BUFFON: HISTOIRE UNIVERSELLE (Résumé et analyse)
Publié le 17/11/2010
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Georges-Louis Leclerc de Buffon (il devait être anobli comte de Buffon par Louis XV, en 1772) est né en 1707, à Montbard, en Bourgogne. Fils d'un conseiller au parlement de Dijon, il fait de solides études au collège de jésuites de Dijon, montrant très jeune d'excellentes dispositions pour les mathématiques et les sciences. À la fin de ses études, il fait la connaissance d'un jeune Anglais, le duc de Kingstone, avec lequel il va voyager dans le sud de la France, en Italie et en Angleterre. À son retour il rédige plusieurs mémoires de mathématiques et de physique qui vont contribuer à le faire connaître. Admis en 1733, à l'âge de 26 ans, à l'Académie des sciences, il entreprend également la traduction d'ouvrages scientifiques anglais.
«
qui pousse Buffon à attribuer aux animaux qu'il décrit une psychologie humaine.
Ainsi dans sa description du lion :
«Sa colère est noble, son courage magnanime, son naturel sensible.
On l'a vu sou-vent dédaigner de petits ennemis,mépriser leurs insultes, et leur pardonner des libertés offensantes ; on l'a vu réduit en captivité s'ennuyer sanss'aigrir, prendre au contraire des habitudes douces, obéir à son maître.»
LES INTUITIONS D'UN PRÉCURSEUR
Si les progrès de la sciences ont rendu caduc, sous certains aspects, le naturalisme de Buffon, cela ne doitpas masquer l'avancée que représenta, à l'époque de sa conception, l'Histoire naturelle.
Les ambitions scientifiques de Buffon, la méthode qu'il applique pour les réaliser font de lui un véritable précurseur, qui aouvert la voie aux naturalistes et aux botanistes français comme Lamarck, Jussieu, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire
Le principe fondamental auquel se rallie Buffon est celui de la méthode expérimentale, c'est-à-dire d'unerecherche qui s'appuie avant tout sur l'expérience et l'observation.
«La seule vraie science est la connaissancedes faits», déclare-t-il, et c'est sur des dissections, des observations au microscope, etc., qu'il fonde toutesses conclusions.
Cette méthode le conduit à constater l'infinie diversité de la nature et à condamner lesclassifications d'espèces imaginées par le Suédois Linné, qu'il juge arbitraires.
Il croit au contraire à lacontinuité naturelle du règne animal:
«On peut descendre par degrés presque insensibles de la créature la plus parfaite jusqu'à la matière la plusinforme.»
Or cette constatation va le conduire à envisager l'hypothèse du transformisme.
Dans un premier temps, sondéisme lui fait concevoir la nature comme une vaste entité vivante mais immuable, régie par un principe divin.
Ilen tire la conclusion que les animaux «sont sortis tout formés des mains du Créateur» et croit en la fixité desespèces.
Mais assez vite les recherches qu'il entreprend sur l'évolution du monde vivant depuis ses origines leconduisent à constater que «la nature est dans un mouvement de flux continuel».
En étudiant les animaux, ilconstate, au-delà de leurs spécificités, des analogies d'où il déduit qu'à l'origine ils appartenaient à une mêmeespèce qui a évolué au cours des siècles.
Il impute aux conditions naturelles les transformations subies par lesanimaux :
«La température du climat, la qualité de la nourriture et les maux de l'esclavage, voilà les trois causes dechangement, d'altération et de dégénération chez les animaux.»
Buffon suppose également que certaines espèces, trop faibles pour résister aux conditions naturelles, se sontéteintes.
C'est cette idée que Darwin développera au XIXe siècle avec sa théorie de la sélection naturelle.
2.
DE L'ANTHROPOCENTRISME À L'ABANDON DES «CAUSES FINALES» 3.
Acquis progressivement aux thèses évolutionnistes, Buffon cependant pose une limite à cette théorie, celle del'homme.
À l'inverse de Diderot, il demeure anthropocentriste et refuse de situer l'homme et l'animal sur le mêmeplan.
L'homme est selon lui un être supérieur, doué d'une intelligence et d'une faculté d'adaptation qui font défaut àl'animal et qui lui permettent de régner en maître sur la nature et les autres espèces,
«le seul des êtres vivants dont la nature soit assez forte, assez étendue, assez flexible pour pouvoir subsister,se multiplier partout et se prêter aux influences de tous les climats de la terre.»
Dans un premier temps, en situant comme il le fait l'homme au centre d'un univers qui lui est subordonné, Buffon esttenté de penser la nature comme une vaste entité, organisée selon un plan préétabli : c'est l'idée des «causesfinales» qui présideraient à l'organisation du monde, encore très répandue à son époque.
Mais cette vision ne peutrésister à la conception d'une nature en perpétuelle évolution qu'il a par ailleurs établi et qui contredit l'existenced'un ordre universel et permanent dans la nature.
Renonçant à cette thèse, à laquelle il substitue celle d'un monde en perpétuelle évolution, Buffon retrace dans l'undes derniers volumes des Suppléments à l'Histoire naturelle, Les Époques de la nature, l'histoire de la terre depuis sa création.
Il élabore dans des pages épiques et visionnaires une sorte de cosmogonie dans laquelle se trouve exaltée lapuissance de renouvellement de la nature.
Il se montre dans cette dernière partie plus audacieux qu'il ne l'a jamaisété, donnant libre cours à une inspiration qui le pousse parfois à verser dans une sorte de panthéisme au détrimentde la rigueur scientifique..
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