CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE, Boèce (exposé de l’oeuvre)
Publié le 20/09/2018
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Participant aux affaires de l’Etat, Boèce, maître des Offices de Théodoric, roi des Goths, subit une disgrâce fatale. Il rédige cette œuvre dans sa prison de Pavie, avant d’être condamné à mort et supplicié en 524. En cinq livres, où alternent prose et poésie, Boèce rapporte son dialogue avec Philosophie qui lui est apparue sous la forme d’une femme admirable. Alors qu’il se plaint de la dureté de la fortune qui semble s’acharner contre lui, Philosophie entreprend de le guérir en lui rappelant la véritable finalité de l’univers (1. I). Donnant la parole à l’inconstante Fortune, Boèce reconnaît qu’il ne devrait pourtant pas s’en plaindre. Il admet que \"le bonheur est le souverain bien guidé par la raison\" et que biens matériels et gloire personnelle ne valent rien (1. II). Les faux bonheurs sont liés au pouvoir, aux richesses, aux charges honorifiques, à la gloire, au plaisir. Autant de voies qui ne sont que des impasses.
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Consolation de Philosophie de Boèce
Écrit du fond de sa prison en attendant une mort certaine, cette
oeuvre où alternent prose et poésie est considérée comme la plus
importante de Boèce.
Il cherche à démontrer, en faisant appel à
la tradition de la sagesse antique, que le changement de fortune
ne saurait atteindre la véritable félicité.
Il emploie un genre littéraire
connu, la diatribe gréco-romaine où la philosophie apparaît
personnifiée ; elle joue le rôle de « médecin des âmes » et
réprimande le prisonnier en lui rappelant l'exemple des anciens
philosophes.
L'oeuvre se divise en deux parties correspondant
aux préceptes de directions morales des stoïciens :
Livres I et II : « Attendre que la passion soit calmée.
»
« Philosophie » explique à Boèce que son trouble provient du
fait qu'il ne comprend ni la nature ni la fi n de l'homme.
Viennent
ensuite les bonnes raisons de se résigner à la Fortune « puissance
aveugle au double visage » .
Le propre des choses humaines est
d'être inconstantes.
Livres III à V : « Les remèdes plus violents.
» le vrai bonheur
n'est ni dans la richesse, ni dans le pouvoir, ni dans la volupté,
mais en Dieu, vraie patrie de l'âme.
Le Bien souverain dirige
le monde et lui donne son ordre ; partout règne l'universelle
Providence (ou Prescience), l'âme ne doit pas se retrancher en
elle-même, mais garder une indéfectible confiance en Dieu.
Par-delà les apparences où le mal semble imposer sa loi, un
ordre profond gouverne le monde, tout est subordonné à la
Providence, Raison divine qui ordonne tout.
Le Destin est cet
ordre qui règle dans le détail le déroulement du plan divin dans
le temps.
Que Dieu sache tout par avance ne supprime pas
pour autant le libre arbitre ; il voit les choses à venir selon son
3.
Les traités sur la musique, l'arithmétique, la géométrie seront pris pour
modèle dans les facultés des arts libéraux du Moyen Âge.
4.
Les opuscules théologiques sont étroitement liés à l'oeuvre logique ; Boèce se
demande par exemple comment les « catégories » s'appliquent à Dieu.
propre mode d'existence qui est celui de l'éternité.
Le mal est ici
compris comme un bien quand on sait en user comme il faut :
il corrige les méchants et éprouve les bons.
La Consolation de Philosophie ne présente aucune réelle concordance
avec le christianisme, mais s'inspire directement des thèmes
chers aux philosophes stoïciens (dans la lignée du platonisme).
Le Souverain Bien
Selon Boèce, aspirer au Bien est la preuve que ce bien existe, car « tout ce que l'on
appelle imparfait n'existe que par la diminution du parfait » (Livre III, chap.
X).
Son
idéal philosophique est celui du vrai bien qui rend l'homme indépendant, en lui donnant
une puissance véritable, une gloire et une joie absolument vraies.
Tous les êtres aspirent
au Souverain Bien, à Dieu comme à l'Un et les bienheureux qui atteignent la lumière
par la vertu sont appelés à devenir des dieux..
»
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