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BLOY Léon Henri Marie : sa vie et son oeuvre

Publié le 18/11/2018

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Surtout, il fournit à son disciple un modèle d’écrivain, farouchement solitaire et armé de quelques principes — qui sont autant de glaives — : violent et indépendant, épris d’absolu et de vérité, extrême dans l’éloge comme dans l’éreintement. La pose littéraire du catholique Léon Bloy, adversaire implacable de l’école réaliste et du bourgeois, a trouvé chez Barbey le ferment de sa démesure.

 

La rencontre, en 1874, d’Anne-Marie Roulé, jeune grisette qui sombrera dans la folie mystique, éloigne pour un temps Bloy de ce vieil ami. Cet épisode, dont le Désespéré offrira une transposition littéraire, correspond à la période la plus sombre de l’existence de Léon Bloy, celle aussi qui semble avoir été la plus déterminante pour le futur écrivain : en 1879, l’abbé Tardif de Moidrey lui découvre Notre-Dame de la Salette; le message de la « Vierge qui pleure », joint aux illuminations d’Anne-Marie Roulé, établit Bloy dans l’attente d’un « événement inimaginable » et la conviction de quelque mission mystérieuse; c’est à cette époque enfin que Bloy renonce à mener une vie religieuse et choisit, comme à regret, de devenir un « homme de lettres ».

 

1882 marque les véritables débuts de la carrière littéraire bloyenne. Les premiers articles, publiés dans le Chat-Noir, seront féroces. Bloy les réunit en 1884 dans les Propos d'un entrepreneur de démolitions. Après une brève collaboration au Figaro, il fonde, en 1885, un hebdomadaire, le Pal, dont le ton annonce les pages les plus vigoureuses du Désespéré, son premier roman qu’il publie en 1887; Bloy fréquente alors Huysmans, Villiers de LTsle-Adam, qui documentent sa satire des milieux parisiens. La violence pamphlétaire du Désespéré en masque cependant les autres aspects et provoque, selon Bloy, cette « conspiration du silence » dont l’auteur se défia à chaque nouvelle publication. Bloy n’obtient pas les succès littéraires attendus, et vit à Paris chichement. Il fait la connaissance, en 1890, de Jeanne Molbech, une Danoise, qui se convertit au catholicisme pour l’épouser. La production bloyenne sera désormais ininterrompue. Le pamphlétaire reste fidèle, sinon à ses sympathies et antipathies, du moins au ton violent de ses premiers essais avec Je m'accuse (1899), pages impitoyables contre Zola, Y Exégèse des lieux communs (1902), satire du discours stéréotypé du « bourgeois », Belluaires et porchers (1905).

 

Il poursuit une lecture symbolique de l’histoire, telle qu’elle lui avait été enseignée par Tardif de Moidrey, en s’attachant à quelques grandes figures, le Fils de Louis XVI (1899), l'Âme de Napoléon (1912), Jeanne d'Arc et l'Allemagne (1915). Il recueille, dans Sueur de sang (1893) et Histoires désobligeantes (1894), des nouvelles parues au Gil Blas, avant de publier la Femme pauvre (1897), second roman autobiographique, qui trouve de nombreux échos dans le Journal. Celui-ci, tenu fidèlement pendant vingt-cinq années (1892-1917), relate les grandes amitiés : celles de Jacques et Raïssa Maritain, Georges Rouault... Il redit surtout la haine du bourgeois, l’existence pauvre, la méditation religieuse, thèmes d'une vie qui devinrent ceux de l’œuvre.

BLOY Léon Henri Marie (1846-1917). Léon Bloy est moins un épigone qu’un phénomène étranger au « rituel » des lettres françaises. Certes, il est passé dans la mouvance de la réaction antiréaliste; la manière de son premier roman évoque l’écriture artiste. La création bloyenne déborde cependant le protocole d’une littérature, réglée jusque dans ses révoltes. Sur les quelque quarante titres publiés — la plupart inconnus du grand public —, rares sont les textes de fiction. L’œuvre est un combat — contre la société, l’Église catholique, le matérialisme —, et l’auteur s’engage dans une parole qui ignore la loi des genres. Au vrai, il s’agit d’exprimer une rupture, et, paradoxalement, l’intérêt de cet écrivain est de n’avoir pas été reçu : Léon Bloy met en question les valeurs littéraires de ses juges.

