Claude CRÉBILLON : Les Égarements du coeur et de l'esprit ou Mémoires de M. de Meilcour

« Pho1o Explorer Publi é en 1736 , ce roman est ina chev é ; co mm e il l' indiqu e dan s sa préfa ce, Crébill on prévoyait en effet trois par­ ti es : /'initiation , le temps du libertinage et le re to ur à la vertu.

S eul e la pre­ mi ère a été rédi gée, mais ell e contient , en ger me, l es deux autr es.

Le livre Un roman d'initiation J eu ne homme de haute nai ssa nce et de grande fortune, Meilcour, accablé d' un profond "ennui intérieur ", cherche à se distraire de ses inquiétudes par la fréquentation des femmes.

Une amie de sa mère, Mme de Lursay, se prend d 'une tendre affection pour lui et décide de se charger de son éducation sentimentale.

Meilcour, éperdu de respect et de désir pour cette dame qu' il s'imagine intouchable, finit néan­ moins par tomber amoureux d'une autre : la jeune Hortense de Théville.

Mais arrive le moment de la désillusion : le liber­ tin Versac fait comprendre à Meilcour que la respectable Mme de Lursay cacherait en réalité une femme galante.

Vexé mais troublé par cette révélation, c'est pourtant avec elle qu' il s'initiera à l'amour.

Mais ses pensées , inévitablement , se reporteront sur celle qui a la première place dans son cœur : Hortense de Théville .

Un roman de mœurs L es dialogue s permettent de connaître plus profondément le caractère des personnages : Mme de Lursay , femme mûrissante qui connaît des joies et des tourments dans l'édu­ cation sensuelle de son élève ; Versac, personnage cynique du libertin ; la psychologie du jeune héros est particulièrement fouillée , au point que l'on a pu comparer l'art de Crébillon à celui de Proust : les sentiments de Meilcour varient à l'infini , de manière peut-être à montrer que les flottements incessants qui tiraillent 1 'homme en tou s sens rendent illusoire sa liberté .

En outre , au fur et à mesure de l' initiation de Meilcour , une société se révèle, dévoilant ses jeux et ses vices, son langage faussé et ses mécanismes trompeurs.

Si ce roman est considéré comme "léger", c'es t parce que le thème du désir y est fil conducteur et que la plume de Crébillon sait se faire , parfois, ironique.

Mais sous cette cou­ verture libertine, se cache un romancier sceptique et critique.. »