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Belle du Seigneur d'Albert Cohen (fiche de lecture et critique)

Publié le 15/10/2018

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lecture
Belle du Seigneur. Roman d'Albert Cohen (Suisse, 1895-1981), publié à Paris chez Gallimard en 1968. Grand prix du roman de l'Académie française.
Entrepris dès les années 1935, annoncé lors de la publication de Mange-clous en 1938, Belle du Seigneur, roman d'une exceptionnelle ampleur malgré les coupes effectuées (qui donnèrent matière aux Valeureux, 1969), rendit la célébrité à un auteur quelque peu oublié depuis la guerre et le succès de Solal (1930).
 
I. Genève. « Sous le soleil de midi », 1er mai 1935. « Déguisé en vieux juif ». « pauvre et laid », Solal, sous-secrétaire général de la SDN, prince de beauté, s’introduit chez Ariane Deume et lui déclare son amour : horrifiée, Ariane le repousse violemment Solal, ôtant son déguisement lui promet alors de la séduire par « les sales moyens » habituels. Le même jour Adrien, le mari d’Ariane, petit fonctionnaire médiocre à la SDN, risquant un blâme à cause de son inefficacité chronique, est reçu par Solal qui le fait nommer « membre A » par le tour spécial.
 
II. Les « Valeureux », cousins de « la branche cadette des Solal », arrivent à Genève fin mai et Saltiel rend visite à son neveu Solal au Ritz. Le 1er juin, Adrien et ses parents adoptifs, Antoinette et Hippolyte Deume, se préparent à recevoir à dîner Solal, qui ne vient pas. Solal confie une lettre d’excuses pour Ariane à Mangeclous qui en profite pour prendre un pantagruélique goûter avec le père Deume. Solal fait envoyer Adrien en mission à l’étranger pour trois mois, dîne avec lui le soir de son départ, le 8 juin, puis, resté seul avec Ariane, arrivée en retard après le départ de son mari, la séduit par un immense discours sur la séduction.
III. Les amants vivent alors six semaines de bonheur intense, alors qu'Isolde, la « vieille » maîtresse de Solal, se suicide.
IV. S'étant promené, « habillé en juif, avec lévite longue et phylactères », dans les rues du Berlin nazi, Solal, tabassé et en sang, est soigné par la naine Rachel qui se cache avec sa sœur folle et aveugle dans la « cave Silberstein ». Ariane, effrayée par le silence de son amant, rassurée enfin par un télégramme, se prépare longuement à le revoir le 25 août. Mais, à l’heure dite, c’est Adrien, revenu plus tôt que prévu, qui sonne à la porte. La même nuit, aidée par les Valeureux, Ariane s’enfuit à cheval pour rejoindre Solal. Adrien, abattu, erre dans sa maison vide, puis tente de se suicider.
 
V. Installés dans un hôtel à Agay, sur la Côte d’Azur, Ariane et Solal - qui a perdu son poste puis sa nationalité française à la suite d’une intervention en faveur des juifs allemands - vivent à l’écart des autres. Ils décident de louer une villa, la « Belle de mai ». Solal, qui a caché la vérité à Ariane, supporte de plus en plus mal l’ennui qui s’installe.
VI. En septembre 1936, Solal entreprend d’humiliantes démarches à Paris, puis à Genève, pour réintégrer le monde social. Ayant échoué, il erre dans les rues, en butte aux omniprésents discours antisémites. Ariane, après le retour de son amant, lui avoue avoir eu, avant de le connaître, une liaison avec un chef d’orchestre, réfugié politique allemand, Serge Dietsch. Fou de jalousie, Solal multiplie les scènes, de plus en plus violentes et dégradantes.
 
VII. De retour au Ritz à Genève, toxicomanes, enfermés dans leur solitude et la déchéance de
leur passion, les amants se suicident le 9 septembre 1936.
 
Avant de plonger dans le torrent de la passion amoureuse, Belle du Seigneur déploie une féroce verve satirique. Première victime : Antoinette Deume, déjà présente dans Mangeclous. Petite-bourgeoise « interminable et osseuse », affligée d'un défaut de prononciation, croyant - bien à tort - connaître les usages du monde, passionnée par la vie des rois, elle tyrannise son « petit phoque barbichu » de mari aussi bien que son personnel auquel elle ne cesse de rappeler la différence de « miyeu ». Persuadée du « vif intérêt que Dieu ressentait pour elle», elle incarne surtout, avec son éternel « sourire inexorablement décidé à pratiquer l'amour du prochain », l'hypocrisie chrétienne et sociale.


lecture

« la SDN, risquant un blâme à cause de son ineffi­ cacité chronique, est reçu par Salai qui le fait nommer« membre A » par le tour spécial.

