Comte de Monte-Cristo de Dumas

« EXTRAITS ~~~ ~~ ~~~ De ce roman palpitant qui connut le plus grand succès, Dumas tira lui­ rnêrne, dès 1848, une pièce en quatre parties : « Dantès sentit qu 'on le balançait.

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On montre au château d'if l'endroit d'où fut jeté Dantès A ces mots, il se rapprocha d'Edmond, qui entendit déposer près de lui un corps lourd et retentissant ; au même moment, une corde entoura ses pieds d'une vive et douloureuse pression.

"Eh bien ! le nœud est-il fait ?" demanda celui des fossoyeurs qui était resté inactif.

"Et bienfait, dit l'autre; jet' en réponds.

- En ce cas, en route ." Et la civière soulevée reprit son chemin.

On fit cinquante pas à peu près, puis on s'arrêta pour ouvrir une porte, puis on se remit en route.

Le bruit des flots se brisant contre les rochers sur lesquels est bâti le château arrivait plus distinctement à l'oreille de Dantès à mesure que l'on «Et cette femme , avança.

monsieur de Mo rcerf ?» "Mauvais temps ! dit un des porteurs, il ne fera pas bon d'être en mer cette nuit.

- Oui, l'abbé court grand risque d'être mouillé", dit l'autre -et ils éclatèrent de rire .

Dantès ne comprit pas très bien la plai­ santerie, mais ses cheveux ne s'en dres­ sèrent pas moins sur sa tête.

Dantès a acquis une supériorité inouïe sur ses ennemis "Ah ! vous philosophez", ( ...

) "Eh bien ! monsieur, parole d'honneur ! si comme vous, je n'avais rien à faire, je cherche­ rais une moins triste occupation.

- C'est vrai, monsieur, reprit Monte­ Cristo, et l'homme est une laide chenille pour celui qui l'étudie au microscope so­ laire.

Mais vous venez de dire, je crois, que je n'avais rien à faire.

Voyons, par hasard, croyez-vous avoir quelque chose à faire, vous, monsieur ? ou, pour parler plus clairement, croyez-vous que ce que vous faites vaille la peine de s'appeler quelque chose ?" L'étonnement de Villefort redoubla à ce second coup si rudement porté par cet étrange adversaire ; il y avait longtemps que le magistrat ne s'était entendu dire un paradoxe de cette force, ou plutôt, pour parler plus exactement, c'était la pre­ mière fois qu'il /'entendait.

Dantès sent que, dans sa vengeance, il est encore prisonnier "Allons donc, homme régénéré ; allons, riche extravagant ; allons, dormeur éveillé ; allons, visionnaire tout-puissant ; allons, mil­ lionnaire invincible, reprends pour un instant cette funeste perspective de la / vie misérable et affamée ; repasse / par les chemins où la fatalité t'a poussé, où le malheur t'a conduit, où le désespoir t'a reçu ; trop de diamants, d'or et de bonheur rayonnent aujourd'hui sur les verres de ce miroir où Monte­ Cristo regarde Dantès ; cache ces diamants, souille cet or, efface ces rayons ; riche, retrouve le pauvre ; libre, retrouve le prisonnier ; ressus­ cité, retrouve le cadavre." Le Comte de Monte­ Cristo I et Il, Le Comte de Morcerf et Villefort (1851).

Le comte de Morcerf NOTES DE L'ÉDITEUR « Ce conte de Mill e et Une Nuits, transposé par un génial adaptateur dans l'époque moderne, a pour fond un très curieux et très véridique fait divers( ...

).

Pour l'immense majorité des lecteurs, Le Comte de Monte­ Cristo, c'est d'abord le château d'if.

L 'emprisonnement de Dantès, sa longue cap­ tivité, l'épisode Faria, l'évasion romanesque on t auréolé cette forteresse d'un prestige tel qu'il a fini par faire assez drôlement d'une imagination de romancier une réalité histo­ rique.

» -Paul-Émile Cadilhac, Réalité et fic­ tion dans Monte-Cristo, éditions de l'illustration, Paris, 1958 ligne.

( ...

) Il y a une technique que Dumas met au point et dont il fera usage, avec un élan particulièrement vif ici : tous les person­ nages ont commis une quantité effrayante de crimes ( ...

).

Histoire simple, elle devient compliquée.

Que dis-je ? Il en est issu vingt histoires compliquées.

On pourrait donc écrire autant de romans de toutes les histoires racontées dans Le Comte de Monte-Cristo.

» Curt Riess, Naissance ·des best-sellers, édi­ tions de Trévise, Paris, 1967 « En fait la vie de Dumas est un tissu de suc­ cès dont le plus grand -du moins financière­ ment -est Le Comte de Monte-Cristo.

Avec l'argent que lui procure ce livre, il pourrait mener un train princier sans jamais écrire une Photos (a) Goldner / Sipa lcono ; (b, c, d, e, f) gravures de Gavarni, Editions Levasseur DUMAS PÈRE 02. »