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Condition humaine (la) d'André Malraux (résume et analyse complète)

Publié le 24/10/2018

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Condition humaine (la). Roman d'André Malraux (1901-1976), publié à Paris en extraits dans la Nouvelle Revue française et dans Marianne, et en volume chez Gallimard en 1933. Prix Goncourt.
La Condition humaine clôt le cycle des romans que Malraux a situés en Extrême-Orient, les Conquérants (1928) et la Voie royale (1930). Son expédition dans la brousse indochinoise à la recherche de fragments archéologiques (1923) s'était terminée par des poursuites judiciaires qui le contraignirent à faire plusieurs séjours à Saigon (1923-1925). Militant dans les milieux anticolonialistes, cofondateur du mouvement Jeune-Annam, il se rendit également à Hongkong. L'effervescence régnait alors dans cette région du monde. En Chine, aux généraux nordistes (les \"gouvernementaux\" dans la Condition humaine) soutenus par les Occidentaux des concessions internationales, s'opposait l'armée nationaliste du Kouo-min-tang, dominée bientôt par le général Chang Kaï-chek avec lequel le Komintern, représenté par une délégation à Han-k'eou, avait noué une fragile alliance, provisoire et tactique.
Le roman se compose de deux séquences relativement courtes, nourries d’événements -préparatifs et triomphe dune insurrection communiste à Chang-hai (lre et IIe parties) ; répression du mouvement et exécution des insurgés (IVe, Ve et VIe parties) -, séparées par le
récit plus lent d’une mission à Han-k'eou auprès de la délégation de l’Internationale communiste (Komintern) dont dépend le sort des insurgés (IIIe partie). Un finale transporte le lecteur à Paris et au Japon, d'où la révolte de Chang-hai ne fait plus figure que d’événement mineur.
Première partie (21 mars). En poignardant un trafiquant d’armes, Tchen parvient à subtiliser l'ordre de livraison qui permettra à Kyo et à Katow de récupérer la cargaison d’un bateau ancré dans le port Pour conclure l'opération, les deux révolutionnaires s'assurent la complicité d’un aventurier besogneux, le baron de Clappique. Armes et munitions sont ensuite distribuées aux sections postées à travers la ville. En marge de faction principale, deux dialogues : l'un entre Kyo et sa compagne May; l'autre, entre Gisors (le père de Kyo) et Tchen qui lui confie sa solitude de « tueur ».
Deuxième partie (22 mars). Grève générale puis explosion du soulèvement communiste. Ferrai. le président de la chambre de commerce française, représentant local des intérêts capitalistes, suppute avec les autorités locales chinoises les chances de succès de l'opération, que les relations ambiguës entre Chang Kaï-chek et Moscou rendent incertaines. Cependant dans un grand flan d'héroïsme fraternel, l'insurrection triomphe dans presque toute la ville. Inquiet Ferrai envisage de se concilier Chang en le soudoyant puis va rejoindre sa maîtresse Valérie. De leur côté, les insurgés s'alarment de l'attitude attentiste du Kouo-min-tang. Un envoyé de Chang les pne de lui remettre leurs armes.
Troisième partie (29 mars). Kyo décide de se rendre à Han-k'eou, où siège la délégation de l'Internationale communiste dirigée par Borodine. Ses interlocuteurs, Vologuine et Possoz, lui apprennent que la tactique de Moscou est de s'effacer momentanément derrière le Kouo-min-tang. Venu de son côté à Han-k'eou, Tchen y rencontre Kyo : il ne voit plus d'issue que dans le meurtre de Chang. dont il est prêt à se charger. Retour séparé des deux hommes à Chang-hai.
Quatrième partie (11 avril). La répression s'organise à Chang-hai. Compromis dans l'affaire de la cargaison d'armes. Clappique est prévenu par la police qu'il doit quitter la ville. Il se rend chez Kyo, malencontreusement absent, et lui fixe par l'intermédiaire de Gisors un rendez-vous dans un bar où. moyennant finances, il le renseignera. Cependant Tchen, avec deux conjurés, monte sans succès un premier attentat contre Chang cherche refuge auprès du camarade Hemmelrich et décide, à l’avenir, d’agir seul. De son côté, désabusé sur le compte de Chang, Kyo propage l’ordre d’enterrer les armes. En revanche, Ferrai dont les intérêts coïncident avec la politique néobourgeoise de Chang, apprenant que celui-ci s’apprête à écraser l’insurrection, se rend, satisfait, à un rendez-vous avec Valérie ; les relations entre les deux amants tournent mal. Tchen laisse la vie dans un nouvel attentat contre la voiture de Chang.
Cinquième partie (sans date). Clappique s’attarde dans une maison de jeu au lieu de se rendre au bar où l’attendent Kyo et May. Arrêté à la sortie, Kyo est jeté en prison. Apprenant le nouvel attentat contre Chang, Hemmelrich se rend à la permanence communiste pour s’enquérir de Tchen ; à son retour chez lui, il trouve sa femme et son enfant massacrés. Il participe alors avec Katow à un ultime combat contre les troupes de Chang et parvient In extremis à s’enfuir. Gisors prie Clappique d’intervenir en faveur de son fils auprès du policier Kônig, ce qui ne fait que détériorer la situation du jeune homme.


malraux

« Hemmelrich et décide, à l'avenir, d'agir seul.

