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Armance de Stendhal

Publié le 14/10/2018

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stendhal

Armance

Longtemps dédaigné, mis à la mode de nos jours comme utilisation romanesque d’un cas de pathologie sexuelle, Armance emprunte ses données au roman (non publié) de Mme de Duras, Olivier ou le Secret, roman d’un impuissant, imité par Henri de Latouche (en guise de mystification), puis par Stendhal, qui écrit en plein désespoir d’amour après la rupture avec Menti. Roman d’inspiration « classique », qui renvoie à la Princesse de

stendhal

« Clèves (rapports des amants et du« monde», combat du devoir et du désir, de l'estime de soi et des passions, diction détachée et élégante), il présen te une innovation radicale : le recours aux faits précis d'une actualité poli ­ tique ou journalistique (le «milliard des émigrés ~>, les «jésuites », la « nouvelle religion » ), 1' insertion des pro­ tagonistes dans des données sociales et dans les contrain­ tes de l'histoire; Octave de Malivert et Armance témoi­ gnent pour le drame moral des «jeunes privilégiés » qui ressentent l 'injustice de hmr situation.

Octave, héros de l'anomalie, est le plus «romantique» des personnages de Stendhal: victime d'une« imposs ibilité» amoureuse, il est plus profondément victime d'une impossibilité d'être; il se sen t un« mons tre», retranché de toute simili­ tude, hors de toute parole; souverainement « singulie r», et étrange, il oscille, dans son attitude envers les hom ­ mes, entre la méchanceté active et l'angélisme désinté­ ressé et ascétique.

Selon la donnée empruntée, Stendhal a fait son « babilan >> amoureux et aimé; l'amou r le sau­ verait, le réconciliera it, s'il pouvait avouer son état, se fier à autrui, ce dont l'écartent une surenchère de scrupu­ les et toutes les formes du malentendu.

Mais c'est un roman-énigme : Stendhal a méthodiquement contourné, évoqué de loin- de trop loin peut-être- le mal d'Oc ­ tave; il n'en montre que le côté « mora l » et laisse au lecteur le soin de lire au-delà du texte et des symptômes.

Le cas exceptionnel d'Octave est signifié par des dépla­ cements analogiques qui disent indirectement, de biais, l'impuissance sans que te roman puisse jamais se réduire à un rapport b anal et univoque de cause à effet.

Membre d'une noblesse mourante, privilégié culpabilisé par 1 'his­ toire- et par sa lucidité -, «enfant du siècl e» que la raison a délivré et inhibé, noble authentique qu e la réalité dégoûte et déçoit, héros de la pureté, du devoir, bourreau de lui-même par vertu, Octave accumule tous les motifs de perdre confiance en soi et de se désavouer; motifs qui expliquent son mal ou sont explicables par lui.

Mais , au fond , Stendhal n'a-t-il p as voulu le laisser, ce mal, mystérieux et inexplicable? Roman-cl inique, où Sten­ dhal se souvien t de ses lectures de Pinel et de Cabanis, Armance (qui fa it écho au chapitre des « fiascos» dans De l'amour) montre un héros victime (ou favorisé - telle est l'ambiguïté) d'un excès d'intériorité, d'imagina­ tion, de sensibilité, et qui ne peut se réaliser dans l 'exté­ riorité.

Le roman de l'impuissant est aussi bien son apo­ logie, et avec lui celle du plus pur amour.

Synopsis.

- Octave de Malive rt .

jeu ne homme très remarquable.

mais très étrange, que le {. »

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