Il.

Les «Valeureux», cousins de « la branche cadette des Salai », arrivent à Genève fin mai et Saltiel rend visite à son neveu Salai au Ritz.

Le 1er juin, Adrien et ses parents adoptifs, Antoi­ nette et Hippolyte Deurne, se préparent à rece­ voir à dîner Salai, qui ne vient pas.

Sola! confie une lettre d'excuses pour Ariane à Mangeclous qui en profite pour prendre un pantagruélique goûter avec le père Deurne.

Salai fait envoyer Adrien en mission à l'étranger pour trois mois, dîne avec lui le soir de son départ, le 8 juin, puis, resté seul avec Ariane, arrivée en retard après le départ de son mari, la séduit par un immense discours sur la séduction.

Ill.

Les amants vivent alors six semaines de bonheur intense, alors qu'Isolde, la« vieille» maî­ tresse de Salai, se suicide.

IV.

S'étant promené, « habillé en juif, avec lévite longue et phylactères », dans les rues du Berlin nazi, Salai, tabassé et en sang, est soigné par la naine Rachel qui se cache avec sa sœur folle et aveugle dans la « cave Silberstein ».

Ariane, effrayée par le silence de son amant, ras­ surée enfin par un télégramme, se prépare lon­ guement à le revoir le 25 août.

Mais, à l'heure dite, c'est Adrien, revenu plus tôt que prévu, qui sonne à la porte.

La même nuit, aidée par les Valeureux, Ariane s'enfuit à cheval pour rejoindre Salai.

Adrien, abattu, enne dans sa maison vide, puis tente de se suicider.

V.

Installés dans un hôtel à Agay, sur la Côte d'Azur, Ariane et Salai -qui a perdu son poste puis sa nationalité française à la suite d'une inter­ vention en faveur des juifs allemands -vivent à l'écart des autres.

Ils décident de louer une villa, la « Belle de mai ».

Salai, qui a caché la vérité à Ariane, supporte de plus en plus mal l'ennui qui s'installe.

VI.

En septembre 1936, Salai entreprend d'humiliantes démarches à Paris, puis à Genève, pour réintégrer le monde social.

Ayant échoué, il enre dans les rues, en butte aux omniprésents discours antisémites.

Ariane, après le retour de son amant, lui avoue avoir eu, avant de le connaî­ tre, une liaison avec un chef d'orchestre, néfugié politique allemand, Serge Dietsch.

Fou de jalou­ sie, Sol al multiplie les scènes, de plus en plus vio­ lentes et dégradantes.

Vil.

De retour au Ritz à Genève, toxicomanes, enfenmés dans leur solitude et la déchéance de leur passion, les amants se suicident le 9 sep­ tembre 1936.

Avant de plonger dans le torrent de la passion amoureuse, Belle du Seigneur déploie une féroce verve satirique.

Pre­ mière victime : Antoinette Deurne, déjà présente dans Mangeclous.

Petite­ bourgeoise «interminable et osseuse >>, affligée d'un défaut de prononciation, croyant -bien à tort -connaître les usages du monde, passionnée par la vie des rois, elle tyrannise son « petit pho­ que barbichu >> de mari aussi bien que son personnel auquel elle ne cesse de rappeler la différence de« miyeu >>.

Per­ suadée du « vif intérêt que Dieu ressen­ tait pour elle >>1 elle incarne surtout, avec son éternel « sourire inexorable­ ment décidé à pratiquer l'amour du prochain >>, l'hypocrisie chrétienne et sociale.

Autre cible : Adrien Deurne, son fils adoptif.

Et le roman, en des pages hila­ rantes, raconte longuement ses jour­ nées de constante procrastination.

, il cherche sans cesse à augmenter son capital de relations sociales, pareil en cela à toute la SDN.

Antisémite avant sa promotion par Solal, incapable de satisfaire sa femme mais «par lui­ même charmé», il se propose d'écrire un roman sur don Juan et se croit l'ami de Solallorsque celui-ci, s'apprêtant en fait à séduire Ariane, lui explique les véritables motivations du donjua­ nisme : > prouve au séducteur «le peu d'existence de Dieu» dont il est par ailleurs .

Véritable morceau de bravoure, le grand discours de Solal devant Ariane muette démonte une à une toutes les ruses de la séduction -. »

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