BALLADES de Christine de Pisan ou Pizan (fiche de lecture et critique)
Publié le 15/10/2018
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BALLADES. Recueils poétiques de Christine de Pisan ou Pizan (vers 1364-vers 1431).
À partir de 1380 et jusque vers 1410, Christine compose près de trois cents ballades, qui constituent la majeure partie de sa production lyrique, puisque la forme la plus souvent utilisée ensuite par elle, le rondeau, ne représente que quatre-vingts pièces. Les ballades qui s'inscrivent dans la tradition des grands créateurs du xive siècle, et notamment de Machaut, peuvent être insérées dans des oeuvres narratives en vers (on en trouve quinze dans le Duc des vrais amants) ; mais, composées séparément ou de façon concertée, elles sont le plus souvent regroupées en recueil, avec notamment les ensembles des Cent Ballades (1395-1400) et des Cent Ballades d'Amant et de Dame (1410). Le poète se conforme ainsi à un goût pour la « mise en recueil » dont les Cent Ballades de Jean de Saint-Pierre, sénéchal d'Eu, sont l'un des exemples les plus célèbres.
D'une manière générale, l'inspiration de Christine puise dans les thèmes courtois, et d'abord dans la peinture de l'amour où la femme est souvent victime de l'inconstance et de la désin-
«
voiture de l'amant; mais, réagissant au
spectacle
piquant ou douloureux que
lui offre son époque,
le poète compose
aussi, comme l'a fait Eustache Des
champs, des
.
Son œuvre n'est pourtant pas
le reflet
direct
d'un sentiment personnel,
d'autant qu'elle se défend à plusieurs
reprises d'avoir pris l'initiative d'écri
re :
, dit-elle au début des Cent
Ballades.
Mais, comme l'a montré D.
Poirion,
il n'existe pas d'opposition entre
le fait
que l'écrivain-artisan travaille sur
commande- et d'abord, s'agissant de
Christine, afin de gagner sa vie après la
mort de son époux -et son aptitude à
dire, de façon occasionnelle,
une situa
tion personnelle et à pousser un cri
parfaitement sincère.
Travail poétique
et inspiration
se rejoignent en effet à
un niveau très profond où l'écriture
peut signifier pour tous
ce que le lan
gage ordinaire laisserait à l'individuel
et à l'anecdotique.
Dans
le premier recueil des Cent Bal
lades, l'expression personnelle est du
reste plus proche, moins diffractée par
le travail poétique que dans les œuvres
ultérieures.
Au début du volume, parmi
les ballades de
>, plusieurs poèmes laissent per
cevoir la souffrance du veuvage :.
»
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