Bête humaine (la) d'Émile Zola (fiche de lecture et critique)
Publié le 15/10/2018
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Bête humaine (la). Roman d'Émile Zola (1840-1902), publié à Paris en feuilleton dans la Vie populaire du 4 novembre 1889 au 2 mars 1890, et en volume chez Charpentier en 1890.
Depuis longtemps, Zola médite deuxsujets que l'ouvrage, le dix-septième de la série des Rougon-Macquart, réunit progressivement : le thème du meurtre et de l'institution judiciaire, d'une part, qui avait déjà été utilisé dans Thérèse Raquin, et qu'ont réactualisé pour Zola la lecture de Dostoïevski et des recherches de Lombroso sur l'« homme criminel » ; d'autre part, la description du monde des chemin de fer, qui oblige Zola à s'informer abondamment, auprès de l'ingénieur Pol Lefèvre, et aussi par lui-même en accompagnant un mécanicien sur la locomotive du Paris-Mantes.
Roubaud, sous-chef de la gare du Havre, a épousé Séverine qui est protégée parle riche et vieux président Grandmorin. Celui-ci a autrefois débauché Séverine lorsqu’elle était toute jeune, et son mari, qui le devine, veut se venger (chap. I). Le mécanicien Jacques Lantier est venu passer la journée chez sa marraine Phasie la garde-barrière, mariée à Misard et dont la fille Flore est attirée par Jacques. Celui-ci, avec toutes les femmes qu’il aime physiquement, est pris d’une pulsion criminelle à laquelle il échappe cette fois à grand-peine. Mais, du bord de la voie, il aperçoit, dans le train qui passe, Roubaud assassinant Grandmorin dont on découvre bientôt le corps (2). Au Havre, on apprend la nouvelle : Roubaud donne une version mensongère qui semble convaincre ; seul témoin, Lantier se tait (3). L'instruction est difficile en raison des enjeux politiques : on soupçonne les Roubaud qui ont hérité d’une maison, mais aussi un personnage très fruste, Cabuche, amoureux d’une jeune fille violentée par Grandmorin (4). Séverine vient à Paris plaider sa cause auprès d’un haut fonctionnaire impérial qui pressent sa culpabilité, mais laisse le juge Denizet s’engager sur de fausses pistes (5). Faute de preuves, la justice ne désigne aucun coupable. Mais le couple Roubaud, après quelques moments de tranquillité, se disloque : lui fait des dettes de jeu qui l’amènent à puiser dans l’argent volé à Grandmorin, elle tombe amoureuse de Jacques (6).
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sujets que l'ouvrage, le dix-septième de
la série des
*Rougon-Macquart, réunit
progressivement :
le thème du meurtre
et de l'institution judiciaire, d'une
part, qui avait déjà été utilisé dans
*Thérèse Raquin, et qu'ont réactualisé
pour
Zola la lecture de Dostoïevski et
des recherches de Lombroso sur
l'« homme criminel>>; d'autre part, la
description
du monde des chemin de
fer, qui oblige
Zola à s'informer abon
damment, auprès de l'ingénieur
Pol
Lefèvre, et aussi par lui-même en
accompagnant un mécanicien sur la
locomotive
du Paris-Mantes.
Roubaud, sous-chef de la gare du Havre, a
épousé Séverine qui est protégée par le riche et vieux président Grandmorin.
Celui-ci a autrefois
débauché Séverine lorsqu'elle était toute jeune, et son mari, qui le devine, veut se venger
(chap.
1 ).
Le mécanicien jacques Lantier est venu
passer la joumée chez sa marraine Phasie la garde-barrière, mariée à Misard et dont la fille
Flore est attirée par Jacques.
Celui-ci, avec toutes les femmes qu'il aime physiquement, est pris
d'une pulsion criminelle à laquelle il échappe
cette fois à grand-peine.
Mais, du bord de la voie, il aperçoit, dans le train qui passe, Roubaud assas sinant Grandmorin dont on découvre bientôt le corps (2).
Au Havre, on apprend la nouvelle :
Roubaud donne une version mensongère qui
semble convaincre ; seul témoin, Lantier se tait
(3).
L'instruction est difficile en raison des enjeux politiques : on soupçonne les Roubaud qui ont hérité d'une maison, mais aussi un personnage
très fruste, Cabuche, amoureux d'une jeune fille
violentée par Grandmorin (4).
Séverine vient à Paris plaider sa cause auprès d'un haut fonction
naire impérial qui pressent sa culpabilité, mais laisse le juge Denizet s'engager sur de fausses pis tes (5).
Faute de preuves, la justice ne désigne aucun coupable.
Mais le couple Roubaud, après quelques moments de tranquillité, se disloque : lui fait des dettes de jeu qui l'amènent à puiser dans l'argent volé à Grandmorin, elle tombe amoureuse de jacques (6).
Celui-ci a de la peine à dégager sa machine, la Lison, arrêtée deux fois
par la neige (7).
Sa liaison avec Séverine lui fait
retrouver ses pulsions de meurtre, mais il n'arrive à tuer ni son amante ni le mari de celle-ci, qui
devient gênant (8-9).
Phasie a été empoisonnée par
Misard qui
voulait s'emparer de son magot.
et Flore, jalouse, veut tuer les amants.
Pour cela, elle organise un accident, qui fera des morts, mais n'atteint pas les personnes visées.
Elle se suicide
( 1 0).
Lantier, recueilli et soigné par Séverine, la tue et l'on inculpe Cabuche, que des preuves mal interprétées semblent accuser.
Lantier échappe à la justice, mais son chauffeur Pecqueux, dont il a
séduit la maft:resse, se bat avec lui.
Ils tombent tous deux de la locomotive qui entraîne le train
vers la mort à une vitesse folle.
On va vers la guenre ( 11-12).
La Bête humaine est d'abord le roman
des chemins de fer et
du monde nou
veau qui s'est organisé autour d'eux :
avec
le train, les deux gares de la ligne
et
le lieu maudit où l'on trouve à la fois
la maison
du garde-barrière et celle du
président, le lieu où se produisent les
accidents.
Avec aussi l'échelle sociale
complète qui va
du garde-barrière au
gros actionnaire,
en passant par toute
la hiérarchie intermédiaire, du chauf
feur au mécanicien,
du sous-chef de
gare au directeur de réseau.
Mais ce
monde-là n'est pas autonome, il est au
contraire au cœur
du système politique
général, comme le montre bien l'inter
vention des pouvoirs dans l'affaire
judiciaire qui devient
un enjeu politi
que :
le capital engagé, les influences
en cause et les personnages rendent
l'Empire vulnérable à travers les débau
ches
d'un vieillard.
Mais, au-delà de la
sociologie, il y a aussi des énergies et
des symboles.
Le titre nous renvoie
alors
non seulement aux locomotives
déchaînées de la ligne, mais surtout
aux passions et aux douleurs qui s'y
donnent rendez-vous et aboutissent
toutes au meurtre : Roubaud
et sa
femme assassinent Grandmorin,
Misard empoisonne Phasie, Flore fait
dérailler
le train avant de se tuer, Jac
ques veut tuer
les femmes qu'il aime
avant de tomber, emporté dans sa lutte
avec Pecqueux.
Amour et
mort sont
donc liés dans un livre très noir, qui
peut aussi être compris comme
une.
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