BON PIED BON œIL. Roger Vailland

BON PIED BON ŒIL. Publié en 1950, ce roman de l’écrivain français Roger Vailland (19071965) remet en scène, une fois la guerre finie, certains des personnages de Drôle de jeu. François Lamballe, dit Marat, devenu après la Libération correspondant de guerre, a été grièvement blessé lors du passage du Rhin. Rétabli mais diminué, boitant avec coquetterie, il a dû se résoudre à faire ce qu’il se contentait de feindre :

■

il s’est retiré sur ses terres (des terres que, toujours habile à se procurer de l’argent, il a acquises pour l’occasion). Ce domaine, au centre duquel se dresse un vieux monastère des Templiers depuis longtemps converti en ferme, se trouve en plein Massif Central, sur le plateau de l’Aubrac. Il y élève des taureaux qu’il vend en Espagne et en Israël. Beaucoup moins romantique, Rodrigue s’est mué en bureaucrate banlieusard, mais continue à être un communiste très actif. Il rencontre régulièrement Annie, l’ancienne fiancée de Frédéric. Sous prétexte que leur travail de militant les occupe trop, ils ne se sont pas mariés. C’est d’une curieuse façon qu’il est amené à la quitter. Il a passé une nuit peu réussie avec une jeune bourgeoise révoltée,