Chants de Maldoror de Lautréamont
Publié le 10/01/2019
Extrait du document
«
Strophe xv : " Il y a
des heures dans la vie où l'homme ...
»
(Maldoror.
la conscience et le Créateur).
Strophe XVI : «Il est temps de serrer les freins à mon ins
piration ...
»
Chant Ill
Après la variété du chant précédent.
les cinq strophes
de celui-ci tournent autour du thème de la Providence
divine : ce monde déréglé ne peut que refléter les dérègle
ments de son Auteur.
Strophe 1 : « Rappelons les noms de ces êtres imaginai
res ...
» (L e couple des deux frères mystérieux).
Strophe 11 : "Voici la folle qui passe en dansant...
" (Le viol).
Strophe 111 : "Tremdall a touché la main pour la dernière
fois ...
>> (Le combat de l'aigle et du dragon).
Strophe IV: "C'était une journée de printemps ...
>>
(L'ivresse du Créate ur).
Strophe v : «Une lanterne rouge ...
>> (Le cheveu.
Dieu au
lupanar).
Chant IV
Soudain.
les Chants vont s'assombrir.
Dans ce s ténè
bres se meuvent les plus étranges représentations : des
cendu aux enfers de l'inconscient.
le poète en fait remonter
des images de métamorphoses et des scènes qui font pen
ser à Bosch et à Goya.
Strophe 1: «C'est un homme ou une pierre ...
» {Maldoror
en lutte contre l'humanité).
Strophe 11 : « Deux piliers, qu'il n'était pas difficile et encore
moins impossible de prendre pour des baobabs ...
" (Une
bombe jetée sur la littérature).
Strophe 111 : « Une poten ce s'élevait sur le sol ...
" (Le pendu
et les deux femmes ivres).
Strophe IV: "Je suis sale.
Les poux me rongent...
>> (Une
saisissante rêverie d'inertie et de mort).
Strophe v : «Sur le mur de ma chambre, quelle ombre ...
>>
{L'obsession de la chevelure).
Strophe VI : "Je m'étais endormi sur la falaise ...
» {La méta
morphose en pourceau).
Strophe vu : «Il n'est pas impossible d'être témoin d'une
déviation ...
>> (L'amphibie).
Strophe VIII: "Chaque nuit.
plongeant l'envergure de mes
ailes ...
"{Falmer et le tourbillon).
Chant V
Le chant V est le chant d'un relatif effacement de
l'homme.
de la présence hallucinatoire du bestiaire.
Il
accentue l'enfoncement dans la nuit qui caractérise les
cinq premiers chants.
avant le triomphe ambigu de la
lumière dans le chant VI.
Strophe 1: «Que le lecteur ...
>> (Le vol des étourneaux).
Strophe 11 : «Je voyais devant moi un objet...>> {L'homme
pélican.
le scarabée, la première série des « beau
comme>> ).
Strophe 111 : «L'anéantissement intermittent des facultés
humaines ...
>>{La strophe de l'insomnie).
Strophe IV: «Mais qui donc ...
>> (Le Créateur-python).
Strophe v : « 0 pédérastes incompréhensibles ...
>>
Strophe VI : «Silence! il passe un cortège funéraire ...
,
(L'enterrement de l'enfant de dix ans.
le milan royal).
Strophe v11 : « Chaque nuit.
à l'heure où le sommeil ...
>>
(L'araignée, Réginald, Elseneur).
Chant VI
C'est le chant de l'allégresse luciférienne, de l'aisance
et de la rapidité du récit.
«L'érotisme se retire>> et l'on a
affaire à « une imagination libérée de ses particules lo ur
des >> (M Blanchot).
Mervyn est le héros de ce que Lautréa
mont lui-même présente comme" un petit roman de trente
pages>>.
Ses dix strophes comprennent deux préambules
et une succession de huit épisodes de feuilleton.
Strophes 1 et 11 : le narrateur se fait critique.
Strophe 111 (1): "Les magasins de la rue Vivienne ...
>> {Mal
doror suit Mervyn; le retour des« beau comme >>).
Strophe IV (2) : " Il tire le bouton de cuivre ...
>> (Réplique de
la scène de famille du chant 1; Mervyn se trouve mal).
Strophe v (3) : " Mervyn est dans sa chambre ...
>> {Lettre de
Mervyn à Maldoror).
Strophe VI { 4): «Je me suis aperçu que je n'avais qu'un
œil ...
>> {Intermède.
où prend place une nouvelle série de
" beau comme >>).
Strophe v11 {5) : "Sur un banc du Palais-Royal.
.
"{Enchâsse
ment d'un conte : le fou Aghone.
les trois Marguerite).
