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Aurélia de Gérard de Nerval

Publié le 16/02/2019

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Aurélia, récit en prose de Gérard de Nerval, publié dans la Revue de Paris, les 1er janvier et 15 février 1855. Œuvre ultime de l'auteur qui ne put en corriger les dernières épreuves, sa mort survenant entre les deux livraisons, le 26 janvier 1855, Aurélia est à la fois une somme et un résumé, ainsi que l'indique l'ambitieux sous-titre : « le Rêve et la Vie ». Résumé d'une existence vécue comme un échec (« une dame que j'avais aimée longtemps [...] était perdue pour moi », I, 1), le récit convoque tous les thèmes et les mythes chers à Nerval : le rêve, le double, Isis, Orphée, etc. Mais, loin de doubler les textes précédents (Sylvie, les Chimères), Aurélia, en procédant à une modification radicale du vécu (« une vie nouvelle commence, affranchie des conditions du temps et de l'espace », II, 6), rend possible ce qui jusqu'alors ne pouvait conduire qu'à la fragmentation du moi écartelé entre rêve et réalité, passé et présent, ici et ailleurs. Et, de fait, l'expérience à'Aurélia s'inscrit sous le signe de la réduction à l'unité : la vita nuova nervalienne n'est-elle pas « épanchement du songe dans la vie réelle » (I, 3) ? Et les « Mémorables » (II, 6) n'assurent-ils pas le triomphe d'un lieu et d'un temps mythiques (« Le ciel s'est ouvert dans toute sa gloire... ») où viennent se fondre les voix du récit ? Car c'est bien ce jeu des voix narratives qui donne au texte sa véritable tension : plus que quête de la femme ou recherche du pardon, Aurélia est avant tout conquête de et par l'écriture. D'où la structure du texte qui enferme l'accumulation des signes — l'histoire proprement dite, au passé — entre deux fragments de commentaire assertif qui
 
en donnent le sens (« Le Rêve est une seconde vie », I, 1) et la fonction (« Toutefois, je me sens heureux des convictions que j'ai acquises... », II, 6). D'où aussi ce cheminement qui conduit de la voix fantastique du héros, isolé dans un univers de doute et d'interrogations, aux « convictions » du commentateur, dévoilées selon le mode du discours théorique, en passant par la lente évacuation des impuissances ou des réticences du narrateur cherchant vainement à transposer les images oniriques en images linguistiques. D'où enfin l'assomption finale que réalisent les « Mémorables », poèmes en prose livrés dans leur nudité (« J'inscris ici les impressions de plusieurs rêves... »), comme si désormais le sens n'était plus problématique et ne supposait plus le passage par tout un jeu de rhétorique référentielle. Triomphe ultime de la parole sur la vie et réalisation du souhait formulé par Nerval dans la Préface des Filles du feu (« La dernière folie qui me restera ce sera de me croire poète »), Aurélia apparaît donc bien comme un acte de foi en la littérature tel que la vie ne peut être vécue hors des mots et de leur puissance.



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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Aurélia, Gérard de Nerval La quête mystique dans Aurélia Narrateur déchiré entre passion du mystère que ses rêves peuvent révéler et la conviction d'enfreindre un interdit, car il se croit « l'orgueil de Satan » .« J'étais maudit peut être pour avoir voulu percer un mystère redoutable en offensant la loi divine ».Le narrateur poursuit la quête d'un mystère sacré qui doit lui révéler le sens même de l'ordre du monde : rapport esprit/corps, vie/mort.Cette quête s'accomplit à la fin par un retour du narrateur à la foi chrétienne. Mais même si l'on peut dire qu'il y a rédemption, il y est conduit par des voies étranges, des emprunts à diverses croyances, qui pour lui se répondent sans secontredire.Après ces visions, le narrateur se plonge dans la lecture de la Kabbale ( ensemble de récits mystiques, de spéculations métaphysiques sur Dieu, qui rapprochent ledivin de l'homme) => Ces récits sont vus comme des textes à double sens, mystérieux, qui proposent un récit de la création du monde bien différents de la Genèse.

Cela rejoint larévélation de ses propres visions : réincarnation, opposition du monde de l'esprit et du réel, opposition vie/mort, immortalité de l'âme Mais cela va bien au delà de ses visions : dans son désir passionné de « pénétrer le mystère des âmes » il attribue un sens mystique à tout ce qui l'entoure, le mondedevient un ensemble de symboles à déchiffrer : le numéro d'une maison qui correspond à son âge = présage de mort, le cri d'une femme qui le réveille = il est perdu.Superstition souvent rattachée aux bagues, talismans pour lui (protecteurs). => Le narrateur refuse de choisir entre religion, magie et superstition, auxquelles il donne la même valeur (Christ, Isis, dieux antiques Grecs ou Romains, divinitésgermaniques).

Tout se mêle dans l'esprit du héros.

SYNCRETISME. Nerval se réfère souvent aux cultes à mystères, dans lesquels le néophyte doit passer des épreuves physiques et morales pour s'initier, arriver à une purification ultime: démarche que le narrateur effectue dans l'œuvre (visions, prison etc il s'initie lui même).

Tout ces éléments suivraient un itinéraire déterminé, une loi sacrée qu'il neconnaît pas.

A la fin du récit, il trouve dans cette conviction que tout fait sens, un moyen de surmonter sa souffrance.Les derniers mots de l'œuvre donnent une ampleur particulière à l'initiation : épreuves traversées = descente aux enfers (pour les anciens).

Comme un héros d'épopéeou de légendes antiques, le narrateur est bien descendu dans un monde souterrain où il a rencontré les morts (quête symbolique d'Aurélia).

Comme ces héros, il estrevenu de cette descente détenteur d'une lucidité nouvelle.

Il connaît à présent les secrets ignorés des hommes. Isis : importante dans le texte.

Au début, annoncée anonymement : « une déesse rayonnante » « la déesse ».

Elle envahit progressivement les visions et convictions duhéros.

« Toutes mes aspirations,toutes mes prières se confondaient dans ce nom magique.

Je me sentais revivre en elle.

» il cherche le pardon auprès du Christ, et trouve pourtant la rédemptionauprès d'Isis.

Aurélia se divinise à travers Isis. Dans les initiations au culte d'Isis, on dévoilait comme une révélation la statue de la déesse au néophyte à la fin de ses épreuves.

Dans Aurélia, la déesse révèle auhéros qu'elle est incarnée tour à tour dans toutes les femmes qu'il a aimé.

Elle est donc le médium de l'initiation et lui promet de bientôt se dévoiler à ses yeux.

Elleétait présente dans chacune de ses épreuves.

Cette révélation est essentielle car elle concilie toutes les formes d'amour : filial, sensuel, divin. A la fin du récit, il voit la « divinité de ses rêves » lui annoncer la fin de ses épreuves, Isis (« Aurélia transformée et radieuse ») qui lui offre la rédemption enintercédant pour le narrateur auprès du Christ : « le Ciel s'est ouvert dans toute sa gloire et j'y ai lu le mot pardon signé du sang de Jésus Christ » Guérison qui coïncide avec une réconciliation des religions illustrant une nouvelle fois le syncrétisme de Nerval.. »

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