arthurien, cycle - Fiche de lecture.
Publié le 06/05/2013
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5 LES CONTINUATIONS DE PERCEVAL
Dans son dernier roman, Perceval ou le Conte du Graal, Chrétien de Troyes opère un renouveau de la légende.
En effet, la cour arthurienne n’est plus au centre de l’histoire et les thèmes centraux en sont le Graal, la lance qui saigne et l’épée qui doit
se briser.
Les protagonistes sont Perceval, dont on suit l’apprentissage, et Gauvain.
Le récit raconte, tour à tour, les aventures de ces deux chevaliers qui doivent découvrir le secret du saint Graal.
Dès la fin du XII e siècle, des écrivains ont voulu donner une fin à ce roman inachevé, c’est ce qu’on appelle les « Continuations ».
Ces romans ont pour héros Gauvain dans la Première Continuation de Perceval (ou Continuation-Gauvain ) puis Perceval
dans La Seconde Continuation de Perceval (ou Continuation-Perceval ) attribuée à Wauchier de Denain et les deux Troisième Continuation, celle de Manessier et celle, inachevée, de Gerbert de Montreuil.
Les aventures des personnages ont pour objectif
l’élucidation des mystères du Graal ainsi que l’établissement de la chronologie historique des rois du Graal.
6 ROBERT DE BORON
À la même époque, Robert de Boron écrit le Roman de l’Estoire dou Graal et christianise définitivement le Graal.
En effet, pour lui, le Graal est le calice de la Cène que Jésus-Christ a donné à Joseph d’Arimathie et auquel il en a confié les secrets.
Joseph d’Arimathie s’est ensuite servi du Graal pour recueillir le sang du Christ.
On attribue aussi à Robert de Boron un Merlin en prose et, à tort, un Perceval en prose.
Ces deux romans mettent en scène l’histoire des Rois Pêcheurs, gardiens du Graal,
en reprenant puis en se rattachant à l’ Historia Regum Britanniae de Geoffroi de Monmouth.
Merlin y joue le rôle d’un agent de Dieu dont la fonction est de dicter à son maître Blaise son histoire, celle du Graal, afin qu’elle soit consignée pour l’éternité.
Dans ces romans, les Continuations ou les textes de Robert de Boron, Perceval est le vainqueur de la Quête du Graal ce qui n’est pas le cas dans le cycle du Lancelot-Graal qui désigne Galaad, fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur, comme l’élu
du Graal.
Le Lancelot-Graal est composé du Lancelot en prose, la Queste del Saint Graal (la Quête du Saint-Graal) et La Mort le roi Artu .
Le personnage central du Lancelot en prose est, comme son nom l’indique, Lancelot mais c’est son fils qui est le
héros de La Queste del Saint Graal .
Ce cycle est remarquable pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une compilation.
L’auteur a cherché à introduire une structure, une cohérence dans le récit, si bien qu’il forme un tout dont les différentes parties sont indissociables.
Ensuite les thèmes abordés ne sont plus uniquement romanesques : une réflexion s’ébauche, autour de la vie des chevaliers, de cet amour que l’on dit courtois, mais également autour de l’idée d’une sainte mission, d’un élan spirituel.
Ainsi la vision
des chevaliers change : ils ne doivent plus agir par amour mais doivent mettre leurs prouesses au service de Dieu.
Les aventures que le chevalier doit désormais poursuivre sont toutes tournées vers la quête de Dieu.
Galaad est le type même du
« chevalier nouveau » et son père, qui a toujours agi pour l’amour de la reine Guenièvre, celui du « chevalier ancien ».
7 DIFFUSION DE LA LÉGENDE
Parallèlement aux textes en prose, des récits en vers continuent à voir le jour.
Les héros de ces romans, notamment l’Âtre périlleux, le Bel Inconnu, Giglois, sont beaucoup plus divers que ceux en prose et le thème central est plus rarement la quête
du Graal.
Il est intéressant de noter que la légende de Tristan et Iseut est intégrée dès le XIII e siècle à la légende arthurienne avec le Tristan en prose écrit sur le modèle du Lancelot .
Tristan devient un chevalier de la Table Ronde et Arthur son
protecteur.
La diffusion de la légende arthurienne en Europe est très importante.
En Allemagne, dès le XII e siècle, le poète Hartmann von Aue écrit une version allemande d’ Érec et Énide, Erec et Iwein .
En Angleterre, à la fin du XVe siècle, sir Thomas Malory,
avec la Morte Darthur, reprend l’ensemble de ce matériau (Chrétien de Troyes, quelques écrivains anglais ainsi que la tradition anonyme) et entreprend sa traduction exhaustive.
C’est grâce à cette œuvre que le cycle arthurien est resté vivant dans le
patrimoine littéraire des Anglais.
Le succès est le même en Italie (Tavola Ritonda, la Morte di Tristano), en Espagne et au Portugal (Storia del Sant Grasal), aux Pays-Bas (Jacob van Maerlant, Historie van den Grale ) ou en Scandinavie (Merlinusspa) .
L’un des problèmes de fond que peut poser le cycle arthurien est celui de ses sources.
Il semble qu’après la conquête normande de l’Angleterre, les Français sont entrés véritablement en contact avec les Gallois, et ont ainsi pu recueillir la tradition
celtique.
Mais cette hypothèse n’explique pas pourquoi la plupart des poèmes et romans anglais prennent pour source les écrits français.
Une autre hypothèse peut alors être avancée : toujours après la bataille d’Hastings (1066), toute une population
normande est partie vivre outre-Manche, avec ses jongleurs, ses conteurs et ses ménestrels bretons, souvent bilingues ou trilingues, qui ont alors pu recueillir la tradition celtique, et fonder également une tradition en langue anglaise.
Il est ainsi
probable que toute l’œuvre française, et notamment celle de Chrétien de Troyes, trouve ses sources dans la tradition celtique.
Mais le cycle arthurien est né essentiellement de cette rencontre entre deux cultures, entre deux peuples.
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