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Chronique du règne de Charles IX (résumé & analyse)

Publié le 26/11/2018

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Chronique du règne de Charles IX

 

Rédigé dans l’année 1828, l’ouvrage fut publié en 1829 sous le titre initial de 1572, Chronique du règne de Charles IX, par l'auteur du Théâtre de Clara Gazul; ce n’est qu’à l’occasion de la deuxième édition (1832-1833) que le livre reçut son titre définitif et que Mérimée imprima son nom sur la couverture.

 

Synopsis. — En 1572, un jeune noble protestant, Bernard de Mergy, rejoint son frère à Paris. Après un voyage troublé par le conflit religieux latent (i, ii), il retrouve le capitaine Georges de Mergy (iii) converti, sinon à la foi, du moins aux manifestations extérieures du culte catholique (iv). La capitale promet au héros amour (v) et gloire (vi) en le faisant remarquer de Diane de Turgis, belle comtesse

« ------------- --·------ catholique fort dévote.

et du chef des prote st an ts.

l'amiral de Coligny.

Déjà, le voilà invité à la chasse du roi (vu).

occa· sion dont Mérimée se saisit pour affirmer sa poé tique contre celle du roman historique alors en vogue (VIII).

occa­ sion.

surtout.

pour Bernard.

d'être présenté à la comtesse ainsi qu 'à Com ming es.

« amant " jaloux qui le provoque en duel (IX).

Aussitôt, Diane marque sa préfé re n c e au jeune provincial qu'elle espère convertir.

lui offrant une relique (x) à laquelle le novice doit la victoire sur le bretteur éprou vé (Xl).

Vainqueur.

Bernard s'expose aux poursuites judiciaires.

Dans le refuge qu'un ami de son frère.

Séville.

lui procure.

il surprend Mon• de Turgis demandant à la magie sa santé et son amour (xu).

Elle obtient pour lui la grâce que Coligny n e veut pas solliciter du roi (XIV) et, dég uisée en Espagnole, se donne à lui (XIV.

xv) avant de se démasq ue r (XVI).

Prétex­ t a nt son refus d'intervenir en faveur de Bernard.

Charles IX i n vi te Georges à assassiner l'amiral.

Furieux de n'être pas obéi, il renvoie le capitaine à son armée (xvu).

Cepend an t.

Diane s'acharne vainement à fa ir e abjurer Bernard (xvw) alors qu'un attenta t contre Coligny accroît la te nsi on entre catholiques et réformés (XIX).

Le 24 août.

Georges, à la tête de sa compagnie de chevau-légers.

désobéit à l'ordre d'exterminer les huguenots (xx): de même, impuissante à convertir son amant.

Diane lui avoue quel massacre com­ mence (XXI).

En dépit du ca rn ag e, Georges parvi en t à les rejoindre.

mais il est bientôt incarcéré.

Pour Bernard.

l'ul­ time chance de salut réside dans la fuite (XXII).

C'est sous un habit de moi ne que.

en compagnie du chef des reîtres rencontré au début du livre.

il parvient à La Rochelle, place forte de la Réforme (XXIII).

Le roi y a envoyé un ancien lieu te· nant de Coligny en ambassade.

La Noue, qui consent à prendre la tê te des protestants, espérant les amener à la paix.

quand une armée ro yale vien t a ssié ge r la ville (XXIV).

Contre un pasteur, qui prêch e la guerre sainte.

La Noue exprime l' h or reu r de la guerre civile: pourtant.

il prépare une attaque qu'il sait devoir être meurtrière.

Bernard.

sur le point de tuer un assiégeant.

s'émeut à la pensée que ce pourrait être son frère (xxv): le lendemain.

cependant.

l'apercevant à no uv e au.

ille fait abattre ...

C'était Georges.

Autre victime de la sortie des Rochelais : Séville.

leur ami, qui fit longtemps profession d'athéisme (XXVI).

