouse juste avant sa mort. Ayant juré de garder ce mariage secret elle reprend la route de Berlin (100-105).

 

La Comtesse de Rudolstadt On retrouve Consuelo à Berlin, courtisée par Frédéric II et mêlée à ses mtngues politiques. Des phénomènes surnaturels se produisent : le spectre d'Albert apparaît à Consuelo. que Frédéric II soupçonne maintenant de comploter contre lui et emprisonne à Spandau (chap. I -3). La jeune femme s’y sent étrangement surveillée. De mystérieux amis, dingés par un chevalier masqué, Livérani, la délivrent et la conduisent au château des Invisibles (4-24). Cette confrérie toute-puissante veut régénérer le monde et créer une « république évangélique ».

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« auprès de Marie-Thérèse, qui la juge ind igne d'entrer dans la troupe i mpériale.

Consuelo et Porpora partent alors pour l'Opéra de Berlin.

qui les a engagés (64-99).

À Prague , on les informe que le comt e Nbert meurt de chagrin.

Consuelo se rend aussitôt à ses côtés et l'épouse juste avant sa mort Ayant juré de garder ce mariage secret.

elle repre .nd la route de Berlin ( 1 00-1 OS).

~ Comtesse de Rudolstadt.

On retrowe Consuelo à Berlin.

courtisée par Frédéric Il et melée à ses intrigues politiques.

Des phénomè ­ nes surnaturels se produisent : le spectre d'Albert appara?t à Consuelo, que Fréd éric Il soupçonne maintenant de complot er contre lui et empri­ sonne à Spandau ( chap.

1-3).

La jeune femme s'y sent étrangement surveillée.

De mystérieux amis, dirigés par un chevalier masqué, üvérani, la déli ­ vrent et la conduisent au chateau des Invisibles (4-24).

Cette confrérie toute-pui . ssante veut régénérer le monde et créer une « républ ique évangélique ».

Consvelo, éprise de üvérani.

apprend, au cours de cérémonies initiatiques.

qu'Nbert n'est pas mort : en proie à un sommeil léthargique, il a été sawé du tombeau par sa mère Wanda.

elle-m ême ressuscitée et devenue un des chefs supérieurs des Invisibles.

En fait.

Nbert et livérani ne font qu'un : Consvelo, reçue dans la confrérie, est solennenement proclamée épouse du comt e (25-'11 ).

Dans l'Épilogue, l'auteur raconte les malheurs que connaît rapide ­ ment le couple : persécuté et ayant définitive ­ ment sombré dans la folie, Albert parcourt l'Europe en jouant du violon et en prêchant l'ég a­ lité, accompagné de Consuelo et de ses enfants.

Dans une lettre.

Philon (alias Knigge) affirme qu'avec Adam Weishaup, chef de l'illuminisme initié à la doctrine d'Nbert il collaborera au pro­ grès futu- en abattant r Ancien Régime.

Le roman déroule ses épisodes à tra­ vers l'Europe du xvm e siècle, fidèlement rendue , dans l'ensemble, par un auteur qui se veut " historien ,.

: George Sand s'est documentée sur l'hist oire de la Bohême hussite (avec les ouvra ges de j.

Le nfant), de la Pru sse (avec les Mémo ires du baron de Tren ck ), sur la géographie (avec les atlas de Lesage et d e Malte-Brun), sur la musique enfin (avec la biographie universelle de F.

J.

Fétis).

N'hésita nt pas à citer tex - tuellement ses sources, elle mêle per­ so nnages historique s· (Marie -Th érèse , Frédéric II, P orpora, joseph Haydn, Cagliostro ...

) e t personnage s fictifs (tels Consuelo, qui a beaucoup de Pauline Viardot, ou le comte Albert, porte­ parole de Pierre Leroux).

Mais la fiction l'emporte malgré to ut sur l'Histoire, et cette romancière qui Intervient, avec désinvo lture parfois , p our apostropher son lecteur, prendre à partie sa lectrice ou s'excuser de digressions un peu longues, ne ménage nl les fins « à effet ,.

habituelles au r oman-feuilleton (évanouissement d'Albert, Consuelo, c h a p.

31), ni les coups de théâtre un peu faciles (co nversation surp rise, Consue lo, chap.

14); Consuelo retrouve par hasard, chez un chanoine, sa rivale la Co rilla , qui est sur le point d'acco ucher d ' un enfan t dont le père n'est aut re qu ' A nzoleto (ibid. , ch a p .

78).

George Sand joue ainsi de toutes l es séductio ns du genre romanesque : amour (qui Cons uelo choisira-t-elle, du sensuel Anzoleto, de l'étrange Albe rt ou du my stérie ux Livérani ?), fantasti que à la Radcli ffe ou à la Hoffma nn ( « affreux c h âteau des géants,., "chê ne de la pierre d'épouvante ,., spectre d'Albert l e voya nt, divagations de Zdenk o le fou), aventures (Consuelo, déguisée en jeune garço n, échappe aux • recru­ teurs ,.

de Frédéric Il, Consuelo, cha p.

69 à 72; elle s'évade de la forte­ resse de Spandau, Com tesse, chap.

19 à 22) ; mystère enfin, celui qui entoure l es sociétés secrètes et leurs cérémonies Initiatiques, évoquées ici comme dans le Compagno n du tour de Fra nce (1840) et, ultérieurement, dans les Maîtres son­ n eurs (1853).

On suit l 'héroïne de Venise à Berlin , en passant par Riesenburg, Vienne et Pragu e.

Cet itinérai re géographique se d ou ble d'un cheminement moral et politique.

Dans ce roman de formation qu i re tra ce l'évo luti on de Consue lo,. »

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