BONHEUR FOU (Le). Jean Giono (résumé)

Publié en 1957, ce roman est le second que l’écrivain français Jean Giono (né en 1895) ait consacré à la vie et aux aventures d’un jeune hussard piémontais, Angelo Pardi - le Hussard sur le toit. Mais ce personnage n’apparaît pas tout de suite. C’est d’abord le portrait d’un politicien qui est tracé. Portrait excellent, riche d’une dureté qu’une malice souriante rend de bonne compagnie. En 1820, des insurrections éclatent au Piémont. Bondino est alors officier. Il comprend très vite que la tentative révolutionnaire étant vouée à l’échec, négocier contre de l’argent la reddition d’une ville est plus avantageux que se battre. Après cet exploit, il ne lui reste plus qu’à s’enfuir en France avec les autres chefs de la rébellion. Sa carrière commence. Grâce à Dieu, il n’est pas nécessaire, pour faire fortune, d’avoir des villes à sa disposition; il y a d’autres choses qui ne coûtent rien et qui peuvent se vendre comme des petits pains. Par exemple l’espoir. En 1847, Bondino est à la tête d’une organisation relativement puissante qu’il a baptisée « Armée », et qui a pour but de libérer l’Italie. En 1848, il entre confortablement à Milan d’où le roi de Sardaigne, qui s’est lui aussi découvert une vocation de libérateur, vient à point nommé de chasser les Autrichiens. La capitale lombarde pavoise. Peut-être après tout que ce profiteur a bien travaillé. Mais il est encore trop tôt pour en juger. Milan n’est qu’un hors-d’œuvre. La clé du pays, c’est Mantoue. Chassez-en les Autrichiens, ils n’ont plus qu’à se retirer derrière leurs montagnes. Contée l’ascension non pas foudroyante mais sûre de Bondino, le roman, sans changer de ton (la malice souriante est la constante du Giono seconde manière), change radicalement de point de vue. Il s’agit de montrer comment Mantoue ne fut pas prise. Il s’agit de le montrer sur le terrain. Pour ce faire, on va accompagner le Hussard. Oh ce n’est pas un hussard anonyme ; il n’a rien du bidasse, c’est un personnage de rêve. Ce héros de roman est le type même du héros, dans toutes les acceptions du terme : à la fois celui qui se distingue à la guerre et le grand homme, l’homme merveilleux qu’on est tenté de diviniser.