Chants de Maldoror (les) de Lautréamont (résume et analyse complète)
Publié le 24/10/2018
Extrait du document
«
ment de la construction, l'explication préalable
de ma poétique future.» L'auteur précise plus
loin : «Je crois enfin avoir trouvé [ ...
] ma formule
définitive.
C'est la meilleure : puisque c'est Je roman ! » L'utilisation constante et croissante de
J'ironie dans /es Chants de Maldoror nous invite
toutefois à prendre avec précaution une telle
affirmation.
Il est vrai que, d'une strophe à J'autre, le sixième chant dessine une continuité nanrative beaucoup plus affirmée que dans Je reste de
l'ouvrage.
Mais le mélange de situations conve nues et d'une fantasmagorie débridée, l'utilisation
explicite de «trucs à effet» nous convient à déjouer l'illusion romanesque.
Héros maudit, Maldoror porte sa
vocation
et son destin inscrits dans son
nom dont le mal forme la première syl
labe; à une consonne près, on peut lire
aussi dans ce
nom la douleur (dol or 1
doror).
Héritier explicite du roman
tisme satanique - «J'ai chanté le mal
comme ont fait Mickiewicz, Byron,
Milton, Southey,
A.
de Musset, Baude
laire, etc.
Naturellement, j'ai un peu
exagéré le diapason pour faire du nou
veau [ ...
] » (lettre à l'éditeur Ver
boeckhoven) -, Lautréamont campe un
personnage hyperboliquement malé
fique qui trouve dans la contemplation
de la souffrance une suprême jouis
sance : « ô ciel ! comment peut-on
vivre, après avoir éprouvé tant de
voluptés
! Il venait de m'être donné
d'être témoin des agonies de mort de
plusieurs
de mes semblables »
(chant II, strophe 13).
Maldoror ne se
borne pas, loin de là, à assister passive
ment au spectacle de la douleur.
Il se
complaît à faire souffrir les
humains et
trouve pour cela de multiples raffine
ments de cruauté.
Non content, par
exemple, de contempler voluptueuse
ment la vaine lutte des naufragés
contre les flots déchaînés, Maldoror,
posté sur le rivage, les achève
à coups
de fusil avant de faire l'amour avec
l'« énorme femelle requin >> venue les
dévorer
(ibid.).
Ailleurs, il viole une fil
lette, la fait ensuite violer et égorger
par son bouledogue puis, muni d'un
> (1, 3), il
a pris la
> et lance à
ses créatures :
« ]e vous fais souffrir, et
c'est
pour mon plaisir>> (Il, 3).
On le
voit aussi torturer
à mort un adoles
cent après avoir connu les plaisirs de la
chair
en compagnie d'une prostituée
(Ill, 5).
La violence de Maldoror est donc le
fruit de la révolte et
du désespoir : (III, 1).
Comme l'écrit Blanchot,.
»
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