Strophe VIII {6) : « Le Tout-Puissant avait envoyé sur la
terre ...
'' {Seconde lutte de Maldoror avec un archange.
métamorphosé en crabe- tourteau) .
Strophe
IX {7): "Le corsaire aux cheveux d'or ...
» (Cruauté
de Maldoror à l'égard de Mervyn, enfermé dans un sac et
battu).
Strophe x {8) : «Pour construire mécaniquement la cer
velle ...
,, (Maldoror debout au sommet de la colonne Ven
dôme fait tournoyer autour de lui le corps de Mervyn.
comme avec une fronde.
et l'envoie s'écraser contre le
dôme du Panthéon).
La captation des source s
La fulgurance d'œuvres comme les Pensées de Pascal,
les Illuminations de Rimbaud ou les Chants de Maldoror
entraîne l'imagination vers la représentation mythique
de génies solitaires, bénéficiaires de révélations, comme
Moïse au Sinaï.
En fait, comme Pascal ett Rimbaud, Lau
tréamont a énormément lu.
Il cite plus de cent écrivains
dans les Poésies.
Poète à peine sorti de 1' adolescence, il n'a pas oublié les
auteurs étudiés au lycée :Homère, les Tragiques grecs, du
Bellay, Corneille, Racine, Pascal, La Fontaine, Bossuet...
Il est tout nourri de Chateaubriand, Senancour, Nerval,
Musset, Lamartine, Gautier, Leconte de Lisle, Hugo, Bau
delaire.
Il semble avoir fait ses délices des romans
feuilletons d'Eugène Sue et de Ponson du Terrail (Rocam
bole, 1859), dont il se moque tout au long du chant VI.
Latréaumont, sombre héros à l'ascendant magnétique, a
donné son nom à 1' un des romans de Sue ( 1838) et fourni à
Ducasse son pseudonyme.
Peut-être ce dernier a-t-il aussi
lu Sade? En tout cas il a un goût prononcé pour les ouvrages
scientifiques :mathématiques, médecine, et surtout scien
ces naturelles.
Il a réfléchi sur l'essai de Naville, le Pro
blème du mal ( 1868).
Il utilise aussi la matière que lui four
nissent journaux et magazines.
Si son romantisme paraît cependant plu s anglais que
français, c'est sans doute que- connaissant bien l'an
glais -il possède Shakespeare et Milton, Shelley,
Southey, Scott, et voue un culte à Young et à Byron.
Lautréamont admirait les Contes d'Edgar Poe.
Le roman
noir d' Ann Radcliffe, et surtout de Maturin, a marqué
les Chants.
Mais là ne se limitent pas ses lectures étran
gères.
JI cite Dante, Goethe et Mickiewicz, connaît peut
être Klopstock et Hoffmann.
Enfin, la Bible, et notam
ment les livres prophétiques, les passages apoca
lyptiques, Job, les Psaumes n'ont cessé de provoquer ce
Job révolté.
La connaissance de leurs sources aide-t-elle à pénétrer
dans les Chants? Maurice Blanchot a mis.
en garde contre
« le mirage des sources ».
Le primitivisme de son imagi
nation entraîne Lautréamont vers les grands centres d'ir
radiation de l'inconscient collectif, déjà atteints par les
autres grands visionnaires : les prophètes juifs, Homère,
l'auteur de !'Apocalypse, Dante, Shakespeare, Milton,
Hugo.
Dans bien des cas, qui dira si le poète retrouve ou
se souvient, ou encore retrouve en se souvenant? De là
vient que, pour chaque évocation un peu puissante,
affluent des réminiscences dont le nombre même fait
apparaître l'incertitude.
D'où procède la figure sata
nique de Maldoror? De la Bible, de Dante, de Byron,
de Mickiewicz, de Sue, de Ponson du Terrail, de
Baudelaire ...
? Même quand on peut établir que le héros
emprunte quelque trait, il reste qu'une puissance créa
trice est à 1' œuvre -toute proche de la toujours fraîche
source des mythes -et que cette puissance ne fait que
glaner, dans sa prodigieuse odyssée, quelques expres
sions heureuses chez les explorateurs quii ont précédé.
Pourtant la dénonciation du « mirage des sources >> ne
suffit pas.
Ni Blanchot, ni Pleynet, si réticents qu'ils
s'affirment à l'égard de ce type d'enquête, n'ont pu élu
der la question de ce qu'on appelle 1' intertextualité, le
jeu d'un texte avec ceux qui l'ont précédé ou qui l'ac
compagnent.
Il existe de nombreux emprunts indubita
bles.
Certains sont textuels, comme les six passages pris
à l'Encyclopédie d'histoire naturelle du docteur Chenu..
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