Avare (L') de Molière (fiche de lecture)
Publié le 15/10/2018
Extrait du document
«
l'Avare est phi~ que.
la soinme des élé
ments
qui li{èomposel).t.
Valère, gentilhomme napolitain, s'est mis -en qualité d~if\t~ridant -au servke ·d'Harpagon, « l'Avare)>, dônt il aime la fiilê Élise.
Les deux jeunes gens viennent de signer en cachette une promesse de.mariage.
Desôn côté Cléante, le fils d'Harpaj;on, es): tombé amoureux de la jeune Mariane.
Mais « l'Avare>> réVèle des intentions bien différentes : il entend se· réserver Mariane et donner: sa flUe au vieux seigneur Anselme parce que ce dernier est prêt à l'épouser sans dot
(Acte 1).
Cléante, dans son besoin d'argent, a pris contact par un intermédiaire avec un usurier aux exigences eXOrbitantes.
Lorsque les deux intéres sés se rencontrent, ils reconnaissent avec indigna tion dans l'autre, qui son père, qui son fils, et se séparent sur une violente altercation.
L'entremet teuse Frosine vient alors entretenir Harpagon des progrès qu'il a faits grâce à eUe dans le cœur de Mariane : mais, malgré toute son habileté à flat ter, elle ne tire de lui aucune gratification en retour (Acte U).
Harpagon a décidé de recevoir à dîner Anselme et Mariane : il donne à son cuisinier cocher, Maître jacques, des consignes de stricte économie pour le repas.
Valère -par tactique - l'approuve, mais Maître Jacques explose et rap porte à Harpagon les moqueries que lui vaut par tout son avarice.
Sa naïve franchise lui attire des coups de bâton dont il veut se venger sur Valère, mais celui-ci redouble la leçon.
Mariane rend visite à la famiUe: l'accueil grotesque qu'eUe reçoit d'Harpagon et la générosité qu'aux dépens de son père lui manifeste Cléante accroissent son aversion pour le premier et son inclination pour le second (Acte Ill).
Harpagon, par ruse, fait avouer à Cléante qu'il aime Mariane ; le vieiUard prétend imposer ses droits.
Une pseudo-conciliation tentée par maître
Jacques n'aboutit qu'à aggraver la rupture entre le père et le fils.
Sur ces entrefaites, La Flèche - valet de Cléante -s'empare de la cassette où Harpagon cache son trésor: désespoir de l'avare quand il découvre le vol (Acte IV).
Une enquête est ouverte.
Ma?tre Jacques incri mine Valère.
Celui-ci, pensant qu'on lui reproche son engagement secret avec Élise, plaide coupa ble.
U révèle cependant sa naissance aristocrati que et les péripéties de sa jeunesse : Mariane à ce récit reconnaît en lui son frère, et Anselme
son fils.
Cléante obtient d'Harpagon la main de Mariane en échange de la cassette, tandis qu'Élise est assurée d'épouser Valère (Acte V).
Comme la plupart des autres pièces
de Molière, cette comédie
met en scène
une intrigue sentimentale entre des
jeunes gens
dont les projets sont
contrariés par l'opposition d'un père.
Mais chacun des deux éléments
consti
tutifs~ l'amour et l'obstacle- prend ici
un relief particulier qui donne au tradi
tionnel conflit une violence nouvelle.
Une des originalités de l'Avare tient à
la présence insistante du romanesque,
que dès
ses débuts Molière avait pour
tant minimisée : dans l'École des fem
mes, il avait supprimé l'un des deux
couples d'amoureux du canevas
ita
lien ; dans le Tartuffe, seul un couple
comptait sur les deux évoqués ; ici, les
deux intrigues -celles de Valère avec
Élise et de Cléante avec Mariane - sont
d'égale importance et occupent d'ail
leurs les deux premières scènes de la
pièce.
Le langage des amoureux, mais
aussi les péripéties traversées nous
ren
voient aux personnages de roman :
Élise arrachée à la fureur des eaux, un
seigneur napolitain déguisé en inten
dant pour s'introduire chez sa belle, le
même rescapé
d'un naufrage, Mariane
prisonnière des corsaires,
un père qui
refait surface
à point nommé, une
chaîne de reconnaissances miraculeu
ses.
À l'opposé du providentialisme
sentimental, l'univers sordide
d'Harpa
gon, doublement avare -au sens fran
çais de ladre et au sens latin de cupide.
Il n'a plus l'humanité d'Orgon, qui
prenait au moins
un être vivant pour
objet de sa passion : l'aliénation prend
maintenant la forme d'une
chosifica
tion.
Harpagon « est » sa cassette, de
sorte que la lui dérober revient à lui
prendre la vie, et
il se considère comme
« enterré » (IV, 7) aussi longtemps
qu'elle aura disparu de son trou.
L'argent rend l'avare étranger au.
»
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