Au bonheur des dames de Émile Zola
Publié le 23/10/2018
Extrait du document
Roman en 14 chapitres paru en feuilleton dans le quotidien Gil Blas de décembre 1882 à mars 1883, puis en librairie.
LIEU DE L’ACTION
Paris. Le Bonheur des Dames est situé entre la Bourse et l’Opéra (IIe).
ÉPOQUE DE L’ACTION
D’octobre 1864 à février 1869, sous le Second Empire (1852-1870).
PERSONNAGES PRINCIPAUX
Octave Mouret, patron du Bonheur des Dames, jeune veuf ambitieux et séducteur ; Denise Baudu, 20 ans, provinciale pauvre et vertueuse élevant ses jeunes frères Jean et Pépé ; les petits commerçants (dont Baudu, oncle de Denise, Bourras et Robineau) ; les vendeuses du Bonheur (dont Mmc Aurélie, première, épouse d’Albert Lhomme, premier caissier, Clara la maîtresse de Mouret et Pauline Cugnot l'amie de Denise) ; les clientes bourgeoises (dont Mme Desforges, maîtresse de Mouret, et Mme Marty, acheteuse compulsive).
RÉSUMÉ DE L’ACTION
Fraîchement débarquée à Paris, Denise trouve un emploi de vendeuse au Bonheur des Dames grâce à l’appui d’Octave Mouret. (ch. 1-2). En butte à l’hostilité des autres vendeuses, elle fait face, soutenue par Octave Mouret et par Pauline Cugnot (ch. 3-5). À la suite d'une méprise, elle est renvoyée (ch. 6). Employée pendant six mois chez Bourras puis chez Robineau, elle rencontre par hasard Mouret qui lui propose de revenir au Bonheur ; elle accepte (ch. 7). Tandis que les petits commerces agonisent, le Bonheur triomphe avec ses nouveaux magasins. Bientôt promue seconde, Denise refuse les avances réitérées de son patron (ch. 8-10). Très épris, Mouret soutient Denise lors d'une confrontation avec Mme Desforges et la nomme première (ch. 11-12). Le Bonheur inaugure une nouvelle façade et ouvre une grande exposition de blanc. Malgré sa réussite, Mouret est désespéré jusqu’au moment où Denise accepte de l’épouser (ch. 13-14). Passages-clés : les deux rencontres Mouret/Denise (fin du ch. 2 et ch. 7), l’essayage chez Mtne Desforges (ch. 11), l’exposition de blanc (ch. 13), la demande en mariage de Mouret (ch. 14).
«
mation.
Sur le plan narrati f, ce point de vue futuriste permet des effets
pathétiques (la détresse des perdants) et épique s (le triomphe du prog rès).
• La passion : le cadre dans lequel elle naît et se développe (le gran d maga sin) rénove un thème largeme nt expl oité dans le roman.
Associée au
thème du commerce, la passion constitue le moteur dramati que de l'ac tion: face à une Denise désintéressée, l'argent de Mo ur et ne sert à rien, ce qui donne au roman une dimension morale.
• La femme : elle est conçue comme une essence, un type unique dans
leq uel sont eng lobées toutes les femmes, sans distinction de rang social.
Ce thème a une fonction narrative : il permet à Zola d'explorer l'univers
de la fém inité à tr ave rs des portraits et des descriptions.
STYLE
• Le style épique
-
le grossissement : Au loin, il entendait la clameur de ses trois mille employés, remuant à pleins bras sa royale fortune.
(ch.
14)
- l'accumu la ti on: Le blanc défilait: le blanc de coton, les madapolams, les basins, les piqués, les calicots.
(ch .
14)
-l'antithèse : Avoir bâti cette machine géante, régner sur un pareil monde, et ago niser de douleur, parce qu'utle petite fille ne veut pas de vous ! (ch.
1 2)
- le symbo le : La mcoche eut une claire sonnerie d'or, deux des sacs en crevant lâchèrent des coulées d 'argent et de cuivre, tandis que, du portefeuille, sortaient des coins de billets de banque.
(ch.
9)
• La m ultiplication des points de v ue
- la description
en mouvement : Puis un instinct lui fit lever la tête [.
.
.].
Et elle aperçut Mouret.
Il était toujours en haut de l'escalier, sur le grand palier centra~ dominant la galerie.
{.
..
]D'un regard désespéré, il suivait Denise, et quand elle eut passé la porte, il n'y eut plus rien , la maison devint noire.
(ch.
11)
- le style indirect libre :N'avait - elle pas trop souffm déjà des commérages de la maison ? Voulait-il donc qu'elle passât aux yeux des autres et à ses propres yeux pour une gueuse ? (ch.
14)
SOURCES ET INSPIRATION
Une source littéraire .
Zola s'inspire de à la Maison du chat qui pelote (Ba lz ac) pour peindre la bou tique et la vie de Baudu.
L'actualité.
A Paris, le petit commerce agonise avec l'ouverture des grands
magasins comme le Bon marché (1852) dont le patron, Aristide Boucicaut,
i n sp ire Mou ret, le Louvre (1855), le Printemps (1865).
Apr ès enq uête, Zo la
l aisse 380 pages de notes sur ce nouveau système de distribution.
ACCUEIL ET POSTÉRITÉ
La critique et le public app laud issen t la pe inture toute neuve du grand
commerce et d'une classe sociale émergente (vendeuses, employés).
L'œuvre sera adaptée à l'éc ran par J.
Duvivier (1 929) et A.
Caya tte (1 943) ..
»
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