CONFESSIONS (Les) Jean-Jacques Rousseau

Autobiographie, 1782-1789.

Les douze livres des Confessions forment deux parties distinctes: le récit héroïque et romanesque des trente premières années de Rousseau, objet de la première partie, est tissé de «mille impressions charmantes»; les trente années suivantes, objet d’une seconde partie plus longue et plus sombre, relatent son combat contre une société corrompue, symbolisée par Paris. En «confessant» publiquement ses fautes, Rousseau se sent purifié et innocenté : il considère ses aveux et sa souffrance comme une véritable expiation. La confession glisse ainsi vers l’apologie : Rousseau affirme son innocence radicale — c’est la société qu’il rend responsable de l’abandon de ses enfants — ou se dit le jouet d’une fatalité cruelle.

♦ Loin de constituer des mémoires, Les Confessions représentent l’histoire originale d’une âme. Cette singularité possède pour Rousseau une valeur exemplaire et universelle. La dramatisation de ses malheurs — ceux d’un cœur sensible à qui l’affection a manqué — s’explique par une tendance interprétative qui le conduit souvent à considérer comme hostiles les faits et gestes des autres. Il ne demande pourtant qu’à retrouver un bonheur authentique et la mémoire — mémoire de l’enfance, mémoire affective, mémoire poétique — devient son plus précieux auxiliaire: dans ces