Devoir de Philosophie

Athalie (résumé & analyse) de Racine

Publié le 28/11/2018

Extrait du document

racine
Athalie
 
Racine était revenu au théâtre à la demande de Mme de Maintenon, en offrant aux nobles pensionnaires de Saint-Cyr la tragédie d’Esther. Essai de résurrection du drame antique, l’œuvre rivalisait aussi, dans le registre sacré, avec le jeune opéra français, dont les premiers grands créateurs, Quinault et Lully, venaient de mourir. Athalie, dont la maturation a duré plus d’une année, répond à un projet plus ambitieux : œuvre en cinq actes, comportant plus de 1 800 vers, cette tragédie se rattache plus évidemment que la précédente à la tradition grecque : l’action y est continue et donne au chœur une importance décisive; elle est consacrée à un épisode biblique aussi essentiel pour un chrétien que l’était le mythe d’Oreste pour un Athénien; le meurtre d’Athalie, dont la signification paradoxale est la préservation d’une lignée d’où doit naître le Sauveur, peut faire songer au parricide de l'Orestie, dont la conséquence ultime était la consécration de la civilisation athénienne. Déjà, au dénouement de Phèdre, l’adoption d'Aricie par Thésée avait valeur de mythe fondateur. La mort de la vieille reine et le couronnement de son petit-fils, évoqués au quatrième livre des Rois et contés de manière un peu différente dans les Chroniques ou Paralipomènes, n'avaient inspiré avant Racine que deux auteurs obscurs de tragédies de collège. Le poète dut être déçu par la création de la pièce, objet de « répétitions » sans costumes ni décors, et avec l’accompagnement d’un simple clavecin. Le musicien J.-B. Moreau était aussi mal servi que le dramaturge.
 
Synopsis. — L'action se situe au ixe siècle avant Jésus-Christ, au cours de la période où coexistent en Terre sainte le royaume d'Israël, avec pour capitale Samarie, et le royaume de Juda, constitué des tribus de Juda et de Benjamin, avec pour capitale Jérusalem. C'est ce royaume-ci qui doit préserver la famille d'où naîtra le Messie. Mais à la mort de son roi Joram, Athalie, sa veuve, s'est emparée du pouvoir et a imposé le culte de Baal, naguère imposé à Samarie par son père Achab et sa mère, Jézabel la Tyrienne. Le nouveau roi d'Israël, Jéhu, a, au contraire, sous l'inspiration divine, rétabli le culte de Jéhovah, et fait périr Jézabel, les prêtres de Baal, les descendants d'Achab et Ochosias, fils de Joram et légitime héritier de Juda. Furieuse,



racine

« décisive; elle est consacrée à un épisode biblique aussi essentiel pour un chrétien que l'était le mythe d'Oreste pour un Athénien; le meurtre d'Athalie, dont la significa­ tion paradoxale est la préservation d'une lignée d'où doit naître le Sauveur, peut faire songer au parricide de 1' Orestie, dont la conséquence ultime était la consécra­ tion de la civilisation athénienne.

Déjà , au dénouement de Phèdre, l'adoption d' Aricie par Thésée avait valeur de mythe fondateur.

La mort de la vieille reine et le couronnement de son petit-fils, évoqués au quatrième livre des Rois et contés de manière un peu différente dans les Chroniques ou Paralipomènes, n'avaient inspiré avant Racine que deux auteurs obscurs de tragédies de collège.

Le poète dut être déçu par la création de la pièce, objet de « répétitions » sans costumes ni décors, et avec l'accompagnement d'un simple clavecin.

Le musicien J.-B.

Moreau était aussi mal servi que le dramaturge.

Synopsis.- L'action se situe au 1x• sièc le avant Jésus­ Christ.

au cours de la période où coexistent en Terre sainte le royaume d'Israël.

avec pour capitale Samarie.

et le royaume de Juda, constitué des tribus de Juda et de Benja­ min.

avec pour capitale Jérusalem.

C'est ce royaume-ci qui doit préserver la famille d'où naîtra le Messie.

Mais à la mort de son roi Joram, Athalie, sa veuve.

s'est emparée du pouvoir et a imposé le culte de Baal.

naguère imposé à Samarie par son père Achab et sa mère.

