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Canguilhem – Le Normal et le Pathologique - Fiche de lecture

Publié le 17/08/2012

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Dans son introduction, Canguilhem nous rappelle que la maladie possède deux versants. Le premier, ontologique, ramène la maladie à un envoutement, à un mal qui rentre dans le corps. Mais chez les Grecs, la maladie est un trouble de l'harmonie corporelle, elle n'est pas négative mais se manifeste pour donner au corps un nouvel équilibre. Sachant qu'elle concerne le corps dans sa totalité, ce fut l'introduction à la conception fonctionnelle de la maladie, conception repris donc par Comte et Bernard entre autres.    Il faut ainsi situer les théories de Comte et Bernard dans leur contexte historique et rappeler, qu'au début du 19ème siècle, le concept ontologique de la maladie était très important aussi bien chez les savants que dans le peuple car la religion avait une influence importante, et surtout la science. La Maladie et la Santé était autant opposé que le Bien et le Mal.  En proposant ces théories, les savants cités plus haut ont certainement voulu être en opposition avec ces idées ontologiques et religieuses. Comte puis Bernard refusent que la maladie soit prise pour une malédiction et c'est en la rapprochant de la santé, en la mettant en continuité avec celle-ci, qu'ils ont ainsi voulu mettre fin au dogme ontologique. C'est aussi pour cela qu'ils 

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« croyances pour dire que la création de chaleur dans l'être vivant se fait selon certains mécanismes qui sont de même nature dans le cas pathologique et physiologiquemais à divers degrés d'où la différence en terme de quantité entre les deux cas.

Mais le savant va encore plus loin en proposant une idée de continuité même hors ducontexte médical en admettant que les phénomènes dans l'organique et le minéral sont les mêmes et que ce sont l'organisation et les interactions de ces derniers quidifférent.

Claude Bernard s'appuie sur cette identité des phénomènes physico-chimiques qu'elle qu'en soit le lieu pour démontrer la continuité du normal et dupathologique.Donc on voit bien qu'à la différence de Comte ou de Broussais, Bernard se sert d'exemples, d'expériences, et de méthodes de quantification.Cependant, Canguilhem soulève de nombreuses failles dans le thèse de Bernard.

Tout d'abord, le savant ne démontre parfois pas certains faits et suppose leurexistence sans aucune preuve, et c'est notamment le cas de la glycosurie à l'état normal pour montrer la continuité de ce phénomène avec le diabétique.

Donc l'auteurse demande de quel fonction un phénomène pathologique est-il l'excès ou le défaut si celui-ci n'existe pas à l'état physiologique.De plus, comme les autres cités auparavant, il y a une confusion entre les notions de quantité et de qualité lorsqu'il s'agit de définir un cas pathologique et ceproblème de vocabulaire et de sens donnés à la maladie persiste.

Dans l'exemple de l'alcaptonurie, Canguilhem souligne le fait que la maladie peut être définie par laqualité ou la quantité selon qu'on se place d'une point de vue mécanique c'est à dire du comportement de l'organe (en qualité), non transposable en terme de quantité,ou du point de vue de l'expression du phénomène (en quantité).Ensuite, Bernard utilise lui aussi de façon indifférente les concepts de continuité et d'homogénéité pour faire le rapport entre les cas pathologiques et physiologiques.Par exemple, si on parle de continuité entre maladie et santé, cela signifie que ces deux extrêmes peuvent être complètement différents donc hétérogènes.

L'auteursouligne le fait qu'il y aurait une santé parfaite ou au contraire une absence totale de santé si cette continuité existait réellement.

En plus, avec la découverte desmicrobes, comment ne pas voir une discontinuité entre les deux états et Canguilhem préfèrera le terme de progressivité à celui de continuité, terme qui n'exclut enaucun cas la singularité d'un phénomène nouveau.Aussi, Canguilhem admet l'identité qu'il existe entre pathologie et normal, mais c'est l'identité d'un point de vue chimique qu'il admet mais la façon dont cesmécanismes se manifestent et la source de ceux-ci sont spécifiques à chaque état. Enfin, Claude Bernard se limite dans ses exemples à des cas précis et surtout à des fonctions précises.

Mais Canguilhem est pour une théorie selon laquelle il fautprendre l'être dans son tout et attribue à l'homme malade un tout nouveau fonctionnement.

Selon lui, même si des maladies sont la variation quantitative demécanisme identique dans les deux états, ils sont totalement différents lorsqu'on prend en compte les effets qu'il produisent et donc différents dans ce que ressent lemalade.

Pour l'auteur, le médecin est en face d'un patient malade donc un organisme dans son tout et non face à un organe malade, et conseille donc de tenir comptedu ressenti du malade. IV.

