Camilo José CELA : La Famille de Pascal Duarte

« Camilo José Cela.

Photo Gamma .

Né en 1916 , Camilo J osé Cela est consi­ déré comm e le meil­ leur roman cier espa­ gno l d e l'après-guer­re.

Son œ uvre, com­ mencée avec La Fa­ mille de Pasca l Du­ arte , a été couronnée en 1989 par le prix Nobel de liuératur e.

Le livre Une vie frappée de malédiction N é dans un milieu fruste et brut al où les superstitions tiennent lieu de vérité, Pasca l grandit entre un père contre­ bandier et une mère ivrogne.

Dès l'enfance, la violence devient son mode d' expression et de révolte et l'atavi sme lui ravit ses rares espoirs de bonheur.

C 'es t d 'abord une bagarre qui dégénère au cours de ses noces , puis 1' avortement de sa femme .

Impuissant devant le malheur, il cherche dans la violence un refuge improbable et abat la jument qui a jeté à bas sa femme .

Mai s le destin s'acharne: son deuxième fils meurt, emporté par une grippe maligne.

Lorsqu ' il fuit son village d'Estrémadure , où pleurent vêtues de noir sa mère , sa sœur et sa femme, Pascal espère laisser derrière lui la misère morale et matérielle qui l 'acca ble.

Le prix du voyage pour l'Amérique a raison de son désir d 'ex il et, de retour au village , il renoue fatalement avec le crime, en tuant l'amant de sa femme.

Ce même instinct exacerbé le mène jusqu' au paroxysme de la transgression morale : le meurtre de la mère.

Pascal Duarte, unique auteur de sa confession L e récit , d ' un réali sme vigoureux , convient parfaitement à la description du monde de Pasc al Duarte : un monde de terre , de vin et de sang.

Les émotions, de même que les remèdes , sont primitifs.

Ils viennent du cœur et non de l'esprit.

Les vies grossières des familier s de Pascal Duarte sont servies par un style simple où s'e ntremêlent nombre de proverbes populaires.

Mai s La Famille de Pas cal Duart e, c'es t aussi un texte qui se veut l'héritier d'une importante tradition littéraire espagnole , où l'auteur s'efface au profit d'un tran scripteur , lequel tend à nous présenter le récit comme une confession authentique qu'il aurait découverte et dont il ne serait que l'exécuteur testamentaire.

C'est ainsi qu'une série de lettre s rédigées par le per sonnage précède le texte de la confession.. »