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Cinquième et Dernier Livre des FAITS ET DITS HÉROÏQUES DU BON PANTAGRUEL (le)

Publié le 20/02/2019

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Cinquième et Dernier Livre des FAITS ET DITS HÉROÏQUES DU BON PANTAGRUEL (le), suite du récit de la quête de la « Dive Bouteille » narrée dans le Quart Livre de Rabelais. L'attribution de l'ouvrage à Rabelais a été et est toujours discutée. On en possède trois formes : Ylsle sonnante, récit contenant seize chapitres publié sous le nom de Rabelais en 1562 ; l'édition du Cinquième Livre de 1564, qui, à quinze des chapitres de l'Isle sonnante, ajoutait trente-deux chapitres nouveaux ; enfin, un texte manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale (Fr. 2156).

« QUART LIVRE des faits et dits héroïques du bon Pantagruel.

Récit de François Rabelais (vers 1483- 155 3), publié à Paris chez Fézandat en 15 52.

Trois éditions partielles avaient précédé, dont la première à la foire de Ly on, en 1547 : elles comprenaient , outre le Prologue, 11 chapitres qui s' achevaient brutalement, et dont la matière fut redistribuée dans les 25 premiers chapitres de 1552.

À la virulence du Prologue initial, où Rabe­ lais attaquai t les détracteurs de ses écrits, « mesdisans et calumniateurs », fut substitué, dans l'édition définitive, un Prologue plus serein qui contient la célèbre définition du pantagruélisme : «C ertaine gayeté d'esprit confi cte en mespris des choses fortuites.

» La Sor­ bonne dénonça le livre au Parlement, mais ce dernier ne s'opposa pas à la mise en vente.

Récit de voyage complexe et touffu, ce quatrième volet du cycle des géants emprunte aux événements de l'actua­ lité autant qu'à la tradition littéraire : depuis Homère et Virgile, jusqu'à l'Orlando furioso et Amadis, qui embar­ quaient leurs héros pour le Cathay, la na vigation appartient au roman et à l'épopée.

Mais l'intérê t de Rabelais po ur ce thème a été avivé, surtout, par les voyages successifs de Jacques Car­ tier au Canada entre 1532 et 1546 : le Bref Récit publié par le navigateur en 15 45, dans un climat d'indifférence générale, n'a vraisemblablement pas échappé à l'auteur du Quart Livre.

Le voyage dans les îles imaginaires permet, comme plus tard chez Swift, une satire violente des mœurs du tem ps.

En cette période de tension entre la France et le Saint-Siège, la papauté devient la cible essentielle : dans les chapitres consacrés à l'île des Papimanes, Rabelais se range du côté des humanistes gallicans, qui s'élèvent contre l'amoindrissement de l'autono­ mie politique et financière de la cou­ ronne de France.

Il attaque en outre le culte des reliques, l'idolâtrie et le sys­ tème des indulgences.

Plus insistante que dans les trois livres précédents, la satire religieuse s'en prend à toutes les formes du ritualisme aberrant de l'é poque.

Pantagru el, Panurge et leurs compagnons s'embarqu ent pour aller consul ter l'oracle de la Dive Bouteille (chap.

l).lls rencontrent un navire qui revien t du pays de Lante rnais.

Panurge, échap pant de peu aux coups d'un marchand de mou tons avec qui il s'est querellé, jure de se ven­ ger : il achète un mou ton qu'il jette aussitôt à la mer , et tout le troupeau s'y préci pite à la su ite, entraînant marchand et bergers (5 8).

Dans l'ile de Procura tion, Pantagruel et les siens constatent l'« estrange manière de vivre » des Chicquanous, qui « gaingnen t leur vie à estre battuz » ( 12-16).

Une tempê te éclate et révèle la poltro nnerie de Panurge, dont frère Jean ne manque pas de se gausser ( 18 24).

Pantagruel évite l'ile de Qua res­ mepr enant.

ennemi juré des Andouilles dodues avec lesquelles il est en lutte perpétu elle (29 4 1 ).

Les voyage urs font escale dans l'ile des Papima ­ nes, adorate urs du pape : Homena z, évêque du lieu, leur montre les Décrét ales, livre sacré qui rassem ble toutes les ordonna nces papales (48 54).

Reprenan t leur voyage, Pantagruel et ses com pagn ons entend ent d'étranges clameurs en pleine mer : ce sont les paroles, les cris et les bruits d'une bataille viei lle d'un an ; la rigueur de l'hiver les avait gelés, la « séréni té et tem périe du bon temp s » les fait fondre (55 56).

Dans l'ile de Messer Gaster, les voyageurs découvrent le culte don t fait l'ob jet ce personna ge, symbole de la toute puissance de l'estomac (57 62).

É voluant entre farce et cauchemar, le Quart Livre semble détruire les schèmes. »

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