Bachelier (le) de Jules Vallès (fiche de lecture et critique)
Publié le 15/10/2018
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Bachelier (le). Roman de Jules Vallès (1832-1885), publié à Paris en feuilleton, sous le titre Mémoires d'un révolté, dans le journal socialiste la Révolution française de janvier à mai
1879, et en volume dans une version écourtée et modifiée, sous le titre Jacques Vingtras II : le Bachelier, chez Charpentier la même année.
Jacques Vingtras, le narrateur, fait ses adieux à son proviseur et part pour Paris. Il est libre, mais sans argent, et ne trouve pas tout de suite les correspondants qui pourraient l’aider. Lorsqu'il parvient à s'assurer quelques ressources, il organise un budget serré qui est celui de toute une bohème étudiante. Il a un amour, et aussi des amis avec lesquels il va assister au cours de Michelet, qui est finalement supprimé par les autorités. Une manifestation s'organise, interrompue par des arrestations. Les discussions politiques continuent cependant : on songe à fonder un journal, on rencontre les membres des sociétés secrètes et on organise un comité dont Jacques est le président (chap. I -11 ).
Survient le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte. Les jeunes étudiants ne trouvent aucun ouvrier pour les suivre et défendre la démocratie. C’est alors le retour chez les parents, à Nantes. Jacques, très abattu, y rencontre un ami, Legrand, qu’il veut aider à passer son bac. Un héritage inattendu lui permet de revenir à Paris où les choses ont bien changé entre-temps : sa fiancée aime ailleurs et les anciens camarades sont moins ardents. L’argent fond vite ; Jacques est obligé de se réfugier dans une toute petite chambre et de chercher divers travaux : il devient surveillant secrétaire, toujours mal payé ; grâce au crédit d’un tailleur, il peut donner quelques
leçons dans la bonne société avant que la politique le reprenne : un attentat est organisé contre Napoléon III, mais il échoue. Jacques est arrêté, puis libéré.
«
petits hommes politiques, de complo
teurs et de mouchards.
Et l'échec est là,
sur tout e la ligne : professionnel, social
et
politique; à quoi s'ajoute, dans le
cas de jacques et en fond de tableau, Je délabrement du couple parental.
Mals
c'est là peut-être donner une idée bien
noire
du livre.
Car on y découvrira
aussi la générosité qui
lie parfois deux
compagnons d
'in fortune, la lumière
d'une brève amourette, et surt out l'iro
nie et l'humour.
L'humour de jacques
devant ses propres ridicules,
en parti
culier vestimentaires, la cocasse rie des
situations à la fois graves et grotesques
où le plon ge sa pauvreté : par exemple
lorsque le narrateur se volt refuser
un e
nouvelle sur les enfants hydrocépha les
par le
Journal des demoiselles, lorsqu'il
devient satiriste
pou r assouvir les hai
nes particuli ères d'un client, lorsqu'il
se fait
« demandeur de Nymphe " dans
les établissements de bains pour les
inciter
à s'abonner à cette revue ! Cela
avec
une verve dont le narrateur et
l 'écrivain
en même temps prennent conscience , et qui est pour tous deux une compensation et un voile : «je
couvrirai éternellement mes émotions
intimes
du masque de l'insouciance et de la perruque de l'ironie.
, Seul lieu de
liberté
et de grâce, la parole, l'écrit peu
vent briser ou venger un temps
l'oppression générale, et permettre
peut-être à l'« insurgé » d e faire ses pre
mières armes..
»
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