CANDIDE (1759) de Voltaire (résumé & analyse)
Publié le 11/10/2018
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Pour ceux qui redoutaient les abstractions de la métaphysique, il y avait l’optimisme de l'Anglais Pope. Ses Êpitres sur l'homme (traduites dès 1730) avaient été fort goûtées. Vingt traités ou dissertations développaient une doctrine de la Providence où l’on s’attendrissait sur un Dieu paternel, habile à disposer toute la création pour notre félicité. L’un (Hartsoeker) remarquait que le nez est bien commode pour porter des lunettes ; l’autre (l’abbé Pluche), que le Créateur calcule les marées pour permettre aux navires d’entrer dans les ports, et diversifie le vert de la nature pour ne pas fatiguer nos yeux, De la théorie on passait d’ailleurs à la pratique. On aimait ses aises et le luxe. A l’austérité du siècle de Louis XIV on faisait succéder la vie joyeuse et folle. Tous ceux qui se piquaient de « sagesse » la mettaient dans les riches palais, les beaux opéras, les bons soupers et le reste. On faisait de ce luxe une théorie et une doctrine. L’Anglais Mandeville, ie Français Melon démontraient qu’il était nécessaire et salutaire ; il faisait circuler l’argent, soutenait le commerce, nourrissait l’industrie. Voltaire s'était d’ailleurs associé à la théorie et à la pratique. Il était mondain, il s'enrichissait, il goûtait avidement a toutes les joies de la vie. Il vantait dans ie Mondain les beaux carrosses, les beaux habits, les bons vins et la chère délicate. Il adaptait l'optimisme de Pope dans ses Discours (en vers) sur l'homme.
Analyse. — Le jeune Candide est élevé en Westphalie au château dit baron de Thunder-ten-tronckh. Il a pour maître Pangloss, un philosophe pour qui tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Candide en est convaincu, mais il s'éprend de la belle Cunégonde, fille du baron, et ses malheurs commencent. Il est chassé du château, enrôlé de force dans l'armée des Bulgares et manque d'étre fusillé comme déserteur. Bataille entre les Abares et les Bulgares. Le baron et la baronne sont égorgés et leur château brûlé. Cunégonde disparait. Candide se sauve en Hollande. Il est recueilli par un anabaptiste charitable, retrouve le docteur Pangloss fort malade : tous deux s'embarquent avec l'anabaptiste pour Lisbonne. Tempête, naufrage ; ils abordent à la nage sur la côte, arrivent à Lisbonne au moment où la ville est détruite par un tremblement de terre. Parmi les morts et les ruines, ils sont arrêtés pour propos hérétiques par un agent de l'Inquisition. Pangloss est pendu et Candide fouetté. Une vieille prend soin de Candide, et l'emmène dans un bel appartement. Il y retrouve Cunégonde qu'un capitaine bulgare avait enlevée et qui est devenue la protégée d'un Juif. Ils sont surpris par le Juif et le Grand Inquisiteur, rival du Juif. Candide les tue tous les deux. Il s'enfuit avec Cunégonde et la vieille et s'embarque pour l'Amérique. Chemin faisant, la vieille conte sa tragique histoire. Elle était princesse, elle fut enlevée par des corsaires, vit sa mère massacrée, eut la peste, etc... On arrive à Buenos-Ayres. Le gouverneur s'éprend de Cunégonde. Candide doit la quitter pour ne pas être brûlé. Il arrive chez les Jésuites du Paraguay, avec son valet Cacambo, y retrouve le frère de Cunégonde qui n'était pas mort, le blesse grièvement dans une querelle, s'enfuit chez des sauvages, et de là nu pays d'Eldorado, où il trouve enfin une nation sage, heureuse, tolérante (parce qu’elle s'en lient à la religion naturelle). Il la quitte en emportant des moutons chargés d'immenses richesses. Mais il en perd la plus grande partie par accident ou par la fourberie des hommes, puis arrive à Bordeaux en compagnie d’un vieux savant philosophe, Martin. En France, ils sont victimes des médecins, d'un abbé escroc, d'une marquise qui tient un salon de jeu, d'un exempt. Ils passent en Angleterre, puis à Venise, où ils font visite au seigneur Pococurante, noble Vénitien, fort riche, dégoûté de tout ce qu'il possède, chez qui ils dînent en la compagnie de six rais détrônés. Ils arrivent enfin à Constantinople où Candide retrouve Pangloss, échappé par miracle à la Potence, toujours optimiste, puis Cunégonde devenue lai de et quinteuse. Il est ruiné; mais tous finissent par vivre à peu pris heureux en cultivant une petite métairie, leur \"jardin\".
Le roman est donc la condamnation par l’absurde de l’optimisme de Pangloss. Voltaire y a accumulé toutes les misères humaines, la guerre et le massacre, la maladie, l’esclavage, la débauche, l’escroquerie, l’intolérance, toutes les cruautés et toutes les sottises. Mais ce n’est pas seulement l’honnête Pangloss qu’il veut réfuter. Par derrière lui, c’est l’optimisme du ...
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