 

Un « pèlerin de l'absolu »

 

En 1864, Léon Bloy quitte sa ville natale, Périgueux, pour prendre un emploi auprès d’un architecte parisien : il a dix-huit ans, et son instruction est sommaire; il renie la foi catholique de son enfance et devient un « communard » avant la Commune. La rencontre de Barbey d’Aurevilly, trois ans plus tard, devait être décisive. Ce dandy inquisiteur favorise sans doute la conversion de Bloy en 1869. Il l’encourage aussi à compléter sa formation intellectuelle; il lui fait lire Joseph de Maistre, Louis de Bonald, le guide dans ses premiers essais littéraires.

« Surtout, il fournit à son disciple un modèle d'écrivain, farouchement solitaire et armé de quelques principes­ qui sont autant de glaives -: violent et indépendant, épris d'absolu et de vérité, extrême dans l'éloge comme dans l'éreintement.

La pose littéraire du catholique Léon Bloy, adversaire implacable de 1' école réaliste et du bourgeois, a trouvé chez Barbey le ferment de sa démesure.

La rencontre, en 1874, d'Anne-Marie Roulé, jeune grisette qui sombrera dans la folie mystique, éloigne pour un temps Bloy de ce vieil ami.

Cet épisode, dont le Désespéré offrira une transposition littéraire, correspond à la période la plus sombre de l'existence de Léon Bloy, celle aussi qui semble avoir été la plus déterminante pour le futur écrivain : en 1879, l'abbé Tardif de Moidrey lui découvre Notre-Dame de la Salette; le message de la , joint aux illuminations d'Anne­ Marie Roulé, établit Bloy dans l'attente d'un « événe­ ment inimaginable » et la conviction de quelque mission mystérieuse; c'est à cette époque enfin que Bloy renonce à mener une vie religieuse et choisit, comme à regret, de devenir un «homme de lettres ».

1882 marque les véritables débuts de la carrière litté­ raire bloyenne.

Les premiers articles, publiés dans le Chat-Noir, seront féroces.

Bloy les réunit en 1884 dans les Propos d'un entrepreneur de démolitions.

Après une brève collaboration au Figaro, il fonde, en 1885, un hebdomadaire, le Pal, dont le ton annonce les pages les plus vigoureuses du Désespéré, son premier roman qu'il publie en 1887; Bloy fréquente alors Huysmans, Villiers de L'Isle-Adam, qui documentent sa satire des milieux parisiens.

La violence pamphlétaire du Désespéré en masque cependant les autres aspects et provoque, selon Bloy, cette « conspiration du silence » dont 1' auteur se défia à chaque nouvelle publication.

Bloy n'obtient pas les succès littéraires attendus, et vit à Paris chichement.

Il fait la connaissance, en 1890, de Jeanne Molbech, une Danoise, qui se convertit au catholicisme pour l'épouser.

La production bloyenne sera désormais ininterrompue.

Le pamphlétaire reste fidèle, sinon à ses sympathies et antipathies, du moins au ton violent de ses premiers essais avec Je m'accuse (1899), pages impitoyables contre Zola, l'Exégèse des lieux communs ( 1902), satire du discours stéréotypé du « bourgeois », Belluaires et porchers (1905).

Il poursuit une lecture symbolique de l'histoire, telle qu'elle lui av�tit été enseignée par Tardif de Moidrey, en s'attachant à quelqu�s grandes figures, le Fils de Louis XVI (1899), l'Ame de Napoléon (1912), Jeanne d'Arc et l'Al.'emagne (1915).

II recueille, dans Sueur de sang (189:1) et Histoires désobligeantes (1894), des nouvelles pames au Gil Bias, avant de publier la Femme pauvre (1897), second roman autobiographique, qui trouve de nombreux échos dans le Journal.

Celui-ci, tenu fidèlement pendant vingt-cinq années ( 1892-1917), relate les grandes amitiés : celles de Jacques et Raïssa Maritain, Georges Rouault...

Il redit surtout la haine du bourgeois, l'existence pauvre, la méditation religieuse, thèmes d'une vie qui devinrent ceux de l'œuvre.

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