BALZAC: LES ILLUSIONS PERDUES
Publié le 16/11/2010
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Balzac est un grand poète de Paris, lieu mythique, autour duquel il organise ce roman d'apprentissage que sont Illusions perdues. Lousteau le journaliste est le corrupteur qui introduit Lucien dans «l'enfer parisien«. Ce monde qui s'agite dans cette «cuve en fermentation« ne connaît que la loi de l'or et du plaisir. Du haut des allées de l'Observatoire où Lousteau a conduit le «néophyte« pour l'initier aux secrets du succès et de la fortune, la ville s'enfonce dans une lumière crépusculaire de mauvais augure.
«
l'aristocratie locale.
La seconde partie de l'oeuvre raconte les désillusions du jeune poète provincial à Paris.
Celui-ci rencontreLousteau, un journaliste cynique, qui l'initie à l'art de vendre sa plume et lui ouvre les milieux corrompus dujournalisme.
Grisé par ses succès, Lucien trahit ses amis pour devenir le chantre de l'aristocratie du faubourgSaint-Germain.
Il fonde un journal royaliste, mais il ne voit pas que les légitimistes le manipulent.
Ils ne tardentpas à s'en défaire.
Les dettes s'accumulent, le temps de la splendeur est fini.
La troisième partie dépeint la ruine de David Séchard.
Le jeune imprimeur a trouvé un nouveau procédé defabrication du papier, mais il est trop tard.
Pour éviter la prison pour dettes, il doit vendre son brevet à ses rivaux.Devant cette débâcle, Lucien tente de se suicider.
Alors qu'il erre au bord d'un précipice plein d'eau, surgit uninconnu, un prêtre fumant tranquillement un cigare.
Feignant de ne pas remarquer les projets lugubres de Lucien, iloffre de le conduire dans sa calèche.
Cet abbé au visage de flibustier, c'est Carlos Herrera, alias Vautrin le forçat.Lucien, que plus rien ne retient à Angoulême, accepte de le suivre à Paris.
1 .
UN ESPACE MYTHIQUE L'ENFER PARISIEN
Au centre du livre, Paris rayonne d'une lueur de fournaise maléfique.
C'est dans ses profondeurs que viennents'engloutir les illusions du petit provincial.
C'est de là que partent les trois billets à ordre tirés par Lucien endetté quiachèvent de ruiner David.
La ville est à la fois monstrueuse et fascinante : à la fin du roman, Carlos Herrera entraînesa «proie» vers cette Babylone moderne, qui, nous l'apprendrons dans Splendeurs et misères des courtisanes, le dévorera définitivement.
Balzac est un grand poète de Paris, lieu mythique, autour duquel il organise ce roman d'apprentissage que sontIllusions perdues.
Lousteau le journaliste est le corrupteur qui introduit Lucien dans «l'enfer parisien».
Ce monde qui s'agite dans cette «cuve en fermentation» ne connaît que la loi de l'or et du plaisir.
Du haut des allées del'Observatoire où Lousteau a conduit le «néophyte» pour l'initier aux secrets du succès et de la fortune, la villes'enfonce dans une lumière crépusculaire de mauvais augure.
La vertu du jeune provincial succombe aux paroles quefait tinter à ses oreilles son cynique camarade.
Tout autour, les rues sont «un véritable bourbier, bordé de plancheset de marais».
Un cloaque.
Lucien, décidé à suivre les conseils de Lousteau, signe ce soir-là un pacte avec le Malqui se renouvellera, de manière plus dramatique, lors de la rencontre avec le forçat, incarnation de Satan.
L'HUMBLE PROVINCE
Par l'un de ces contrastes qui structurent l'oeuvre balzacienne, la province, de médiocre et étriquée qu'elle a pusembler, devient rétrospectivement le paradis perdu de l'enfance heureuse.
Lucien, à sa première apparition dans leroman, aux côtés de David, a l'air d'un ange :
«Les rayons du soleil qui se jouaient dans les pampres de la treille caressèrent les deux poètes en lesenveloppant de sa lumière comme d'une auréole.»
L'honnête misère de la mère et de la soeur de Lucien, la petite chambre aux rideaux blancs qui respire une paixmonacale, les promenades sur les bords de la Charente, tout contraste avec la vie parisienne, ses courtisanes, sonluxe tapageur, sa sinistre lumière crépusculaire.
2.
LA SATIRE SOCIALE L'ENNUI PROVINCIAL
Le salon de Mme de Bargeton fournit l'occasion d'une galerie de portraits qui frôlent la caricature.
La noblesse trônesur le rocher de la vieille ville d'Angoulême et écrase de son mépris le faubourg de l'Houmeau, lieu de toutes lesindustries et des activités commerciales «modernes».
«En haut la Noblesse et le Pouvoir, en bas le Commerce et l'Argent.»
La division spatiale concrétise la division d'une société figée dans ses préjugés.
En recevant chez elle LucienChardon, un enfant de l'Houmeau, Anaïs de Bargeton crée l'événement.
La bonne société s'était déjà indignée devoir pénétrer dans son salon, ce «Cénacle d'une société pure de tout alliage», M.
du Châtelet, un «aventurier» dontla particule avait été usurpée, nommé à l'emploi subalterne de directeur des contributions indirectes.
«Ce renversement de la hiérarchie parut inconcevable aux autorités dédaignées».
Mais Mme de Bargeton se pique de bel esprit, son portrait en muse de province est une attaque en règle de lamesquinerie intellectuelle et du snobisme le plus ridicule.
Elle reçoit M.
du Châtelet parce qu'il sait la musique etLucien parce qu'il fait des vers.
«Elle voulut voir ce poète, cet ange ! elle en raffola, elle s'enthousiasma, elle en parla pendant des heuresentières.»
Voici Lucien devenu «Le Byron d'Angoulême».
L'UNIVERS CORROMPU DU JOURNALISME.
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