Prêtre et pa ste ur se disputent les dern ie rs instants des prisonniers mais si Séville.

cédant à la peur de l'enfer.

se confesse.

Georges.

fidèle à lui-même.

refuse toute religion et meurt en paix av ec ce frère qui, comme le lui avait prédit une b ohémi en n e.

a versé " [s]on propre sa n g • (XXVII).

Bien accueillie par le public, la Chronique suscita nombre de réserves de la part de la critique, qui s'attacha à en contester l'exactitude historique: dès la sortie, Magnin remarquait dans le Globe que le « livre, daté en gros caractères 1572 (évoque] des mœurs de trente ans postérieures ».

Ce procès devait être rouvert par Maurice Maindron dans un article du Gaulois (1909) où étaient relevés les anachronismes dans le vocabulaire, dans les détails vestimentaires, dans les attitudes idéologiques, et qui condamnait «l'érudition de mauvais aloi » et «l'archéologie nulle» de Mérimée! Faux procès, en vérité, qu'avait prévenu l'écrivain tant dans sa «Pré­ face » - « Il n'appartient pas à un faiseur de contes comme moi de donner dan:s ce volume le précis des événements historiques de l'année 1572 >>-que dans le «Dialogue entre le lecteur et l'auteur» qui constitue l'ensemble du chapitre vm-«Je voudrais bien avoir le talent d'écrire une Histoire de France; je ne ferais pas de contes ».

C'est qu'ici l'Histoire n'est que prétexte à raconter une histoire -et les sources revendiquées par Mérimée («Ce n'est point dans Mézeray, mais dans Monluc, Brantôme, d'Aubigné, Ta vannes, La Noue ...

, que l'on se fait une idée du Français au seizième siècle ») indiquent clairement qu'il recherche moins l'exactitude des faits que la vraisemblance d'une atmosphère, élément d'illu­ sion (la «couleur locale» chère aux romantiques) au service d'une œuvre d'imagination qui veut «donner le sentiment de relater des faits réels » (R.

Mathé).

Faits dont l'enchaînement ne procède d'aucune dialectique ni d'aucun déterminisme, mais dont la juxtaposition permet de brosser des portraits types -les jeunes courtisans (chap.

m), les religieux fanatiques (chap.

xxv11), etc.

-, d'évoquer des scènes pittoresques -une beuverie (chap.

1), une chasse royale (chap.

x), un duel (chap.

Xl), etc.

-ou franchement romanesques -la « magie blan­ s he » (c h ap.

XII), le rendez-vous masqué (cbap.

XIV·XV).

Evacuée au profit de l'imaginaire, l'Histoire n'en demeure pas moins un cadre doublement utile: pour l'in­ sertion de personnages fictifs dont les aventures galantes ou les débats théologiques forment la véritable trame du récit; pour l'établissement d'un incessant va-et-vient d'hier à aujourd'hui qui permet au narrateur de dégager les sentiments permanents de l'humanité: l'amour comme la haine, la fraternité comme l'intolérance, etc.

Dès lors, l'Histoire rejoint le quotidien, et le dernier mot reste au lecteur, «qui terminera toujours le roman à son gré>> (chap.

XXVII).

(Voir aussi ROMAN HISTORIQUE].

BIBLIOGRAPIIIE Disponible en collection de poche, la Chronique a fait l'objet d'éditions cri tiq ues da ns l esqu ell es on trouvera nombre de ren­ seignements historiques: on se reporte ra en part ic ulie r à ce lle de Gustave Dul on g (Paris , « les Tex te s fr a nç ais », Bell es-L ett re s, 1933) et de Maurice Parturier (Paris, Garnier, 1967).

Pour les lectures de l'œuvre, on retiendra surtout les articles de R.

Lebègue, « la Saint-Barthélemy et la Chronique ...

», et C.

Duchet, « la Sain t-Barthélemy.

De la scène historique au drame r o m anti qu e», R.H.L.F., sept.-oct.

1973, ainsi que celui de R.

Mathé,. »

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