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Châtiments (résumé & analyse) Hugo

Publié le 15/12/2018

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Châtiments

 

« Le misérable n’était cuit que d’un côté, je le retourne sur le gril ». Le recueil ne serait effectivement que l’adaptation versifiée de Napoléon-le-Petit si Hugo n’y parachevait sa conquête du droit à la parole. Trois faits rendent compte de cette reprise et de ce progrès.

 

Le prochain rétablissement de l’Empire a déterminé, pour les Châtiments, le jaillissement créateur. Crime

 

contre Napoléon ajouté au crime contre la République, l’entreprise de Louis Napoléon ne relève plus de la prose, qui discute la légalité, mais du vers, qui institue la légitimité : dénonce l’usurpation du faux empereur et consacre le poète.

 

Napoléon-le-Petit lui-même faisait devoir à Hugo de poursuivre un geste dont la répétition changeait la nature. Parce qu’elle s’est une fois élevée, il faut à nouveau faire entendre la voix que l’on voulait réduire au silence. Se taire serait reniement. La première parole oblige à la seconde, et la porte plus loin; celle-là vaut par son objet, celle-ci par sa seule existence. Entre l’auteur de Napoléon-le-Petit et le poète des Châtiments, il y a toute la distance du simple hérétique au relaps.

 

Enfin l’énorme succès de Napoléon-le-Petit — bien accueilli jusque dans les Cours européennes, où l’on commença par redouter l’oncle dans le neveu — élevait Hugo à la hauteur historique de son adversaire et le confirmait dans la mission dont il s’était chargé de sa propre initiative. Ayant, en quelque sorte, fait ratifier par le public le coup d’État littéraire de Napoléon-le-Petit, Hugo récidive, pour ainsi dire à l’exemple de Louis Napoléon, et s’appuie sur le succès de la première opération discursive pour la reproduire à un niveau supérieur. Il s’était posé en juge et avait conquis son titre à cette magistrature du seul fait de l’exercer; il exécute désormais au nom de l’histoire et de l’avenir la sentence prononcée.

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« CHÂTIMENTS.

Recueil poétique de Victor Hugo (1802 -1885), publié en deux éditio ns simultanées à Bruxelles par Hetzel avec le concours de l'éditeur belge Henri Samue l en 1853 : l'u ne, expurg ée, avec l'indicatio n " Bruxelle s, Henri Samuel,., l'autre, complèt e, sans n om d 'éd iteur et avec la mention "Ge n ève et Ne w York».

À partir de l' édition de 1870, première édition à drculer librem ent, le titre avec article (les Châtime nts) prévaudra.

D ep uis l'échec théâtra l des Burgra ves en 1843, Victor Hu go, sans cesser d'écrire, n'a rien p ublié : ni en poésie (les Rayons et les Ombres son t de 1840, ni en prose {le Rh in date de 1842) ; u ne seule excepti on : le pam phlet. »

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