CID (le) [Rodrigo Ruy Diaz de Bivar surnommé el Cid Campeador]

CID (le) [Rodrigo Ruy Diaz de Bivar surnommé el Cid Campeador]. Héros du Cantar de mio Cid  et figure centrale de la littérature épique en Espagne. Les légendes qui se sont multipliées au cours des siècles ont fait naître quelques doutes quant à la réalité du personnage. Mais Menéndez Pidal, dans son ouvrage intitulé l’Espagne du Cid (1929), a pu écarter tout ce qui n'était pas véridique et restituer les traits authentiques du héros historique ainsi que le cadre où il vécut. Rodrigo Ruy Diaz de Bivar est né près de Burgos, entre 1030 et 1040. Envoyé très jeune à la cour de Fernand 1er, roi de Castille, il fut élevé avec l'infant Sanche et armé chevalier. Après que Sanche eut pris la place de son père sur le trône de Castille, Rodrigue reçut la charge de commandant des troupes qui luttaient contre les armées de l'Islam. Les Arabes l'appelèrent Sidi (Seigneur), les Espagnols, Campeador, d'où le nom de Cid Campeador (le Seipeur qui se tient dans un camp). Sanche ayant eté assassiné pendant le siège de Zamora, Rodrigue obligea le nouveau roi de Léon, Alphonse VI, a jurer qu’il était étranger à la mort de son frère, ce qui lui valut la haine du roi et l’exil. Le Cid fit alors alliance avec le roi maure de Saragosse, l'aidant à combattre le roi de Lérida et le comte de Barcelone. En 1094, il conquit Valence qu’il conserva jusqu'à sa mort, c'est-à-dire jusqu'en 1099 environ. Les entreprises du Cid furent célébrées alors qu'il etait encore en vie: un poete catalan loua le Cid dans un poème dont il reste cent vingt-neuf vers ; les chroniqueurs arabes et chrétiens firent de même. Ce procès d'idéalisation est déjà commencé dans le Cantar de mio Cid qui présente un héros audacieux, plein d'orgueil et conforme au type considéré comme caractéristique de sa race, c'est-à-dire loyal, généreux et victime des décisions arbitraires d'un roi. Lorsque, injustement exilé, il abandonne la Castille, suivi de son «bras droit » Alvar