CHRONIQUES MARITALES Marcel Jouhandeau (résumé & analyse)

CHRONIQUES MARITALES

Marcel Jouhandeau. Récits, 1938.

«Le jeu des contraires aidant, ne nous attache que ce qui est le plus opposé à notre nature et nous l'épousons sous le signe de la contradiction qui est aussi celui de l’amour»: le paradoxe qui a pris chez Jouhandeau la forme du destin est au cœur des Chroniques maritales et en éclaire le sens. Divisé en trois parties, le premier recueil décrit tout d’abord la répulsion et l’attachement pour la maison, à la fois pauvre et somptueuse, prison et asile, lieu ô combien secret et intime qui «a le renom du péché» alors qu’il abrite en réalité la vertu... Il décrit ensuite la vie avec Élise, l’enchanteresse et le bourreau, et la passion tyrannique, ambiguë et contradictoire qui voue les époux à une sorte d’enfer étemel autant que désirable. La dernière partie est consacrée à la religion et au mysticisme subtil qui lie Jouhandeau à un Dieu improbable et à une morale qui n’a d’autre fonction que de contrarier ses vices. Le deuxième recueil reprend et prolonge les trois thèmes. L’écriture y est plus heurtée, lapidaire, faite d’aphorismes et d’anecdotes.