Jézabel la Tyrienne.

Le nouveau roi d'Israël, Jéhu, a.

au contraire, sous l'inspiration divine, rétabli le culte de Jéhovah, et fait périr Jézabel, les prêtres de Baal, les descendants d'Achab et Ochosias, fils de Joram et légitime héritier de Juda.

Furieuse.

Athalie a ordonné le massacre des enfants d'Ochosias.

A l'aube de la fête des Prémices, où l'on com­ mémore la révélation de la Loi faite à Moïse au mont Sinaï.

le grand prêtre Joad tente de raffermir la foi chancelante d'Abner, officier tenu de servir Athalie mais attaché encore à la religion de ses pè re s.

On apprend qu'Athalie cherche à s'emparer d'un trésor caché, dit-on.

dans le temple par Joad et son épouse Josabet.

Un dialogue entre Joad et Josabet apprend au spectateur qu'un petit-fils d'Athalie a été sauvé du massacre, est élevé dans le temple, et que Joad entend ce jour même révéler son existence (acte 1).

Tandis qu'on s'apprête à célébrer la fête annoncée, Athalie pénètre dans le temple, où elle aperçoit un enfant dont la vue la bouleverse.

Le même enfant lui est en effet apparu en songe, armé contre elle d'un" homicide ancien»; dans le même songe, le fantôme de Jézabel avertissait sa fille d'un danger imminent.

Le récit en est fait en présence d'Abner.

qui tente de calmer Athalie, et de Mathan, prêtre de Baal, qui la presse de s'assurer d� cet enfant.

Joas, introduit auprès d'elle sous le nom d'Eiiacin et invité à la suivre dans son palais.

refuse de quitter le temple pour vivre auprès d'une« telle mère » (acte Il).

Envoyé à son tour au temple pour réclamer l'enfant.

Mathan se heurte au refus de Joad.

qui fait fermer les portes de l'enceinte sacrée.

Inspiré par Dieu.

le grand prêtre prononce un mor­ ceau prophétique.

qui évoque l'histoire à venir du peuple élu jusqu'à l'avènement de la Jérusalem nouvelle (acte Ill).

Joas est sacré roi par Joad, qui l'instruit des devoirs qui sont désormais les siens.

Cependant l'armée d'Athalie s'approche et on apprend qu'Abner « est dans les fers •• (acte IV).

Le même Abner, li,béré, a été chargé par Athalie de venir réclamer le jeune Eliacin et le trésor qu'on croit caché dans le temple.

Joad feint d'accéder à cette demande et consent à laisser entrer Athalie.

On montre à la vieille reine l'enfant couronné et siégeant sur le trône royal.

Les lévites accourent en armes et entourent Athalie.

dont l'armée est en fuite.

le dévoué serviteur Mathan égorgé.

et qui n'a plus d'autre issue que d'ultimes impréca­ tions.

Elle est entraînée hors du temple pour être mise à mort (acte V).

Dans Athalie, Racine présente une sorte de raccourci de l'Ancien Testamen t, dont les livres sapientiaux, pro­ phétiques et lyriques trouvent ici un reflet, aussi bien que les livres proprement historiques.

Mais il rattache également son œuvre à la tradition de la tragédie occi­ dentale, en se souvenant d'Ion d'E uripide , qui inspire le dialogue de l'enfant mysté rieux et de sa grand -mère, en empruntant plusieurs traits au songe d'Hérode dans la Mariamne de Trist an l'Hermite (1636), et surtou t en 2004 retrouvant l'esprit de la Renaissance française: comme les tragédies de Garnier, et les Juives en particu lier, Athalie met en œuvre une action violente destinée à tou ­ cher la sensibilité immédiate, et fait alterner des poèmes et des discours obligeant l'esprit à s'interroger sur 1' éco­ nomie générale de l'histoire.

L'œuvre a trouvé au xvm• siècle des interprétations dignes d'elle.

Elle a forcé l'admiration de Voltaire, qui s'en est inspiré dans Mahomet.

Elle fascine encore nos contemporains, qu'ils y voient des allusions à la seconde révolution anglaise, une protestation indirecte contre les persécutions visant les jansénistes, ou une illustration, parmi d'autres, de l'histoire humaine, dont on sait bien, quelle qu'en doive être l'issue, qu'elle s'écrit avec du sang et des larmes.

