Blanche ou L'OubLI de Louis Aragon (fiche de lecture et critique)
Publié le 15/10/2018
Extrait du document
«
*Chartreuse de Parme, renversement de
la formule de Marx concernant la
phi losophie), peuvent symboliser la prati
qu e d'écriture et le mode de com pos i
tion du roman.
lntertextualité presque
perman ente , jeu de louvoi ement parmi
l es référen
ces biog raphiques d'Aragon,
i ronie amèr
e, rédt décousu et qui n'a
de cesse de se désavouer pour montrer
les couli sses de la création romanes
que, tout pourr ait passer pour un jeu
gratuit, et désespéréme
nt «mo derne », si le labyrinthe vertigineux n ;était
d 'abord
port é par le lyrisme éblouis
sant d'une voix.
Comme dans la Mise à
mort (1965), Aragon entraîne le lecteur
dans la confusion, proprement pani
que, d'un e imposs ible confession ;
mais
«un h o mme ma squé n'est pas
autre chose qu'un homme».
Emprunté
a u roman
Luna -Park d'Els a Triolet, le
personnage de Blan che
couvre donc et
dévoile à la fois celui de
la romanc iè re,
tandis qu e Gaiffier partage sa date de
naissance avec Aragon...
Le texte
s'explique alors de lui-même sur la
dé formation du biographique -le
" mentir " du rom an -qui transforme l'Imagin aire en instrument d'explica
tion du m on de, en « astronom ie de
l'ho mme ...
Dans l'énigm e de Bla nc he
Elsa- qui écrit en cachette du linguis t e, comme Els a Triolet semble avoir
co mposé son premier r
oman sans que
so n compagnon
en sût rien -se rejo ue
donc l'impossibilit é de la relation
(" Un perpé tuel mourir ») et le « mal
heur d'aimer » (« Qu i êtes-vo us, M on
sie ur Bonheur ?») qu'Aur élien (1944 )
ou les poèmes ,
du Crève-cœu r(1941) au
*Fou d'Elsa, n'ont cessé d'explorer.
Mais ce bilan d'
un e vie mo ntre que
t o
ut se dérobe dans un «oub li,.
qui est
l a dynamique de l'être : le tem ps,
l'his
toire où le communiste avait « tenté
d 'im aginer
[le monde} autre,., la lan
gue que Geoffroy Gaiffier inspecte,
attentif à ses déchirures dans le parler
de s
ann ées soixante (" Cette a nn ée est aussi
po ur
les mots celle de la mini
jupe "), et l'identi té même du ou d es
loc uteurs, harassée d' une douleu r qui
hante
Blanche ou l'Oubli pour port er le
roman bien au-delà de l'ap parente
« déco nstruction » avec laque lle il tra vaille et débat, commentant, notam
ment, les Mots et les Choses (1966) de
F ou cau
lt : «Je ne c rois pa s à l'homme abs tra it».
Co mme le récit ne se consti
tue que pour se défaire , et laisser à nu
l e cri, le savo ir linguistique q
ui abo nd e
dans Blanch e ou l' Oubli n 'es t convoqué
qu e pour être
« rêvé ,.
(v o ir le Fou
d 'E ls a ).
Au sommet d'une œuvre
qu
'elle explique magistralem e nt, la
d éroute de
Blanche ou l'Oubli, portée
pa r la flambée d'
une écriture , est
d 'abord
un e diction de soi qu 'il serait
ind ispensa ble de prendre en
co mpte
pou r en finir avec les caricatures et les
rédu ctions du personnage ,
énigmati
que et controv ersé, d'Aragon : «Je
n'exist e que de ce mensonge , je ne suis
que cette o mbre q
ui n'existe qu e de ce
m ensonge , je ne
suis que cette ombre
qui
a per du son homme.
Je ne suis que
cette plaie , au bout du compte.
Je
l
'en tretien s.
Je ne crain s rien t ant que
la cicatrice,
ne plus souf frir.
L'oubli , le
véritable oubli.
,..
»
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