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«Carnets d'Égypte» d'André Gide

Publié le 21/12/2014

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André Gide aimait l'Afrique. Il découvre le Maghreb lors d'un premier voyage en 1893, à l'âge de vingt-quatre ans ; les paysages l'enchantent à tel point qu'il y retournera maintes fois. Plu¬sieurs périples le mènent au coeur du continent noir, au Congo, au Séné¬gal, au Soudan et en Gui¬née, et il séjourne à deux reprises en Égypte, à la veille et au lendemain de la Seconde Guerre mon¬diale, livrant ses impressions dans « Carnets d'Égypte » en 1951.
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« « Entre ce peuple et moi , pas de relation possible » S itôt qu'il a mis le point fi­ nal aux Faux-monnayeurs, en 1925, Gide quitte la Fran­ ce pour le Congo, inaugurant ainsi l'exi stence voyageuse qu'il mènera jusqu'à ses der­ niers jours.

Il est accompagné du jeune Marc Allégret, futur cinéaste d'Entrée des artistes, secrétaire et ami.

En péné- trant au cœur du continent africain, il prend conscience de l'horreur du système colo­ nial et, à son retour, n'a de cesse d'écrire lettres et rap­ ports, faisant du remue-mé­ nage dans les milieux politi­ ques et financiers jusqu'à sus­ citer un débat parlementaire sur la question des colonies africaines.

En 1936, i 1 est à Dakar.

Deux ans plus tard, chargé par la Commission d'enquête sur les colonies d'un rapport sur l'instruction en Afrique-Occi­ dentale française, il traverse en deux mois le Sénégal, le Soudan et la Guinée avec son ami Pierre Herbart .

Peu de temps après son retour, Ma­ deleine, dont il était séparé depuis longtemps, décède le 17 avril 1938.

En janvier 1939, !'écrivain part seul pour l'Égypte, où il séjournera jusqu'au 20 mars.

Insta llé dans un palace de Louxor, il rencontre Varille, qui dirige des fouilles sur le site et lui suggère de passer quelques jours au Caire.

Mais la capitale le l aisse « dans un état d'incuriosité totale ».

S'il admire les mosquées, que lui fait visiter l'orientaliste L ou is Massignon, !'écrivain se sent étranger au peuple égyptien.

C'est la découverte du musée du Caire qui, le bouleversant, va lui permettre de tisser les premiers liens avec le pays qu'il parcourt: «J'ai senti soudain l'art de l'ancienne Égypte se rattacher à ma cul­ ture; devant lui, je ne me sentais plus étranger.

» Et il reconnaît désormais dans les visages des domestiques du Shepherd, des traits pharao­ niques immémoriaux.

De retour à Louxor, il goûte le calme ombragé du jardin touffu de l'hôtel, qui lui rap­ pelle une grande pension suisse, retraite idéale pour son travail en cours .

C'est en effet là qu'il écrira les pages de son Journal intitulées « Et nunc manet in te», portrait de Madeleine et évocation de leur vie conjugale.

Un hiver à Louxor Q uand il n'écrit pas, Gide arpente les environs de Louxor, se promène sur la route de Karnak qui traverse des champs et des villages animés .

Le 6 février, il marche jusqu'au temple : «Admi ra­ tion très vive .

On perd pied.

Mais cette énormité m'acca­ ble.

La joie parfaite, je ne la goûte que devant le petit temple que vient de réédifier Chevrier, de proportions non surhumaines.

» L'écrivain fré­ quente les Chevrier, les Ber­ thelot, les Varille, fait des ex­ curs ions sur des sites archéo­ logiques.

Il visite ainsi la Val­ l ée des Rois et le temple de Médinet-Habou, passe deux jours à Nag Hammadi, où il voit « l'admirable temple d'Aby­ dos », parcourt la Vallée des Singes, « cirque de très hau­ tes falaises abruptes » plus impressionnant que les Val­ lées des Rois et des Reines, fait une excursion « extrême­ ment réussie » à Edfou , où il pique - nique dans le temple.

Le 15 mars, à la veille de son départ, Gide retourne dans la Vallée des Rois : «Visite de quelques tombeaux, déjeu­ ner dans le hangar qui sert de resserre aux archéologues - quelques tombeaux encore, longu e et un peu fatigante visite au temple de Deir el-. »

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