ART POÉTIQUE de Juan de la Cueva (résumé & analyse)

Œuvre de Juan de la Cueva (1543-1610), publiée en 1606. Elle est formée de trois épîtres en tercets ; la première aborde les grands problèmes de l'aristotélisme au xvie s. : la, mimèse, l’universel, le mythe, etc. Dans la seconde épître, l’auteur étudie le vers espagnol ; il en souligne la beauté, la noblesse, et le déclare supérieur aux formes correspondantes dans les langues néo*latines et surtout dans la langue italienne. La troisième traite le problème du style noble et des formes métriques qui luif conviennent le mieux : l’octave, le sonnet, la « ’canciôn » et le sixain. Mais c’est la troisième partie qui est la plus vivante et la plus intéressante ; elle est consacrée à la nouvelle comédie. Lope de Vega abordera lui aussi ce sujet dans son traité en vers : Nouvel art de faire les comédies dans lequel il tentera d’établir une nette distinction des genres. Juan de la Cueva, au contraire, évite tout compromis et pose résolument le problème du théâtre. La nouvelle comédie est une violation évidente de toute technique et de toute expérience artistique. Mais il a mauvaise grâce à dire que la comédie classique et ses imitations italiennes ou espagnoles sont pauvres dans leurs développements et maigres en invention, qu’enfin elles sont, pour ces raisons, ennuyeuses et pesantes, quand justement la nouvelle comédie espagnole a une exceptionnelle richesse et variété de situations et une puissance de vie qui manque aux formes désormais vides de la comédie érudite.