Capitale de la douleur d'Éluard (résumé & analyse)
Publié le 06/12/2018
Extrait du document
«
mes
à l'esthétique qu'Éluard formulera dans la préface
des Dessous d'une vie : sur 46 poèmes, on compte
5 «conséquences des rêves », 7 « textes surréalistes »,
8 poèmes où domine l'alexandrin, 7 poèmes en prose et
19 en vers libres.
Éluard a lui- même défini, dans une lettre à Jacques
Doucet, la genèse et l'esprit de Répétitions: «Il s'agis
sait de recueillir tous les déchets de mes poèmes à sujets,
limités et forcément arides, toutes les parties douces
comme des copeaux qui s'amusent et me changent un
peu ( ...
), le vers a jailli tout seul.
Tout se lie, les mots
favoris se plact:nt -tout cristal ( ...
), les paysages que
l'on décrit s'adaptent à ceux de la Suisse, de Montmo
rency ( ...
), ils ont souvent la couleur d'une femme et
portent l'empreinte de son abandon ».
Mourir de ne pas mourir et les « nouveaux poèmes »,
en revanche, désertent les cadres agréables et les émois
sentimentaux pour s'enfoncer toujours plus avant dans
le monde intérieur, pour poursuivre l'inouï et fixer des
vertiges.
Démarche onirique ou hallucinée, qui détruit le
connu pour accéder à l'inconnu.
La poésie s'y émancipe
comme fait à la même date la peinture (et dix poèmes
exaltent l'entreprise exemplaire des peintres préférés :
Picasso, Braqu.�.
Chirico, Klee, Arp, Masson, Miro et
Max Ernst).
Mais 1' ivresse de la liberté appréhende la
dissolution de l'identité, redoute la folie, et s'assombrit
conflictuellement du sentiment douloureux de s'isoler
dans une solitude incommunicable, de « ne plus parta
ger» avec le lecteur et la femme aimée.
D'où l'hymne
d'adoration panique qui clôt le recueil :
Ô to i qui su pp rim es l'oubli, l'espoir et l'ignorance,
Oui supprimes l'absence et qui me mets au monde,
Je chante pour chanter, je t'aime pour chanter
le mystè re où l'amour me crée et se délivre.
BIBLIOGRAPHIE André Pieyre de Mandiargues, Préface à l'édition Poésie/
Gallimard; Jean Onimus.
«Pour lire Répétitions "· l'Information
littéraire 25, n• 1.
1973; J.-C.
Gateau.
«Éluard et les Frères
voyants vers 1925 », le Siècle éclaté 2, 1978, Minard.
Hormis
cela, des exégèses dis pe rsé es dont : Heinrich Eglin, >, le Surréalisme dans le texte, 1978, univ.
Grenoble;
J.-C.
Gat eau , .
les Mors la vie 1, 1980, un iv .
Nice, et , Mélusine.
n• 1, 1980, l'Age
d'homme; Marie·Claire Dumas,.
»
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