ARTHUR SCHOPENHAUER : LE MONDE COMME VOLONTE ET COMME REPRESENTATION (Résumé & Analyse)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
préface à la première édition du Monde comme volonté et comme représentation, comme l'introduction de cetouvrage.
Sous l'influence de Goethe, il écrit un essai sur La Vision et les couleurs (1816).
En 1814, Schopenhauerdécouvre la pensée bouddhiste qui imprègne, avec la philosophie kantienne, son oeuvre essentielle, Le Mondecomme volonté et comme représentation, parue en 1818 et augmentée en 1844 et 1859.
Ce livre n'obtient pas lesuccès immédiat attendu par l'auteur.
Après une tentative d'enseignement à Berlin, qui ne rencontre guèred'enthousiasme chez ses auditeurs, Schopenhauer se consacre entièrement à la recherche.
Il publie La Volonté dansla nature (1836) qui n'est pas mieux accueillie.
Il publie encore La Liberté de la volonté (1838).
Le silence sur sestravaux le persuade qu'il est victime d'un complot, organisé par la « philosophie des professeurs » contre une penséeincompatible avec la philosophie institutionnelle.
Il engage une polémique contre les « valets ministériels ».
Sonoeuvre commence à susciter l'intérêt à la suite de la seconde édition augmentée de suppléments du Monde commevolonté et comme représentation en 1844.
Juste avant sa mort, il obtient la notoriété, suite à la publication desLettres sur la philosophie schopenhauerienne (1854) de Julius Frauenstàdt, son premier disciple.
Une troisièmeédition du Monde paraît en 1859 avec de nouveaux ajouts.
Résumé Le Monde comme volonté et comme représentation développe la pensée unique contenue dans le titre.
Les différents ouvrages de Schopenhauer publiésultérieurement n'en seront que des compléments ou des confirmations.
Préface L'auteur explique que l'ouvrage se présente de manière didactique, exposée systématiquement, mais vise à fonctionner comme un organisme, c'est-à-dire comme un tout.
La pensée de Schopenhauer « apparaît successivement, selon le point de vue qu'on laconsidère, comme étant ce qu'on nomme la métaphysique, ce qu'on nomme l'éthique, et ce qu'on nommel'esthétique ; et, en vérité, il faut qu'elle soit bien tout cela à la fois, si elle est ce que j'ai déjà affirmé qu'elle était »(Préface à la première édition).
Contrairement à un système architectonique qui suppose un ordre, le livre voudraitêtre une « pensée une ».
« Elle doit s'offrir avec la plus parfaite unité.
Sans doute, pour la commodité del'exposition, elle souffre d'être divisée en parties ; mais l'ordre de ces parties est un ordre organique, si bien quechaque partie y contribue au maintien du tout, et est maintenue à son tour par le tout ; aucune n'est ni la première,ni la dernière ; la pensée dans son ensemble doit sa clarté à chaque partie, et il n'est de si petite partie qui puisseêtre entendue à fond, si l'ensemble n'a été auparavant compris » (Préface à la première édition).
Schopenhauerregrette donc la tension qui existe dans son ouvrage entre la forme et la matière.
Le livre n'est donc pas fait d'uneprogression mais rend compte d'une intuition fondamentale qu'il ne faut pas perdre de vue lorsqu'on lit les différentesparties de l'ouvrage.
Dans la deuxième édition de son livre, Schopenhauer ajoutera un Appendice, « Critique de laphilosophie kantienne », qu'il présente comme une nouvelle introduction à son oeuvre.
C'est une autre manièred'exposer son intuition fonda- mentale.
Cet ajout est constitué de quarante-neuf chapitres.
Il est donc aussivolumineux que le premier texte.
Schopenhauer explique au lecteur que trois sources doivent être connues de luipour aider à la compréhension de son propre livre : Platon, Kant, et la pensée hindoue contenue dans les Upanishad,ouvrage que découvrent les Allemands et qui représente « le plus réel avantage de ce siècle encore jeune sur leprécédent, car selon moi l'influence de la littérature sanscrite sur notre temps ne sera pas moins profonde que ne lefut au XVe siècle la renaissance des lettres grecques » (Préface).
