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Chevalier au lion (le) ou Yvain. Roman de Chrétien de Troyes (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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Chevalier au lion (le) ou Yvain. Roman de Chrétien de Troyes

 

(seconde moitié du xiie siècle),

 

composé vers 1176-1181 à la cour de Marie de Champagne parallèlement au Chevalier de la charrette, et formé de 6 819 octosyllabes (dans l'édition de référence).

 

Présent dans le Roman de Brut de Wace, Yvain, le fils du roi Urien, appartient à la première couche des personnages arthuriens. Mais à la carrière de guerrier et de fils de roi que lui forge le Bmt, Chrétien a préféré le destin du chevalier errant, héros de l'aventure merveilleuse de la « Fontaine au Pin », un motif que l'on retrouve également dans le mabinogi [conte) gallois d'Owein et Luned.

 

À la cour d'Arthur, lors de la Pentecôte, un chevalier, Calogrenant, raconte l'échec qu'il a subi, sept ans plus tôt à la Fontaine au Pin, mais aussi le souvenir fasciné qu'il a gardé de la joie alors éprouvée. Pourvoir à son tour « la fontaine

« qui bout, bien qu'elle soit aussi froide que glace », et tenter l'aventure qu'elle propose, pour venger aussi son cousin, Yvain quitte secrètement la cour.

Repassant sur les traces de Calogrenant, il jette à son tour l'eau de la Fontaine sur la pienre, déclenche la tempête, se pénètre, le beau temps revenu, de l'hanmonie concertante du chant des oiseaux, de la «joie» qu'elle dispense.

Puis il affronte le redoutable gardien de la Fontaine, Esclados le Roux, le blesse mortellement et le poursuit jusque dans son château, où il se retrouve emprisonné.

Pour le sauver, Lunete, la suivante de la dame du château, lui donne un anneau magique qui lui penmet de voir sans être vu.

Yvain peut ainsi contempler à loisir Laudine, la veuve éplorée d'Esc! ados, en tomber amoureux, et ne plus sou­ haiter d'autre prison que le cœur de la dame.

Lunete cependant convainc sa maîtresse de se remarier et de choisir le meilleur défenseur pour sa Fontaine, donc celui qui a triomphé de son mari ...

Laudine, séduite, s'assure de l'amour et du « service » d'Yvain, et les noces sont bientôt conclues à la satisfaction générale.

La venue d'Arthur et de sa cour à la Fontaine est l'occasion d'une fête fastueuse au cours de laquelle Gauvain persuade le nouveau seigneur de repartir en aventure.

Laudine accepte, à condition que son mari revienne au bout d'un an et un jour.

À courir les tournois en compagnie de Gau­ vain, Yvain oublie sa promesse.

La messagère de Laudine lui apprend en pleine cour qu'il a ainsi perdu sa femme.

Dans sa douleur, Yvain s'enfuit dans la forêt et sombre dans la folie.

L'interven­ tion d'un enmite parvient à adoucir quelque peu son comportement de bête sauvage, mais ce n'est que grâce à un onguent magique qu'il est définitivement guéri par l'une des suivantes de la dame de Noiroison.

Yvain a bientôt l'occasion de la remercier en l'aidant dans sa lutte contre le comte Alier.

Puis, enrant à l'aventure, il secourt un lion qui se bat contre un serpent.

Le lion reconnaissant devient son compagnon et c'est sous le nouveau nom de « Chevalier au lion >> que le héros se fait désor­ mais connaître.

Faisant par hasard retour à la Fontaine, Yvain est sur le point d'y céder au désespoir lorsqu'il perçoit les plaintes de Lunete condamnée au bûcher pour avoir conseillé à sa maîtresse d'épouser le héros.

Yvain se charge de la défendre mais, sur sa route, il secourt d'abord, secondé par le lion, la famille de Gauvain aux prises avec le monstrueux géant Harpin de la Montagne.

Après avoir délivré Lunete au tenme d'un combat judiciaire à un contre trois (mais le lion intervient) et revu Laudine (qui ne l'a pas reconnu sous le nom et le masque du Chevalier au lion), il mène à bien la libération des captives du château de « Pesme Aventure» puis s'engage à se battre à la cour d'Arthur pour une jeune fille que sa sœur aînée veut déshériter.

Gauvain a accepté, mais en secret, d'être le champion de l'aînée.

Les deux chevaliers s'affrontent longue­ ment, dans un combat indécis, jusqu'au moment où ils se reconnaissent et décident aussitôt d'abandonner la lutte, obligeant Arthur à rendre au moins partiellement justice à la sœur cadette.

Yvain cependant, toujours désespéré, fait un der­ nier retour à la Fontaine, déclenche de nouveau la tempête et oblige ainsi Laudine, une fois encore manipulée par Lunete, à lui pardonner et à lui rendre son amour.

La conquête d'une femme, Laudine, et d'un fief, la Fontaine au Pin, égale­ ment désirés dans l'éblouissement du premier regard, leur perte, leur , puis leur reconquête, au terme d'une longue série d'exploits, telle est donc la trame d'un récit har­ monieusement conclu dans la joie de l'amour et l'oubli des peines suppor­ tées.

L'amour à l'épreuve du mariage en est une composante essentielle.

Après avoir décrit avec tout l'arsenal des métaphores ovidiennes le coup de foudre d'Yvain et aligné aussi bien le discours de la misogynie ordinaire que les arguments plus sophistiqués d'un Gauvain frotté de rhétorique courtoise, Chrétien confronte son héros au choix à faire entre la tranquille possession de la femme et du fief ou le retour à l'errance chevaleresque.

Mais, pour la prouesse comme pour l'amour, un approfondissement semble nécessaire, que provoque l'épreuve de la folie.

Clô­ turant aussi bien la période des amours faciles que celle de la gloire vite acquise, plongeant le héros dans un état proche de la bête, la folie - châti­ ment que s'inflige Yvain pour avoir trahi sa promesse, son > - signifie la nécessité de fonder la. »

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