CESARE BONESANA, MARQUIS DE BECCARIA : DES DELITS ET DES PEINES (Résumé & Analyse)

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)D�LITS ET DES PEINES (DES), Dei deletti e delle pene, 1764.

BECCARIA (Cesare Bonesana, marquis de) 1738-1794.

' Beccaria propose une idée neuve pour son temps: la justice n'est pas la servante de la religion; une condamnation ne venge pas une offense à la divinité.

Le droit ne doit être défini et jugé que comme instance sociale.

Sa raison d'être est l'utilité.

On est ici au cœur de l'inspiration politique anti­ absolutiste des Lumières, et de leur souci de briser tout lien entre le sacré et les institu­ tions.

Les peines n'ont d'autre origine que le désir humain de sécurité.

À cette sécurité, les hommes consentent à sacrifier une part de le �r ,lib�rté.

Encore faut-il que l'échange so1t equJtable, ce qui suppose un calcul des sanctions que requiert tel ou tel dommage fait à la société.

La justice se fait mathéma­ ti �ue, et la rigueur du raisonnement juri­ dique est garantie par le recours aux formes syllogistiques de la logique classique.

1..? exercice légitime de la justice implique en outre une légalité, relativement à laquelle se définissent délits et peines, hors.

de laquelle il �'y au,rai � qu'a ybitraire.

Ce qu'on appelle auJourd hu1 un Etat de droit.

Les analyses que Beccaria propose de la loi présentent de fortes analogies avec ce qu'on lit, à la même , epoque, sous la plume d'un Rousseau.

L'exercice de la fonction judiciaire se réduit donc -et doit se réduire -à la stricte application de la loi.

Mais à quoi vise la peine? À instituer un système de distribution des douleurs.

L:effi­ cacité de ce systèn1e est garantie par le délinquant lui-même, convié par la loi à calculer son intérêt bien entendu.

Car il faut bien répéter que, dans un régime d'arbi­ traire -où le pouvoir est susceptible d'in­ venter les délits au fur et à mesure que cela l' _ arran �e -:- ,le délinquant potentiel ne peut nen prevou et se trouve donc prêt à tout.

Des délits et des peines offrit aux hommes des Lumières la théorie du droit qui conve­ nait à leur idéal politique.

La fortune du livre de Beccaria fut sans commune mesure avec son ambition, et ce dès sa publication.

Les philosophes, les théoriciens du droit et les juristes s'en emparèrent pour s'en récla­ mer ou en discuter les thèses (par exemple Kant dans la Doctrine du droit au sujet de la peine capitale).

Édition: Des délits et des peines (trad.

L.

Chevallier), coll.

GF, Flammarion, 1991.

É .t � des: R.

Badinter, présentation de l'édition c1tee.

J.

Jacomella,. »