Livre premier : Le monde comme représentation. Premier point de vue : la représentation soumise au principe de raison suffisante ; l'objet de l'expérience et de la science.
Ce premier livre commence par l'affirmation : «Le monde est ma représentation.
»Schopenhauer pense que cette proposition est une vérité pour tous les êtres vivants, mais que seul l'hommeparvient à la transformer en connaissance.
C'est cette élaboration du monde comme représentation conscientiséedu monde qui est le point de départ de l'esprit philosophique.
La seule chose dont je sois sûr, c'est de « neconnaître ni un soleil, ni une terre, mais seulement un oeil qui voit ce soleil, une main qui touche cette terre...
»L'homme sait, en un mot, « que le monde dont il est entouré n'existe que comme représentation dans son rapportavec un être percevant, qui est l'homme lui-même » (p.
25).
Cette représentation du monde exprime le mode detoute expérience possible et imaginable du monde.
Il s'agit d'un concept beaucoup plus général que ceux de temps,d'espace et de causalité...
« Chacun de ces concepts, en effet, dans lesquels nous avons reconnu des formesdiverses du principe de raison, n'est applicable qu'à un ordre déterminé de représentations ; la distinction du sujetet de l'objet, au contraire, est le mode commun à toutes, le seul sous lequel on puisse concevoir une représentationquelconque, abstraite ou intuitive, rationnelle ou empirique.
» Pour Schopenhauer, « tout ce qui existe existe pour lapensée », ce qui veut dire que « l'univers entier n'est objet qu'à l'égard d'un sujet, perception que par rapport à unesprit percevant, en un mot, il est pure représentation.
» Cette loi ne s'applique pas seulement au présent, maisaussi au passé ou à l'avenir.
La connaissance passe par le regard que le sujet porte sur le monde.
Qu'est-ce que lesujet ? « Ce qui connaît tout le reste, sans être soi-même connu, c'est le sujet.
Le sujet est, par suite, lesubstratum du monde, la condition invariable, toujours sous-entendue de tout phénomène, de tout objet ; car toutce qui existe, existe seulement pour le sujet.
Ce sujet, chacun le trouve en soi, en tant du moins qu'il connaît, nonen tant qu'il est objet de connaissance.
Notre propre corps lui-même est déjà un objet, et, par suite, mérite le nomde représentation.
Il n'est, en effet, qu'un objet parmi d'autres objets, soumis aux mêmes lois que ceux-ci ; c'estseulement un objet immédiat.
» Comme tout objet d'intuition, le corps (auquel l'auteur consacrera de nombreuxdéveloppements comme objet de médiation particulier, p.
44 et svtes) est en effet soumis aux conditions formellesde la pensée, le temps et l'espace, d'où naît la pluralité, car Schopenhauer propose de distinguer les représentationsintuitives, qui ont pour conditions le temps, l'espace et la causalité (entendement intuitif), et les représentationsabstraites ou concepts (raison).
En général, la représentation est la rencontre du sujet et de l'objet.
PourSchopenhauer, la matière n'est que la causalité même comme loi de l'expérience.
En ce sens, toute intuition estintellectuelle et « la vérité absolue consiste dans un rapport direct ou indirect avec elle.
» Schopenhauer rattachesa philosophie à l'idéalisme transcendantal de Kant dont il croit pouvoir porter la critique à son achèvement.
Livre deuxième : Le monde comme volonté. Premier point de vue : l'objectivation de la volonté.
Si j'accepte que le monde est d'abord représentation, il faut aussi accepter que « le monde est ma volonté ».
La volonté se découvrepar l'expérience interne de mon corps, par opposition au corps qui n'est qu'objet parmi les autres objets de lareprésentation.
Mon corps, par lequel je suis dans le monde, se révèle identique à ma volonté.
Cette extension de lanotion de volonté suppose qu'elle ne se limite pas à la faculté psychologique.
« Tout acte réel de notre volonté est.
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