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Art POÉTIQUE de Nicolas Boileau (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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Art POÉTIQUE. Traité en quatre chants et en vers de Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux (1636-1711), publié dans les Œuvres diverses à Paris chez Denis Thierry en 1674.
 
L'Art poétique n'a pas peu contribué à la réputation d'un Boileau législateur et dogmatique. À tort. L'ouvrage s'inscrit dans une longue lignée de traités : l'Art poétique (1639) de La Ménardière, la Pratique du théâtre (1657) de l'abbé d'Aubignac, le Discours du poème bucolique (1657) de Colletet; et il précède de peu les Réflexions sur « la Poétique » d'Aristote du père Rapin (1674). Ni seul de son espèce ni manifeste du classicisme, dont les principes sont déjà connus, il naît de conversations entre les lettrés que réunit chaque semaine, en son hôtel, Guillaume de Lamoignon, premier président au Parlement de Paris, et auxquelles Boileau participe depuis 1667, en compagnie du père Rapin, de l'abbé Fleury, de Pellisson et même de Bossuet. On y débat essentiellement d'esthétique et de littérature.
 
Le chant I. de 232 vers, énumère les principes généraux de la poésie : sans don inné, nul ne peut être poète (v. I -6) ; les différents genres poétiques (v. 7-26) ; la prééminence de la raison (v. 27-63) ; la variété nécessaire des tons (v. 64-102) ; les lois de la versification et l’éloge de Malherbe (v. 103-146) ; le respect de la langue (v. 147-152) et la nécessité d’un travail patient et scrupuleux (v. 153-174) ; les qualités d’un bel ouvrage (v. 175-182) ; les bienfaits de la critique, quand elle n’est ni flatteuse ni mesquine (v. 183-232).
 
Le chant II. de 204 vers, est consacré à l’étude des « petits genres » : l’idylle (v. I -37) ; l’élégie


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« demeure pas moins que, réflexion sur les chefs-d'œuvre beaucoup plus qu'élaboration d' un système auquel se seraient soumis les auteurs classiques, l'Art poétique fixe rétroactivement les préceptes fondamentaux du classi­ cisme.

Les conceptions de Boileau reposent sur quelques idées maîtresses.

A Aris­ tote, il emprunte une définition de l'art conçu comme une « imitation de la nature».

Le beau n'est que la consé­ quence du vrai.

Mais ce vrai, loin de se rapprocher du rationalisme cartésien, doit sans cesse être corrigé par l'idée.

En effet, quand, daris une de ses fameuses maximes, Boileau affirme : « Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable» (chant III, v.

48), il ne donne pas au mot vrai le même sens qu'à la syllabe vrai de vraisemblable : par le vrai, il entend celui des faits ; par le vrai de vraisemblable, un vrai exem­ plaire.

De cette distinction provient sa condamnation des fards et des déguise­ ments : la préciosité, le burlesque, les fantaisies et les virtuosités de l'imagi­ nation.

D'Horace, il tient sa conviction qu'un écrivain doit se proposer des modèles : « Enseigne-moi, Molière, où tu trouves la rime » ; qu'il doit se plier à la raison :. »

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