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Cinq psychanalyses de Sigmund Freud (Résumé et analyse)

Publié le 22/02/2012

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A la fin de l'année 1899 commence l'analyse de Dora. Le traitement s'étend sur environ trois mois, d'où le terme Fragment utilisé dans le titre de ce cas. Dans son avant-propos, Freud précise : « Le traitement fut interrompu le 31 décembre 1899, l'exposé en fut écrit dans les deux semaines qui suivirent, mais je ne l'ai publié qu'en 1905. » En effet, compte tenu des échanges, des confidences, des révélations les plus intimes, des détails sur la vie sexuelle de la malade qui sont nécessairement relatés dans le texte, Freud s'entoure de maintes précautions pour conserver l'anonymat de Dora ainsi que des autres acteurs de l'histoire. Mais, pris en tenaille entre les devoirs du secret professionnel et le désir d'apporter sa contribution à la science, il surmonte les oppositions, les difficultés de la rédaction, et les interdits, car Dora est l'hystérique type. Paru en allemand, ce Fragment d'une analyse d'hystérie fut traduit par Marie Bonaparte (1882-1962, psychanalyste, fille du prince Roland Bonaparte) pour la Revue française de psychanalyse (t. Il, fascicule I, 1928) et parut aux Presses Universitaires de France en 1954.
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« organes qui, chez elle, se trouvaient en état d'irritation : la gorge et la cavité buccale », zone fortement érogène, propre à donner du plaisir, témoin le suçotement infantile. Deux rêves de Dora éclairèrent Freud sur sa patiente.

Dans le premier, un incendie se déclare.

Son père, au pied dulit, la réveille, soucieux de sauver les enfants des flammes.

Sa mère, quant à elle, pense à son coffret de bijoux.Lorsque Freud demande à Dora à quoi lui fait penser le rêve, elle se souvient que M.

K.

lui a offert un coffret àbijoux.

Freud lui réplique que le coffret à bijoux désigne les organes génitaux féminins ; « vous vous disiez : "Cet homme me poursuit, il veut pénétrer dans ma chambre, ma boîte à bijoux est en danger..." "Vous êtes donc prêteà donner à M.

K.

ce que sa femme lui refuse..." "Vous réveillez votre ancien amour pour votre père pour vousdéfendre de votre amour pour M.

K." » Un véritable torrent d'interprétations s'abat sur Dora.

L'autre rêve révèle encore les préoccupations sexuelles de lajeune fille.

D'ailleurs, Dora est en proie à des sentiments complexes.

Elle s'identifie à sa mère en éprouvant de lajalousie à l'égard de Mme K.

qui lui a pris sa place auprès de son père et montre ainsi son amour pour ce dernier. Déçue par Mme K.

pour qui elle avait une profonde amitié, sa blessure révèle pour Freud ses tendanceshomosexuelles : « Le sentiment de jalousie féminine était accouplé, dans l'inconscient, à une jalousie analogue à celle qu'auraitéprouvée un homme.

» Elle désirait M.

K.

sans se l'avouer, mais ses sentiments les plus cachés pour cet homme se sont exprimés dans unsecond rêve. Puis Dora mit un terme à l'analyse à la fin décembre 1900.

Freud interpréta l'attitude de la jeune fille comme unetendance névrotique à se nuire à elle-même.

Il y perçut également une vengeance à l'image de celle qu'ellesouhaitait infliger à M.

K.

Lorsqu'elle revint voir Freud le 1er avril 1902, elle dit qu'elle se sentait beaucoup mieux.Elle avait confronté Mme K.

et son père et avait obtenu d'eux des aveux.

Quand elle déclara souffrir depuis deuxsemaines de névralgie faciale, Freud sourit en pensant à une autopunition qu'elle s'infligeait pour avoir giflé M.

K. LE CAS DORA, UN ÉCHEC DIGNE D'INTÉRÊT La lecture de Fragment d'une analyse d'hystérie ne pose aucun problème particulier.

Certes, depuis l'histoire de Dora, les connaissances scientifiques ont connu bien des progrès.

La psychanalyse elle-même a évolué et l'attitudede Freud à l'égard de la jeune fille n'aurait pas été celle-ci quelques années plus tard. En effet, avec Dora, il proposait des interprétations immédiates, un peu abruptes même parfois, méthode à laquelle ilapportera par la suite beaucoup de nuances.

De plus, à l'époque de Dora, Freud était encore peu soucieux dutransfert qui suppose un déplacement sur la personne du psychothérapeute d'un désir inconscient, d'un sentimentvécu par le malade, souvent dans l'enfance, et qui l'actualise dans la relation thérapeutique. Or, Dora avait fait un transfert en reportant sur Freud les sentiments qu'elle éprouvait pour M.

K.

Freud a négligécette étape fondamentale de l'analyse car il ne savait pas encore combien le transfert fait progresser l'analyse ainsiqu'il l'écrira plus tard dans son Introduction à la psychanalyse : « Aussi l'analyse fait-elle dans ces conditions des progrès remarquables...

» Là réside l'échec du travail avec Dora.

Freud le comprit bien.

En arrêtant la cure, Dora « mit en action une importante partie de ses souvenirs et de ses fantasmes au lieu de les reproduire dans la cure ». Mais le cas Dora demeure à tous égards d'une contribution certaine pour la psychanalyse malgré les évolutions quis'ensuivront.

Jones précise dans La Vie et l 'Œuvre de Sigmund Freud que « cette première observation de Freud a, bien longtemps, servi de modèle aux étudiants en psychanalyse...

».

Dans ce que l'on peut nommer un témoignage, Freud met l'accent sur le déterminisme des paroles de sa malade.

Il montre combien la corrélation entre les phénomènes physiques et mentaux doit être prise au sérieux.

L'intérêt pour la «grande névrose » a dépassé le stade de l'hypnotisme.

Avec Fragment d'une analyse d'hystérie, Freud veut également démontrer la place centrale du rêve : « Cet ouvrage fut primitivement appelé Rêve et Hystérie, parce qu'il me semblait particulièrement propre à montrer de quelle manière l'interprétation des rêves s'entrelace à l'histoire -du traitement, et comment, grâce àelle, peuvent se combler les amnésies et s'élucider les symptômes.

» Le cas Dora peut être encore considéré comme une introduction à la psychanalyse.

Malgré les découvertesbiologiques et les progrès dans le domaine psychosomatique, l'analyse de Dora est exemplaire dans le cortège desnévroses, même si certains auteurs reprochent à Freud, dans les années 60, de ne pas avoir donné l'origine précisede tous les symptômes ou d'avoir réduit ce tableau clinique fort bigarré à d'uniques causes sexuelles. Le petit Hans L'ÉDITION. »

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