Les conceptions de Leriche « La santé, c'est la vie dans le silence des organes ».

Voici une des citations les plus connus de René Leriche pour qui le ressenti du malade sur sa propre maladie n'estpas pris en considération.

Seulement Leriche lui-même revient sur cette définition de la santé pour admettre l'existence d'une maladie sans que le malade ne s'en rendecompte.Selon Leriche, la maladie est une lésion dans son contexte anatomique et physiologique et non pas dans ce que ressent le malade.Mais Canguilhem souligne le fait qu'historiquement, si on arrive aujourd'hui à savoir qu'un être est malade sans symptôme particulier, c'est parce qu'auparavant il y aeu des hommes montrant des signes et c'est ce qui a créé la médecine.

Pour l'auteur, la maladie passe par le malade avant tout, la maladie ne peut exister qu'à traversce que ressent le malade. Leriche affirme aussi la continuité du normal et du pathologique, et l'absence de « seuil » mais souligne l'opposition qualitative des effets que ces deux états donnent,notamment avec l'exemple de la vasoconstriction et du spasme. Concernant le concept de la douleur, il témoigne d'un phénomène nouveau, anormal et en cela, il s'oppose à Bernard et Comte.

Ainsi, il présente la douleur commeune maladie à part entière.

Mais Canguilhem souligne le fait que Leriche présente la douleur, donc la maladie, comme une « nouveauté physiologique ».

Lericherapproche donc encore une fois la maladie et la physiologie. Enfin, Leriche définie la maladie par ses effets au niveau de l'individu tout entier et fait d'elle un comportement et se rapproche donc de Canguilhem dans l'approchede la pathologie. En conclusion, les deux premiers auteurs, Bernard et Comte, partagent une idée commune selon laquelle la technique et donc la clinique sont l'application de laconnaissance, de la physiologie.

C'est ce qui fonde la théorie positiviste pour laquelle il faut savoir pour agir.

Cependant, pour Comte, la maladie supplantel'expérience alors que pour Bernard c'est justement l'expérience qui permet d'étudier la pathologie.Pour Leriche, le point de départ se trouve dans la clinique et l'observation des malades pour aller vers la connaissance physiologique.

Selon lui, l'étude de l'êtremalade amène celle de l'homme sain et appuie une théorie de la technique ce qui semble logique quand on sait que ce fut un grand chirurgien. V.

Réflexion Dans son introduction, Canguilhem nous rappelle que la maladie possède deux versants.

Le premier, ontologique, ramène la maladie à un envoutement, à un mal quirentre dans le corps.

Mais chez les Grecs, la maladie est un trouble de l'harmonie corporelle, elle n'est pas négative mais se manifeste pour donner au corps un nouveléquilibre.

Sachant qu'elle concerne le corps dans sa totalité, ce fut l'introduction à la conception fonctionnelle de la maladie, conception repris donc par Comte etBernard entre autres. Il faut ainsi situer les théories de Comte et Bernard dans leur contexte historique et rappeler, qu'au début du 19ème siècle, le concept ontologique de la maladie étaittrès important aussi bien chez les savants que dans le peuple car la religion avait une influence importante, et surtout la science.

La Maladie et la Santé était autantopposé que le Bien et le Mal.En proposant ces théories, les savants cités plus haut ont certainement voulu être en opposition avec ces idées ontologiques et religieuses.

Comte puis Bernardrefusent que la maladie soit prise pour une malédiction et c'est en la rapprochant de la santé, en la mettant en continuité avec celle-ci, qu'ils ont ainsi voulu mettre finau dogme ontologique.

C'est aussi pour cela qu'ils préfèrent parler avec des termes quantitatifs et rapprocher la pathologie au plus proche des sciences mathématiquespour en quelque sorte l'éloigner le plus possible des idées religieuses.En se servant des mathématiques et des lois physico-chimiques, ces savants permettaient à la maladie d'être concrète.On voit donc bien que les concepts de normal et de pathologique changent sans arrêt au fil des époques mais le rapport de la maladie à la santé n'est pas non plus lemême selon les cultures.En effet, Canguilhem demande au lecteur de prendre le malade dans sa globalité mais comment, dans une société occidentale dans laquelle il n'y a pas une seulemédecine mais plusieurs spécialistes, considérer la maladie dans un tout ? Il est certain qu'un cardiologue ne saurait mieux soigner un autre organe que le cœur et encela on est loin du désir de Canguilhem de voir le malade comme un tout et non comme un assemblage de différentes fonctions.Ce problème de spécialisation de plus en plus pointue dans notre médecine occidentale se heurte donc au problème de la relation médecine-malade qui devient de. »

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