De son côté, désabusé sur le compte de Chang, Kyo propage l'ordre d'enterrer les armes.

En revan­ che, Ferrai dont les intérêts coïncident avec la politique néobourgeoise de Chang, apprenant que celui-ci s'apprête à écraser l'insurrection, se rend, satisfait, à un rendez-vous avec Valérie ; les relations entre les deux amants tournent mal.

Tchen laisse la vie dans un nouvel attentat contre la voiture de Chang.

Cinquième partie (sans date).

Clappique s'attarde dans une maison de jeu au lieu de se rendre au bar où l'attendent Kyo et May.

Arrêté à la sortie, Kyo est jeté en prison.

Apprenant le nouvel attentat contre Chang, Hemmelrich se rend à la permanence communiste pour s'enqué­ rir de Tchen ; à son retour chez lui, il trouve sa femme et son enfant massacrés.

Il participe alors avec Katow à un ultime combat contre les trou­ pes de Chang et parvient in extremis à s'enfuir.

Gisors prie Clappique d'intervenir en faveur de son fils auprès du policier Konig, ce qui ne fait que détériorer la situation du jeune homme.

Sixième partie (sans date).

Clappique parvient sous un déguisement à s'embarquer sur un bateau en partance tandis que Konig offre à Kyo la vie sauve contre sa collaboration.

Refus de Kyo qui rejoint alors sous un préau ses camarades condamnés à être brûlés vifs dans la chaudière d'une locomotive dont on entend le sifflement à proximité.

Kyo évite le supplice en se suicidant avec une pastille de cyanure qu'il tenait cachée.

En revanche, Katow partage la sienne entre deux jeunes Chinois étendus à ses côtés, et marche au supplice.

Septième partie (Paris, juillet, et Kobé).

À Paris, Ferrai expose au ministère les mobiles économi­ ques et nationaux de son action à Chang-haî, sans pour autant sauver le consortium dont il avait la charge.

À Kobé,au japon, chez le peintre Kama, décidée à poursuivre le combat sous la bannière communiste, May rend visite à Gisors qui cherche la paix dans l'art et la méditation.

La Condition humaine romance l'insurrection communiste dont l'ob­ jectif était d'ouvrir les portes de Chang-haï à Chang Kaï-chek.

Mais aus­ sitôt la ville conquise, le chef du Kouo­ min-tang se retourna contre les insur­ gés, faisant exécuter leurs chefs sous l'œil complaisant des Occidentaux (1927).

Le roman de Malraux s'insère donc dans l'Histoire.

Cependant, pas plus que les Conquérants, lus à tort par Trotski comme un document sur la grève de Canton, ce texte-ci n'est orienté vers le reportage : à lui seul, le titre l'annonce.

En réalité, la Condition humaine se situe dans le champ de la création esthétique, répondant à l'idée que Malraux se fait du roman moderne.

> (Gaétan Pican), le roman est en défi­ nitive l'équivalent d'une tragédie anti­ que avec un environnement et une écriture de notre temps.

Le fatum se présente ici sous la figure de la Révolu­ tion, au sein de laquelle une douzaine de personnages exemplaires forgent leur destin en fonction des valeurs qu'ils symbolisent.

Incarnant la liberté et la fraternité, les insurgés lancent au destin, après leur défaite, un défi qui transcende la politique vers la méta­ physique et la morale : « Mourir le plus haut possible», dit Tchen; et d'une mort qu'on aura choisie : le suicide pour Kyo (), le supplice lucide­ ment accepté pour Katow afin d'épargner la torture du feu à deux jeu­ nes militants.

Contre ces héros positifs se dresse un faisceau de forces dispara­ tes rassemblées par la conjoncture : en effet les stratégies opposées du capita­ lisme occidental (dont Ferrai incarne la volonté de puissance) et du commu­ nisme soviétique (Vologuine, Possoz, fanatiquement soumis au Comité cen­ tral) se rencontrent pour favoriser ou laisser se perpétrer le massacre des insurgés par le Kouo-min-tang et la police gouvernementale (Martial, Konig).

Mais dans un espace intermé­ diaire, impliqués à leur corps défen­ dant, deux autres héros symbolisent la relation au monde des hommes dont une cause ne structure pas la volonté.

L'un s'abandonne aux hasards d'un monde indifférent aux finalités humai-.. »

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