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CHEVALIER AU BARISEL (le) : Fiche de lecture

Publié le 20/11/2018

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CHEVALIER AU BARISEL (le). Conte pieux anonyme du xiiie siècle. L’étude précise de la langue permet de déceler quelques picardismes; mais d’autres éléments suggèrent une localisation plus méridionale, aux confins des aires linguistiques d’oc et d’oïl (Poitou, Bourgogne), vraisemblablement vers l’Ouest. La qualité de la syntaxe est remarquable et atteste une relative ancienneté (premières années du xiiie siècle, selon F. Lecoy). L’auteur a la plume facile, mais ne sacrifie pas à la mode contemporaine, répandue dans les œuvres moralisantes, de l'abus des rimes riches, léonines ou équivoques.
 
Ce conte rapporte l'histoire d’un mauvais chevalier qui accepte, non par humilité, mais presque comme un défi lancé à soi-même, de faire pénitence. Il doit ainsi, tout simplement, remplir un baril (« barisel ») d’eau. Mais la tâche n’est pas aussi aisée qu’il y paraît, et le

lecture

« chevalier ne parvient pas à la mener à bonne fin.

Finale­ ment, l'orgueil brisé, il revient auprès de l'ermite, dont la compassion fait monter une larme aux yeux du pécheur endurci : cette larme suffit à remplir aussitôt le baril.

Ce conte est tiré, selon toute vraisemblance, d'un recueil d' exemp/a destinés à 1' édification des fidèles.

On en trouve une version de médiocre qualité dans la Vie des anciens Pères et une autre dans Je Speculum laico­ rum.

Mais notre œuvre est la seule à avoir su donner à une histoire moralisante les dimensions d'un drame.

Le personnage du chevalier est une figure nuancée, dont Je caractère est marqué par l'obstination avant 1' irruption de la grâce.

L'auteur a su combiner efficacement deux thèmes traditionnels de cette littérature : celui de la «pénitence facile» et celui de la «rivière coulant vers l'amont» (F.

Lecoy).

La pénitence que l'on croit facile se révèle toujours la plus impraticable, et la rivière ainsi nommée est celle des larmes, qui « remontent » du cœur vers les yeux.

Le Chevalier au barisel évite bien des écueils du genre : le ton du sermon, le didactisme pesant, l'accumulation et l'amplification boursouflée.

Ce texte ferme, dramatique, tout en nuances, présente une réflexion sérieuse qui en fait l'un des chefs-d'œuvre de la littérature moralisante médiévale.

BIBUOGRAPHJE.

Éd.

F.

Lecoy.

Champion, C.F.M.A., 1955.

Trad.

par A.

Bras­ son, Paris, Champion, 1976.

B.

Ribémont.

« Quelques aspects de la rela tio n Vieillesse/Sagesse au M.A.

: l'ex.

du Ch.

au Bar.

».

Senefiance, n• 1 :J.

Aix-en-Provence.

1987.

pp.

299-315.

D.

BOUTET. »

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