«Carnets d'Égypte» d'André Gide
Publié le 21/12/2014
Extrait du document


«
« Entre ce peuple et
moi , pas de relation
possible »
S
itôt qu'il a mis le point fi
nal aux Faux-monnayeurs,
en 1925, Gide quitte la Fran
ce pour le Congo, inaugurant
ainsi l'exi stence voyageuse
qu'il mènera jusqu'à ses der
niers jours.
Il est accompagné
du
jeune Marc Allégret, futur
cinéaste d'Entrée des artistes,
secrétaire et ami.
En péné-
trant au cœur du continent
africain, il prend conscience
de
l'horreur du système colo
nial et, à son retour, n'a
de
cesse d'écrire lettres et rap
ports, faisant du remue-mé
nage dans
les milieux politi
ques et financiers jusqu'à sus
citer un débat parlementaire
sur la question
des colonies
africaines.
En 1936, i 1 est à Dakar.
Deux
ans plus
tard, chargé par la
Commission d'enquête sur
les colonies d'un rapport sur
l'instruction en Afrique-Occi
dentale française, il traverse
en
deux mois le Sénégal, le
Soudan et la Guinée avec son
ami Pierre Herbart .
Peu de
temps après son retour, Ma
deleine,
dont il était séparé
depuis longtemps, décède le
17 avril 1938.
En janvier 1939, !'écrivain
part seul pour l'Égypte, où il
séjournera jusqu'au
20 mars.
Insta llé dans un palace de
Louxor, il rencontre Varille,
qui
dirige des fouilles sur le
site
et lui suggère de passer
quelques jours au
Caire.
Mais
la capitale le l aisse « dans un
état d'incuriosité totale ».
S'il
admire les mosquées, que lui
fait visiter l'orientaliste L ou is
Massignon, !'écrivain
se sent
étranger au peuple égyptien.
C'est
la découverte du musée
du Caire qui, le bouleversant,
va lui permettre de tisser les
premiers liens avec
le pays
qu'il parcourt: «J'ai senti
soudain
l'art de l'ancienne
Égypte
se rattacher à ma cul
ture; devant lui, je ne me
sentais plus étranger.
» Et il
reconnaît désormais dans les
visages des domestiques
du
Shepherd, des traits pharao
niques immémoriaux.
De retour à Louxor, il goûte
le calme ombragé du jardin
touffu de l'hôtel, qui lui rap
pelle une grande pension
suisse, retraite idéale pour
son travail en cours .
C'est en
effet là qu'il écrira les pages
de son
Journal intitulées « Et
nunc manet in te», portrait
de Madeleine et évocation de
leur vie conjugale.
Un hiver à Louxor
Q
uand il n'écrit pas, Gide
arpente les environs de
Louxor, se promène sur la
route de Karnak qui traverse
des champs et des villages
animés .
Le 6 février, il marche
jusqu'au temple : «Admi ra
tion très vive .
On perd pied.
Mais cette
énormité m'acca
ble.
La joie parfaite, je ne la
goûte que devant le petit
temple que vient de réédifier
Chevrier, de proportions non
surhumaines.
» L'écrivain fré
quente les Chevrier, les Ber
thelot, les Varille, fait des ex
curs ions sur
des sites archéo
logiques.
Il visite ainsi la Val
l
ée des Rois et le temple de
Médinet-Habou, passe deux
jours à
Nag Hammadi, où il voit
« l'admirable temple d'Aby
dos », parcourt la Vallée des
Singes, « cirque de très hau
tes falaises abruptes
» plus
impressionnant que
les Val
lées des
Rois et des Reines,
fait une excursion « extrême
ment réussie » à Edfou , où il
pique -
nique dans le temple.
Le 15 mars, à la veille de son
départ, Gide retourne dans
la Vallée des Rois : «Visite de
quelques tombeaux, déjeu
ner dans le hangar qui sert
de resserre aux archéologues
- quelques
tombeaux encore,
longu e et un peu fatigante
visite au temple de Deir el-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Biographie complète d'André GIDE
- PROMÉTHÉE MAL ENCHAÎNÉ (le), d'André Gide
- Fiche de lecture : PORTE ÉTROITE (La) d'André Gide
- CAVES DU VATICAN (Les) André Gide - résumé de l'oeuvre
- SI LE GRAIN NE MEURT d'André Gide : Fiche de lecture