Devoir de Philosophie

BUZZATI: Le Désert des Tartares

Publié le 28/02/2011

Extrait du document

buzzati

Par ailleurs, la promotion inévitable — à l'ancienneté —, qui va de pair avec le séjour prolongé au fort Bastiani, ne contribue pas peu à changer le caractère d'un homme ; c'est ainsi que le lieutenant Simeoni, présenté au chapitre xxii (p. 181) dans la complexité de ses contradictions, devient un commandant puis un colonel méprisant et inhumain, après avoir révélé, vis-à-vis de ses supérieurs, une servilité qui déçoit considérablement son compagnon Drogo.    Ainsi chacun représente à la fois l'attitude qui correspond, par convention, à son grade, et une attitude devant la vie...    Seul Drogo, fil conducteur d'un récit qui a parfois des accents d'autobiographie présumée, possède une épaisseur propre qui nous fait sentir, à travers lui, le poids inexorable du temps.   

buzzati

« Chapitre xvii (pp.

149 à 153).

Le printemps ; Drogo quitte le fort. Chapitre xviii (pp.

154 à 158).

Drogo est revenu «à la ville » ; plus rien n'est comme avant. Chapitre xix (pp.

159 à 166).

Avec Marie également, tout est différent, malgré quelques tentatives timides pourretrouver la complicité d'autrefois. Chapitre xx (pp.

167 à 172).

Drogo, éconduit par le général auquel il a demandé une entrevue, doit retourner aufort. Chapitre xxi (pp.

173 à 180).

La mort dans l'âme, Drogo retourne au fort, tandis que ses camarades, mieux informés,le quittent. Chapitre xxii (pp.

181 à 194).

Nouvelle alerte — fausse elle aussi. Chapitre xxiii (pp.

195 à 199).

Réaction brutale du commandement : Simeoni se soumet. Chapitre xxiv (pp.

200 à 203).

Drogo cultive l'attente impatiente d'une nouvelle alerte. Chapitre xxv (pp.

204 à 209).

Les travaux de la fameuse « route du Nord » ; la vieillesse arrive peu à peu sur Drogo: les ravages lancinants du temps qui passe.

Le lieutenant Moro arrive au fort {cf.

chapitre n). Chapitre xxvi (pp.

210 à 215).

Parallélisme entre Moro et Drogo jeune ; départ d'Ortiz. Chapitre xxvii (pp.

216 à 225).

Les forces de Drogo déclinent progressivement, sans raison apparente.

« Les voilà ! »(alerte — vraie, celle-là) ; défaillance de Drogo. Chapitre xxviii (pp.

226 à 231).

Le colonel Simeoni force le commandant Drogo, malade, à quitter le fort. Chapitre xxix (pp.

232 à 236).

Départ de Drogo.

Chapitre xxx (pp.

237 à 242).

Mort de Drogo. 2.

Les personnages Ils appartiennent à l'univers clos du fort Bastiani, qu'ils y soient affectés — le plus souvent contre leur gré —, qu'ilsy vivent, qu'ils en réchappent... Les seuls personnages « extérieurs » sont la mère et l'amie, présentes d'abord dans la pensée de Giovanni Drogo,puis montrées dans leur « confrontation » maladroite avec Drogo, lorsque celui-ci revient en permission (chapitresxviii et xix, pp.

154 à 166). Les habitants du fort nominativement évoqués sont montrés beaucoup plus par les points qui les unissent dans unecertaine ressemblance — le fort semblant gommer les spécificités et modifier la perception même des choses et desêtres — que par ce qui fait leur individualité. Giovanni Drogo, le personnage central, apparaît dès le premier chapitre, le capitaine Ortiz au chapitre ii, lecommandant Matti au chapitre m, le sergent-major Tronk au chapitre v, le tailleur Prosdocimo au chapitre vu, lelieutenant Angustina au chapitre viii, le médecin Ferdinand Rovina au chapitre ix, l'artilleur Giuseppe Lazzari et soncollègue le Moricaud au chapitre xii, le lieutenant Mentona au chapitre xiii, le colonel Filimore au chapitre xiv, lecapitaine Monti au chapitre xv. Certes, à son arrivée, chaque jeune recrue porte le poids de tout son passé, et ce sont donc les lieutenantsfraîchement affectés qui gardent encore quelques traits différenciés.

Mais la lourde silhouette du fort, l'atmosphèreétrange que celui-ci dégage, la fascination irrésistible exercée par la « plaine du Nord », émoussent toutes lessensibilités, au point qu'il n'est pas jusqu'aux plus résolus qui ne renoncent peu à peu au départ... Par ailleurs, la promotion inévitable — à l'ancienneté —, qui va de pair avec le séjour prolongé au fort Bastiani, necontribue pas peu à changer le caractère d'un homme ; c'est ainsi que le lieutenant Simeoni, présenté au chapitrexxii (p.

181) dans la complexité de ses contradictions, devient un commandant puis un colonel méprisant etinhumain, après avoir révélé, vis-à-vis de ses supérieurs, une servilité qui déçoit considérablement son compagnonDrogo. Ainsi chacun représente à la fois l'attitude qui correspond, par convention, à son grade, et une attitude devant lavie... Seul Drogo, fil conducteur d'un récit qui a parfois des accents d'autobiographie présumée, possède une épaisseurpropre qui nous fait sentir, à travers lui, le poids inexorable du temps. 3.

Les thèmes. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles