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Charles BAUDELAIRE : Curiosités esthétiques

Publié le 22/09/2012

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baudelaire

Or la grande constante de l'esthétique baudelairienne, c'est bien cette constante de l'art pur, cet art dont la définition devra attendre le fragment sur L'Art philosophique pour être élaborée en formule définitive, mais qui, à partir de 1845, est resté l'idéal immuable du critique et du poète : tout au long de ces vingt années, qui coïncident avec sa carrière littéraire, Baudelaire n'a cessé de rechercher et de glorifier les témoins de l'art pur, quelle que pût être leur célébrité ou leur obscurité, quelles que fussent leurs théories ou leurs écoles. Et c'est bien là ce qui lui a permis un discernement exceptionnel en son temps.

baudelaire

« Le titre précédem­ ment choisi par Bau­ delaire , Bric-à-brac esthétique, fut éli­ min é par lui-m ê me au profit de Curio­ sit és es thétique s ; les text es composés en tre 1845 et 1863 parurent dans l eur intégralité après la mort du poèt e, en 1868, che z l'éditeur Mi ch el L évy.

Le livre "Nous parlerons de tout ce qui attire les yeux de la foule et des artistes ; -la conscience de notre métier nous y oblige" S alon de 1845, premier écrit de Baudelaire signé de son nom (plus exactement Baudelaire-Dufay s, ce patronyme étant celui de sa mère), ouvre les Curiosit és esthétiqu es.

Le Salon, annuel, regroupait au Louvre les œuvres de peintres et de sculpteurs sélectionnées par le jury de 1 ' Académie de s beaux-arts.

Le débutant Baudelaire amorce avec éclat une car­ rière de critique d 'art.

Ce texte parut en plaquette et fut tiré à cinq cents exemplaires.

Suivent Salon de 1846 qui fut salué comme un événement littéraire, Le Musée classique du Bazar Bonne-N ou ve lle où dominent David et Ingres .

Le célèbre Marat de David suscite les commentaires enthousiastes du poète.

Le recueil se pour suit avec Exposition universell e de 1855, des commentaires sur des caricaturistes français (Daumier, Grandville) et étrangers (Hogarth, Goya) datant de 1857 , et Salon de 1859.

En 1863 , l'éloge funèbre de Delacroix dont Baudelair e avait maintes fois loué le génie, un essai inti­ tulé Le P eintr e de la vie moderne consacré à Constantin Guy s.

L'Art philosophique clôt le livre .

"Le pub lic est relativement au génie une h orloge qui retarde" "T out ce qui plaît a une raison de plaire et mépriser les attroupements de ceux qui s'égarent n 'es t pas le moyen de les ramener là où ils devraient être" ; cette affirmation libé­ rale placée en tête du Salon de 1845 tranche avec le credo esthétique de Baudelaire .

Le poète veut se distinguer, vise au dandysme et se situe dans la race "des représentants de ce qu' il y a de meilleur dans l'orgueil humain, de ce besoin, trop rare chez ceux d'aujourd'hui, de combattre et de détruire la trivialité " .

Vi s ionnaire qui s'élèvera toute sa vie contre "la peinture proprette, le joli, le niais, 1 'entortillé", Baudelaire proclame que "le beau est toujours bizarre . ..

C'est son imma­ triculation , sa caractéri stique " ; idée neuve au XIX< siècle .

Le retentis se ment de ses écrits critiques lui valent nombre de commandes.. »

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