AUGUSTE COMTE : DISCOURS SUR L'ESPRIT POSITIF (Résumé & Analyse)
Publié le 17/01/2022
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monothéisme.
Cette opposition s'est finalement étendue au monothéisme lui-même, que la science remplace dansson double office mental et social.
Une des manifestations décisives de l'ascendant de l'esprit positif a été latransaction métaphysique associant la Nature à Dieu, les Lois aux Volontés.
Une autre manifestation de cetascendant a été la substitution du principe des conditions d'existence au dogme des causes finales.
Cettesubstitution fait ressortir, de plus en plus, l'imperfection de l'ordre réel, dont l'amélioration constitue le but journalierde l'activité humaine.Le troisième chapitre montre « la solidarité de l'esprit positif et du bon sens ».
Quels sont les attributs de l'espritpositif ? Le mot même de positif renvoie aux notions de réalité, utilité, certitude et précision.
Ces caractèresgénéraux distinguent l'esprit positif de tous les autres modes philosophiques, notamment le mode de penser del'esprit métaphysique.Comte réfléchit ensuite sur l'origine de l'esprit positif.
Il montre les liens et les différences existant entre l'espritpositif et le bon sens universel.
Les spéculations positives puisent dans la raison commune leurs premiers principes,mais elles les rendent généraux et cohérents.
En effet, la méthode ne doit jamais être séparée de la doctrine.
Lafondation de la philosophie positive remonte au XVII' siècle.
Elle résulte, par extension aux divers ordres dephénomènes, de la réaction spéciale de la raison pratique, ou concrète, sur la raison théorique ou abstraite.L'harmonie finale entre la science et le bon sens exigeait une double tâche : 1°) rendre positives les sciencessociales et morales, 2°) systématiser l'ensemble des conceptions positives par la notion d'humanité.
Le système dephilosophie positive a eu pour but de satisfaire à ce double programme.
II.
Supériorité sociale de l'Esprit positif
La visée de la philosophie positive est de provoquer une révolution de la société.Le premier chapitre tente de démontrer que l'esprit positif est apte à organiser la révolution par la conciliation del'ordre et du progrès.
Les écoles qui précèdent l'Ecole positiviste sont impuissantes à concilier ordre et progrès.Certaines philosophies sont purement négatives.
Elles ont critiqué, à juste raison, l'ordre antérieur, mais ont étéincapables d'en proposer un dépassement.
D'autres sont purement rétrogrades.
Elles prônent le retour au stadeantérieur, niant toute idée de progrès.
Ceux qui proposaient une médiation entre les deux positions ont manqué d'unfondement philosophique solide.
Comte explique sa conception de la Grande crise (la révolution de 1789).
Il réfléchitégalement à la situation de son époque (la révolution de 1830).
Il montre l'insuffisance et l'impuissance de l'écolerétrograde et de l'école négative face aux problèmes à résoudre.
Il voit la nécessité de concilier empiriquement lesdeux écoles antagonistes, celle qui prône la Liberté et celle qui prône l'ordre public.Comment concilier ordre et progrès ? L'École positive doit pouvoir instituer un état normal.
Tout homme influencé parl'esprit positif comprend que l'ordre est la condition du progrès et que le progrès est la condition de l'ordre.
Si l'on seplace du point de vue de l'ordre, l'esprit positif régénère d'abord les méthodes, en présentant les questionsdominantes comme étant surtout morales, et subordonnées à la connaissance du passé et aux principalesconceptions positives.
Il représente toujours l'ordre artificiel ou légal comme le simple prolongement de l'ordrenaturel.
Si l'on se place du point de vue du progrès, la philosophie positive a pour dogme fondamental leperfectionnement continu de notre situation et de notre nature, de façon à faire prévaloir l'idéale prépondérance del'intelligence et de la sociabilité, c'est-à-dire de notre humanité, sur notre animalité.
Ce qui prouve la supériorité del'esprit positif, en dernière instance, c'est qu'il explique l'ensemble du passé humain.
Toutes les époques historiquessont autant de phases déterminées d'une même évolution fondamentale, et chacune résulte de la précédente etprépare la suivante, selon des lois invariables.
Le deuxième chapitre porte sur la « systématisation de la morale humaine ».
Pour Comte, un système de moraleconstitue la principale application de toute vraie théorie de l'Humanité.
Il étudie l'évolution de la morale positive.Tout d'abord, il constate que les grands résultats dus au catholicisme sont, de plus en plus, compromis par sondogme, hostile à la raison moderne.
Il constate ensuite la loi d'évolution des règles morales.
Au départ, elless'appuyaient sur un substrat théologique.
Mais, de plus en plus, elles se justifient rationnellement et positivement.L'Humanité ne peut être condamnée à ne pouvoir fonder ses règles de conduite que sur des motifs chimériques.
Ilfaut donc rendre la morale indépendante des opinions théologiques.
En effet, loin de consolider les règles morales, lathéologie, lorsqu'elle leur est liée, leur devient, à la longue, nuisible par les divagations qu'elle suscite, par sonimpuissance à faire respecter la loi morale et surtout par l'obstacle qu'elle apporte à l'avènement d'une moralepurement humaine.
Si, malgré la décadence théologique, il y a eu une amélioration de la moralité pratique, c'estgrâce à l'ascendant de l'esprit positif et à l'appui de la raison commune.Comte donne l'exemple de l'impopularité du divorce, et celui des soldats de la Révolution, athées, porteurs duprogrès, défenseurs de l'unité nationale, opposés aux Vendéens, fanatiquement religieux, rétrogrades, alliés àl'extérieur, alliés aux ennemis de la France.
Comte critique le système d'hypocrisie collective (le jésuitisme),sanctionné par Kant, qui consacre la déchéance du théologisme.
Vu l'émancipation croissante, la théologie estimpuissante à diriger les esprits actifs.
D'où la nécessité d'un pouvoir spirituel positif.
Comte pense, en effet, quec'est surtout au nom de la morale que s'impose l'ascendant universel de l'esprit positif, destiné à combinerl'énergique impulsion des préjugés publics avec l'intervention systématique d'un nouveau pouvoir spirituel.Le troisième chapitre montre « comment l'esprit positif stimule et consolide le sentiment du devoir ».
L'ancien régimemoral avait une nature personnelle.
Chacun voulait faire son salut.
Cette perspective est essentiellementindividualiste.
L'égoïsme de la morale métaphysique dérivait de cette théologie qui, dans sa nature, étaitfoncièrement individuelle et jamais collective.
La morale positive, par opposition, est de nature altruiste.
L'espritpositif ne conçoit comme être réel que l'Humanité.
Il est donc éminemment social.
La vie active, sans cesse dirigéevers le bien public, ne peut se prolonger que par l'espèce, seule vie future qui intègre l'existence individuelle.
III.
Conditions d'avènement de l'Ecole positive, alliance des prolétaires et des philosophes..
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