AUTODAFÉ (L’) Elias Canetti (résumé)

AUTODAFÉ (L’) 

Roman de l’écrivain autrichien Elias Canetti (né en 1905), d’expression allemande et d’origine bulgare, publié en 1935 et comprenant trois parties : « Une tête sans le monde »  ; « Un monde sans tête » [Kopflose Welt]; « Un monde dans la tête » [Welt im Kopf]. Cette œuvre parut en Allemagne en 1935 pour y être aussitôt interdite. Sa réédition, en 1948, fut sans écho; celle de 1963, dans une collection de poche, eut un certain retentissement, par contre sa traduction dans diverses langues, notamment en anglais, fut saluée comme un événement, et on la compara aux plus grands livres du xxe siècle, même à l'Ulysse de Joyce.

C’est un livre déroutant, difficile d’accès, parfois rebutant, mais qui fascine par son délire, son style suggestif et souvent d’une beauté lapidaire. A mi-chemin de l’imaginaire et du fantastique le plus forcené, ce style est néanmoins (et naturellement, pourrait-on dire) nourri de lieux communs (parfois extraordinaires), de vulgarité, de mauvais goût, de description obsédante des faits et gestes de la vie quotidienne. Histoire naturelle du mal, histoire d’une vaine affirmation de soi-même, de la destruction implacable de l’individu perdu en lui-même et dans son savoir, l'Autodafé est une métaphore grandiose à travers laquelle s’affrontent l’esprit et la réalité, la grandeur et la misère de l’homme