Célestine, la [Fernando de Rojas] - résumé et analyse.
Publié le 14/05/2013
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composition en vingt et un actes, ponctués de constants changements de décor (le jardin, la maison de Calixte, la maison de Mélibée, la maison de Célestine, la tour, plusieurs rues), en rend la représentation scénique extrêmement difficile.
Selon la
critique actuelle, la pièce s’apparente à la comédie humaniste, genre créé par Pétrarque en Italie au Trecento, et qui connut un développement spectaculaire à la Renaissance.
Elle se caractérise par une intrigue simple chargée de tension dramatique,
un dialogue abondant et des visées moralisantes ou éducatives.
Rojas a utilisé le castillan et non le latin, comme il était d’usage pour ce type de comédies ; il a introduit une dimension réaliste et apporté un soin tout particulier à la caractérisation des
personnages qui sont d’une grande profondeur psychologique.
5 MOYEN ÂGE ET RENAISSANCE
L’argument de la Célestine est emprunté à une comédie médiévale, Panphilus, elle-même tirée d’une comédie de Plaute.
La dette de la Célestine au Livre de Bon Amour d’Arcipreste de Hita est également flagrante.
Calixte et Mélibée, archétypes de
l’amour courtois, incarnent trois grands thèmes médiévaux : l’amour, la fortune et la mort.
Mais l’œuvre annonce la Renaissance, les thèmes n’étant pas traités en fonction de la hiérarchie sociale, mais plutôt en fonction des individus : chaque
personnage a son autonomie propre et poursuit sa propre fin, indépendamment des origines du sang et de son rang.
À aucun moment n’est évoquée l’éventualité d’un mariage entre les deux jeunes amants.
Rojas préfère dresser le portrait d’une
société inquiète et explorer l’univers des passions humaines.
6 LES PERSONNAGES
La Célestine s’impose d’emblée comme le personnage central par son intelligence, son habileté, sa duplicité.
C’est son avarice qui la mène à la mort, et non ses manœuvres pour éveiller le désir des jeunes gens, qui n’ont de cesse que de tomber dans
ses rets.
Rojas n’hésite pas à présenter un jeune indolent (Calixte) disposé à dilapider sa fortune pour satisfaire son désir et à se comporter devant Mélibée comme un être vulgaire et grossier entièrement soumis à ses appétits charnels.
Mélibée est un
personnage tout en nuances, le plus spirituel de l’œuvre, ce qui n’en fait pas pour autant une ingénue.
Elle succombe à la tentation elle aussi, et lutte pour ne pas tomber dans le déshonneur.
Ce sont, en définitive, des personnages humains et
crédibles qui se transforment à mesure que l’action progresse.
7 LANGUE ET STYLE
Dans la Célestine, la rhétorique la plus élaborée côtoie la langue la plus simple, la plus directe, la citation classique, le dicton populaire.
À Calixte et Mélibée est associée la langue propre aux classes cultivées et au monde universitaire.
Célestine et les
domestiques, en revanche, parlent une langue populaire, aux accents picaresques et réalistes.
Miguel de Cervantes maniera à son tour, avec génie, ce double registre dans son Don Quichotte.
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