Arnolphe: un portrait satirique du personnage
Publié le 26/12/2023
Extrait du document
«
Nous nous demanderons comment le sermon d’Arnolphe permet de brosser un
portrait satirique du personnage et aussi de la société du 17e siècle.
On va étudie d’abord la teneur du sermon puis on va analyser le portrait misogyne
d’Arnolphe et de la société.
La tirade d’Arnolphe débute par un appel à l’attention et l’impératif dans un ton
solennel.
« Laissez » « levez » « tournez » ...
ainsi que « mettant son doigt sur son front »
soulignent cette interpellation et montrent la domination d’Arnolphe sur Agnès.
Il lui
donne des ordres et même des indications de posture à tenir.
Puis Arnolphe incite Agnès à la reconnaissance.
Il l’appelle à la gratitude parce
qu’elle a été choisie par un homme si bon.
La répétition de « vous devez » souligne la supériorité d’Arnolphe.
Le champ lexical de la « bassesse » « vil » « pauvre » « villageoise » composé de
nombreux adjectifs péjoratifs permet à rabaisser Agnès.
Dans « Villageoise /Bourgeoise » la rime oppose la vie passée et future d’Agnès.
Il y a aussi un jeu des temps : quand Arnolphe parle de la pauvreté et l’infériorité
d’Agnès, il utilise le passé composé : « vous avez été » ; mais il utilise l’indicatif
présent quand il lui montre l’honneur et la richesse après leurs mariage : « vous fait
montrer ».
Par lequel il exagère la misère d’Agnès.
Des phrases « admirer ma bonté », « l’honneur qu’il vous veut faire », « à mériter
l’état ou je vous aurai mise » révèlent aussi son égoïsme.
En réalité, il pourra mieux
dominer Agnès grâce à la reconnaissance qu’elle lui devra.
Dans le même temps Arnolphe brosse un autoportrait élogieux avec des adjectifs
« honorable\glorieux ».
Il se compare un saint avec des infinitifs comme « bénir\
louer ».
Ainsi Arnolphe montre sa haute estime.
Il montre aussi à Agnès, c’est grâce
au mariage qu’il a arrangé, qu’elle va s’élever socialement.
On retrouve ensuite la conception du mariage selon Arnolphe, « le mariage n’est pas
un badinage ».
Il introduit cette conception personnelle à l’aide d’un présent de vérité
générale et donne ainsi une allure de maxime.
Comme souligne le groupe nominal « austères devoirs », selon Arnolphe, la définition
du mariage est fondée sur la rigueur morale qui s’oppose au libertinage.
Pour Arnolphe, la femme mariée doit être soumise à son époux.
C’est ainsi que se
développent des champs lexicaux antithétiques, celui de la supériorité et de
l’infériorité avec les termes « toute-puissance\suprême\gouverne\chef\maitre\père\
supérieur » qui s’opposent à « dépendance\subalterne\soumise\obéissance\valet\
enfant ».
La métonymie de la « barbe » place d’office le pouvoir du côté masculin, alors que la
restriction « votre sexe n'est là que pour la dépendance » insiste sur infériorité de la
femme.
« Son mari, son chef, son seigneur et son maître » c’est une énumération, une
gradation et le champ lexical du pouvoir.
On voit donc le déséquilibre entre les deux
êtres et que la femme n’a que des devoirs, mais pas de droits.
Arnolphe termine sa tirade par des menaces.
Ainsi on retrouve des impératifs « ne
vous gâtez pas\gardez-vous\songez » qui sont de véritables injonctions.
L’adultère est mis en évidence par la répétition du terme « coquette » et le rime dans
« vilaines/fredaines ».
On perçoit alors la dimension moralisatrice à travers l’adjectif « vilaines » qui fait
écho au groupe nominal « femmes mal vivantes ».
La diabolisation passe aussi par le champ lexical d’enfer « malin \enfers\diable »
renforcé par l’imagerie de la chaleur avec les termes « chaudières\bouillantes\
bouillir » qui renvoient symboliquement aux Enfers.
Cette symbolique s’oppose à celle du Paradis connoté par les termes qui évoquent la
pureté « lis\blanche\nette ».
L’antithèse est encore soulignée par l’opposition de couleur entre le « blanc » qui
renvoie la chasteté, et le noir « noire\charbon » qui désigne l’immoralité de l’infidélité
et les Enfers.
Ainsi le discours d’Arnolphe véhicule des superstitions et repose sur des stéréotypes.
Il se sert de ce discours volontairement moralisateur pour effrayer Agnès.
A la fin, Arnolphe ignore le nom de l’auteur du livre qu’il souhaite faire lire Agnès.
Il
va perdre la crédibilité à moins qu’il ne soit lui-même l’auteur de ce manuel de la
soumise des femmes.
Après l’analyse de l’extrait, on peut dire qu’Arnolphe est misogyne.
Tout abord il est un homme orgueilleux qui est ainsi méprisant des femmes.
Il est fier
de sa condition sociale.
Donc il pense qu’Agnès est inférieur et elle lui doit la dette et
la gratitude parce que leur mariage va lever son statut socialement.
C’est pourquoi
Arnolphe se prend pour....
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