BIBLIOGRAPHIE G.

Mongrédien, Athalie, Paris, Malfè re, 1929; J.

Orcibal, la Genèse d'Esther et d'Athalie, Paris, Vrin, 1950; G.

Spillebout, le Vocabulaire biblique dans les tragédies sacrées de Racine, Genève, Droz, 1968; H.-P.

Salomon, éd.

d'Athalie, préface par Jean Mesnard, Paris, Didier, 1969.

Racine au théâtre Le texte des tragédies de Racine est un texte nu.

Les didascalies y sont rares.

Si l'on excepte les deux tragédies bibliques.

le décor est réduit au " palais à volonté».

Il est même arrivé, comme pour la création d'Iphigénie à Versail­ les, que le poète consentît à la substitution d'une décora­ tion purement ornementale à ce qu'il indique lui-même en tête de son texte («la scène est en Aulide.

dans la tente d'Agamemnon »).

Cette discrétion, dont témoigne encore la sobriété des notes du décorateur de l'Hôtel de Bourgo ­ gne, laisse apparemment aux metteurs en scène et acteurs une très grande liberté.

Cependant.

des traditions de jeu.

celles de l'Hôtel de Bourgogne puis de la Comédie­ Française.

se sont transmises de génération en génération jusqu'au lendemain de la dernière guerre.

Moyennant les adaptations au goût du public.

qu'il lOt aussi celui du drame bourgeois, du drame romantique, du théâtre naturaliste ou du théâtre symboliste, le problème de l'interprétation de Racine a longtemps été celui de la beauté et de la justesse de la diction.

C'est dire qu'il restait lié aux qualités propres à chaque interprète.

sa présence en scène comptant moins que le timbre de sa voix et sa connaissance de la mélodie de l'alexandrin.

Une sorte de révolution s'est opérée à partir de la mise en scène de Phèdre par Gaston Baty en 1939, où s'imposait une lecture d'ensemble de l'œuvre, considérée comme une illustration de l'esprit port-royaliste.

Les mises en scène qui ont suivi se sont souvent inspirées de princi­ pes analogues.

Le maître d'œuvre d'une représentation racinienne entend, aujourd'hui, non plus poursuivre la trad i­ tion du bien dire.

mais expliquer la pièce.

contester les principes qui l'ont apparemment inspirée, voire se servir d'elle comme du tremplin nécessaire pour une création nouvelle.

Nous nous limiterons ici aux trois œuvres de Racine le plus fréquemment représentées: Andromaque, Britannicus et Phèdre.

Andromaque : Selon Brossette, la pièce .avait été écrite pour la Du Parc, cette belle actrice de trente ans que Racine avait enlevée à Moliè re .

Auprès d'elle.

la Desœillets dans le rôle d'Hermione.

Floridor dans celui de Pyrrhus et Montfleury dans celui d'Oreste assuraient à l'ensemble une homogénéité certaine, due à l'âge respectif de ces trois acteurs.

L'histoire d'Andromaque a été marquée par quel­ ques interprètes de choix, tels que Sarah Bernhardt et Julia Bartet dans le rôle de l'héroine, la Clairon et Rachel dans celui d'Hermione.

Lekain, Talma et Mounet-Sully dans celui d'Oreste.

Parmi les mises en scène modernes, on retiendra celles de Pierre Dux (1964, Comédie-Française).

où la nudité du plateau, la simplicité du geste et de la diction et la précision de l'enchaînement visent à mettre en évidence la géomé­ trie de l'intrigue sentimentale; de Jean-Paul Roussillon.

qui prend deux actes de la pièce pour en faire l'occasion d'exercices d'acteurs (Petit Odéon, 1974); de Daniel Mes­ guich (Biothéâtre.

1975).

Britannicus: Le témoignage du gazetier Robinet est aussi élogieux et imprécis sur la création de l'œuvre que sur celle des autres pièces de Racine.

Le rôle d'Agrippine était tenu par la Desœillets; il a été renouvelé au siècle suivant par la Clairon, qui lui imposait retenue et" naturel »,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles